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L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs

Titel: L'industrie de l'Holocauste Reflexion sur l'exploitation de la souffrance des juifs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Norman G. FINKELSTEIN
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volonté
    L'accord, portant sur 1,25 milliard de dollars, doit couvrir trois catégories : ceux qui réclament les comptes dormants de Suisse, les réfugiés à qui la Suisse a refusé l'asile et les victimes de l'esclavage dont la Suisse a profité^^ Malgré l'indignation bien-pensante devant « les Suisses perfides », cependant, le passif américain, dans tous ces domaines, est tout aussi lourd, sinon pire. Je reviendrai sur l'affaire des comptes dormants des États-Unis. Comme la Suisse, les États-Unis ont refusé l'entrée aux réfugiés juifs fuyant le nazisme avant et pendant la seconde guerre mondiale. Cependant, le gouvernement américain n'a pas jugé bon d'indemniser, par exemple, les réfugiés juifs du malheureux navire Saint-Louis. Qu'on imagine ce qui se passerait si les milliers de
    32. Levin, Last Deposit, p. 218. Rickman, Swiss Banks, pp. 214, 223 et 221.
    33. Rickman, Swiss Banks, p. 231.
    34. Ibid. Rickman a éloquemment intitulé son chapitre sur cette question : « Boycotts et diktats ».
    35. Le texte complet de « l'accord sur les actions collectives » se trouve dans Independent Committee of Eminent Persons, Report on Dormant Accounts OfVictims ofNazi Persécution in Swiss Banks, Berne, 1999, Appendice O. Outre les deux cents millions du Fonds spécial et l'accord sur un milliard et quart de dollars dans l'affaire des actions collectives, l'industrie de l'Holocauste a extorqué encore soixante-dix millions de dollars aux Etats-Unis et à ses alliés au cours d'une conférence sur l'or suisse à Londres, en 1997.
    réfugiés d'Amérique centrale et de Haïti à qui les États-Unis ont refusé l'asile après avoir financé les escadrons de la mort réclamaient une indemnisation des États-Unis. Et, bien que minuscule en taille et en ressources, la Suisse a accueilli tout autant de réfugiés juifs que les États-Unis durant l'holocauste nazi (environ vingt mille) ^^.
    La seule façon de racheter les péchés passés, d'après les politiciens américains si prompts à donner des leçons à la Suisse, était de fournir une compensation matérielle. Le secrétaire adjoint au commerce, Stuart Eizenstat, envoyé spécial de Clinton pour la restitution des propriétés, a qualifié la compensation de la Suisse aux juifs de « mise à l'épreuve importante de la volonté de la génération actuelle d'assumer le passé et de rectifier les erreurs du passé. » Bien qu'ils ne puissent être rendus « responsables de ce qui s'est passé il y a des années », a admis D'Amato pendant la même séance au Sénat, les Suisses avaient néanmoins « le devoir de rendre des comptes et d'esssayer de faire ce qu'il faut à ce stade. » Le président Clinton a fait siennes, publiquement, les réclamations financières du Congrès juif mondial et il a lui aussi remarqué que « nous devons reconnaître et redresser la terrible injustice du passé, aussi bien que nous le pouvons. » « L'histoire ne connaît pas la prescription », dit le président James Leach pendant les séances devant la Commission sur les affaires bancaires de la Chambre des représentants, et « il ne faut jamais oublier le passé ». « Il doit être clair », écrivent les chefs de groupes parlementaires dans une lettre au ministre des affaires étrangères que « la réponse dans cette affaire de restitution sera considérée comme une mesure du respect pour droits de l'homme de base et le règne de la loi. » Et dans un discours au parlement suisse, le ministre des affaires étrangères Madeleine Albright a expliqué que les bénéfices économiques procurés par les comptes juifs confisqués par les Suisses « avaient échu aux générations ultérieures et c'est pourquoi le monde attend du peuple
    36. Pour ce qui concerne la politique des États-Unis envers les réfugiés juifs pendant ces années, cf. David S. Wyman, Paper Wa//5,New York, 1985, eiThe Abandonment ofthe Jews, New York, 1984. Pour la politique suisse, cf. Independent Commission of Experts, Switzerland - Second World War, Switzer-land and Refugees in the Nazi Era, Berne, 1999. Ce sont les mêmes causes - faiblesse économique, xénophobie, antisémitisme, et, plus tard, la sûreté - qui expliquent les quotas réduits en Suisse et aux Etats-Unis. Rappelant « l'hypocrisie dans les discours des autres nations, notamment les États-Unis qui n'imaginaient même pas une libéralisation des lois sur l'immigration », la Commission indépendante, bien que très critique envers

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