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L'Insoumise du Roi-Soleil

L'Insoumise du Roi-Soleil

Titel: L'Insoumise du Roi-Soleil Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Michel Riou
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Alors ! Que vous a dit le roi ?
    — Je veux croire que notre plaisanterie sur La Salle sera pardonnée.
    — Ne jurez de rien, Hélène, s’assombrit ce fidèle ami. Le roi m’a fait comprendre qu’il n’ignorait rien sur cette affaire. Mais je saurai qui m’a trahi, ragea-t-il.
    — Il a promis d’oublier, assurai-je pour l’apaiser.
    Il se tassa sur son siège :
    — Le roi fait ce qu’il veut. Et c’est dans l’ordre des choses qu’il change d’avis.
    D’un geste, il balaya ses idées sombres :
    — Cela dépend aussi de l’impression que vous fîtes. Je vous en supplie, parlez. Comment le roi vous a-t-il reçue ? Et pourquoi la marquise de Montespan a-t-elle tant insisté pour que l’on sache que son maître vous accordait sa confiance. Ah ! La messe fut longue. Je mourrais de vous entendre et Bourdaloue n’en finissait pas. Mais je me tais. Racontez-moi tout.
    — Patience, monsieur Louis de Mieszko. J’ai, en effet, des nouvelles.
    — Je m’en doute, bougonna-t-il. Et je comprends mal ce retournement. Hier, vous étiez bannie. Aujourd’hui, vous voilà chargée d’une mission pour le moins surprenante : résoudre le secret de ce fantôme. Allons ! Faut-il croire au miracle comme Bourdaloue nous y invite ?
    — Ma bonne fée s’appelle Athénaïs, m’amusai-je à répondre.
    Il écarquilla les yeux et croisa les bras. Il attendait la suite.
    — J’étais perdue. Le roi ne m’écoutait plus. Alors, en désespoir de cause, j’ai affirmé que je résoudrais cette énigme. C’est alors que la marquise a...
    — Cette jeune femme est folle, me coupa-t-il en saisissant son tabac.
    — J’ai trouvé ce seul moyen pour lui prouver que les Montbellay étaient à son service.
    — Folle, ce n’est pas assez, grogna-t-il en aspirant par le nez une prise si grosse qu’il se mit à tousser.
    — Pour l’heure, retenez ce qui est excellent. Si je trouve qui se cache derrière le fantôme, mon père sera pardonné.
    Le tabac, ou mes paroles, rougissait son visage. Il serra la mâchoire :
    — Vous voilà bien avancée ! Quelle est donc cette idée de promettre le règlement d’une affaire criminelle ? Vous n’êtes pas La Reynie !
    — Pour une raison que j’ignore, la marquise de Montespan est prête à le penser. Seule, je n’aurais pu faire céder le roi. C’est elle qui l’a décidé de me laisser agir.
    — Voilà un secret qui vaut bien celui du fantôme, bougonna-t-il en saisissant sa canne d’un geste nerveux.
    — Nous en venons enfin au sujet essentiel, soupirai-je exagérément. J’explique cette forfaiture, et Louis XIV rompt le bannissement de mon père. Il en a fait le serment, ajoutant qu’un roi les respectait tous.
    Cette fois, il haussa les épaules pour marquer son désespoir :
    — Hum... Ce à quoi le roi consent, qui le sait précisément ?
    Il me détailla, cherchant à savoir si j’étais décidée à me lancer dans cette aventure. Il me questionna en silence et ses yeux me suppliaient de renoncer. Je réagis aussitôt, ne laissant aucune chance à son espoir :
    — Oui, monsieur le marquis. Nous allons enquêter.
    Il frappa le sol de sa canne :
    — Mais enfin ! Comment trouver un... fantôme ? Vous n’êtes pas équipée pour ce genre d’expédition.
    — En matière d’apparition, je céderais volontiers ma place à un exorciseur, mais pour mettre à jour un complot qui se cache derrière un nuage de fumée où les superstitions se mêlent, je me sens aguerrie.
    La canne lui tomba des mains :
    — Ah ! c’est donc vrai. Il s’agit d’un complot ?
    — Le roi le pense vraiment. La Reynie aussi, semble-t-il. Et moi itou.
    — Un complot ? Mais de quel ordre ? s’impatienta-t-il.
    — La religion est, sans doute, au cœur du problème.
    — Comment pouvez-vous en être certaine ?
    — J’ai lancé un appât et le roi a mordu dedans plus sûrement qu’une carpe du Grand Canal. Il croit au complot religieux.
    Il prit le temps de ramasser sa canne, mesurant l’importance de ces informations.
    — Alors, nous parlons bien d’une affaire d’État, s’assombrit-il. Et il y a trop de danger pour vous.
    — Qui ne risque rien n’a rien. Attendez ! Ne vous fâchez pas. Ma tête est remplie d’idées. J’ai un plan. J’y ai réfléchi pendant la messe.
    — Peut-on en connaître les grandes lignes ? lâcha-t-il du bout des lèvres.
    — Je vous expliquerai en retournant au château.
    — Quoi ! Nous retournons dans la gueule du loup ?
    — Oui.
    —

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