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L’Inconnue de Birobidjan

L’Inconnue de Birobidjan

Titel: L’Inconnue de Birobidjan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: MAREK HALTER
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espérant trouver une solution avant la fin de l’été.
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    Le 10 juillet, Marina Andreïeva a fait la connaissance d’un patron pêcheur (Vassili G. Oblitine). L’homme remplissait au mieux nos critères : équipage réduit à deux marins, dont son fils, et bateau en bon état.
    Le 23 juillet, de retour d’une campagne de pêche, Oblitine s’est montré ouvert à un « extra » (25 000 roubles soviétiques = +/- 6 000 US$). Marina Andreïeva a proposé que l’opération ait lieu aux alentours du 20 août.
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    Les semaines suivantes furent particulièrement dangereuses. Il était impossible de savoir si Oblitine ne dénoncerait pas Marina Andreïeva auprès du NKVD. Il n’était pas certain qu’il tiendrait parole quand il apprendrait les détails de l’opération. Il n’avait connaissance que du transport d’un zek évadé depuis Grossevitchi jusqu’à un point de la côte au nord de Vladivostok. Pour des questions de sécurité, les contacts avec Détachement 407 ont été plusieurs fois reportés, ainsi que la fourniture des 30 000 roubles prévues pour l’achat d’Oblitine et la fourniture de trois passeports neutres.
    Je tiens à souligner le courage et la solidité mentale de M. A. Gousseïev durant toute cette phase. Avec le recul, et quel que soit le jugement que l’on porte sur le résultat de l’opération, je suis certain que rien n’aurait été possible sans sa détermination.
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    Le 19 août 1945, la rumeur courut que les États-Unis avait largué une bombe atomique sur le Japon.
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    Le 21 août, Oblitine a contacté M. A. Gousseïev. Oblitine, très excité, a affirmé que « l’armée américaine était chez les Japs ». Ce qui s’est confirmé dans les jours suivants. Oblitine a alors proposé de lui-même la solution japonaise. Il a dit qu’il ne reviendrait pas à Vladivostok et qu’« il en avait assez bavé chez les bolcheviks pour aller voir ailleurs ». En contrepartie, il a exigé que notre paiement ne soit plus fait en roubles mais en dollars.
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    Le 1 er septembre, Détachement 407 m’a fourni 450 dollars et j’ai rendu 27 000 roubles sur les 30 000 perçues.
    Le 3 septembre 1945 nous avons quitté Vladivostok. L’équipage d’Oblitine ne comptait que son fils, lui-même, Marina Andreïeva Gousseïev et moi.
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    Le 8 septembre au soir nous n’étions plus qu’à deux milles nautiques de Grossevitchi, et Oblitine a stoppé le bateau. Notre stratégie était d’entrer dans le port du camp avant l’aube et de déclarer qu’il y avait un blessé à bord – moi. Je devais porter autour du ventre des bandages souillés du sang et des viscères d’un chat. Subissant un violent mal de mer depuis le départ de Vladivostok, je n’avais guère de difficultés à tenir mon rôle.
    Comme prévu, Marina Andreïeva entrerait dans le camp pour réclamer l’aide d’un médecin. Nous avons envisagé divers scénarios pour la suite, sachant qu’ils seraient tous soumis à des aléas hors de notre contrôle. Oblitine et son fils possédaient deux fusils et un revolver, détournés del’Armée rouge depuis longtemps, mais très peu de munitions.
    Le 9 septembre, vers quatre heures du matin, Marina Andreïeva m’a posé le faux bandage. Elle était très calme et a même plaisanté quand la nausée m’a repris à cause de la puanteur des viscères. Nous sommes entrés à petite vitesse dans le port. Oblitine a joué son rôle auprès des gardes. Deux hommes sont venus jusqu’à la couchette de la cabine pour vérifier mon état. Ils ont paru convaincus par la gravité de ma blessure. Je me suis rendu compte que M. A. Gousseïev leur faisait une très forte impression. Elle-même montrait beaucoup d’aisance dans son comportement avec eux.
    Ne devant pas quitter ma couchette, je n’ai pas pu suivre le détail des tractations. Le jour pointait sur la mer quand Oblitine est venu m’annoncer que Marina Andreïeva avait débarqué en compagnie des gardes. Ils devaient la conduire jusqu’au chef de camp. Il a

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