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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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font les cent pas au-dehors. Mais nous avons coiffé les casquettes des cadavres.
    – « Viens douce mort, viens » ! chantonne le légionnaire.
    Une pluie de grenades… les hommes s’affaissent, le nez dans les gamelles ét voici tout un groupe qui sort de la douche, une serviette autour des reins. Eux aussi nous prennent pour des compatriotes, et la M. G. de Heide fauche tout le monde.
    – Arrêtez ! hurle le Vieux. Si vous atteignez l’essence on saute !
    – Mais non les gars ! crie déjà Petit-Frère, c’est du whisky ! Des centaines de bouteilles !
    – Défense d’y toucher ! crie le Vieux. Sinon gare à vous !
    Trop tard. ! Porta se gorge d’alcool ; les baïonnettes éventrent des caisses d’ananas et de confitures, on bâfre avec ses mains.
    – Du champagne ! crie Gregor fou de joie.
    Les bouchons sautent. Tout ruisselle d’alcool et de champagne. Une énorme marmite se remplit de n’importe quoi : corned-beef, quenelles, pommes de terre, lard, œufs… c’est une marmite pour Gargantua.
    – Etre dans une armée pareille ! rêve Porta.
    Le Vieux hurle d’indignation. Petit-Frère endosse un uniforme américain lorsqu’un bouchon de champagne l’atteint à la nuque.
    – Tu es mort, tu es mort ! crie stupidement Heide qui se met à danser une bouteille vide à la main.
    – Venez bouffer ! commande Porta lequel arbore une grande toque blanche de cuisinier.
    Tout se passe comme dans un rêve bachique.
    – Je décline toute responsabilité, profère amèrement le Vieux. Pillage et révolte. Vous vous êtes opposés à votre chef de section les armes à la main. – Il frappe d’un air menaçant sur son carnet de rapport. – Tout est noté ici, je vous préviens.
    – On s’en fout, répond Porta, je quitte Adolf pour monsieur Eisenhower, et après avoir mangé, on lui envoie Petit-Frère comme parlementaire.
    Rien ne compte plus. Heide pousse un grand tonneau de cognac et ouvre la bonde de façon que l’alcool lui coule directement dans la bouche, et puis on s’amuse, on s’amuse à des choses idiotes : grimper aux arbres, se suspendre aux branches, enflammer une touque d’essence et sauter à travers les flammes. Petit-Frère prend feu ! On se précipite sur l’extincteur et en un clin d’œil le voilà qui ressemble à un bonhomme de neige. Porta fait des mélanges démentiels : rhum, cognac, whisky, œufs, sucre. Le résultat est inouï, les cris de cette orgie résonnent dans le bois.
    Soudain retentit une voix bien connue.
    – Cette fois la mesure est comble ! rugit le lieutenant qui surgit au milieu de nous, Feldwebel Beier, venez ici !
    Mais le Vieux n’est plus en état de se lever. Il est couché sur le dos et tient dans chaque main une grenade de 10,5.
    – Ne crie pas si fort, camarade, tu déranges les petits oiseaux.
    – Bienvenue chef ! entonne Petit-Frère qui tend un affreux cocktail à son supérieur. Une petite larme ?.
    – Infâmes ivrognes ! s’écrie le lieutenant en repoussant la gamelle dont le contenu jaillit et les asperge tous les deux.
    – Tu ne seras jamais quelqu’un de bien, chef, rétorque Petit-Frère d’un air concentré, et en s’accrochant au lieutenant pour ne pas tomber, ce qui les fait choir tous les deux.
    – Vous ne vous êtes pas fait mal au cul, chef ? dit-il encore d’une manière compatissante.
    Löwe est debout le premier et roue de coups de pied le géant qui empoigne la botte du lieutenant, de sorte que tous deux dégringolent à nouveau dans une marmelade de bras et de jambes.
    – Voilà que les officiers se mêlent à la troupe, bafouille Heide. Aimerais savoir ce qu’en dit le conseil de guerre.
    – Vous le saurez bientôt, tas de crapules ! hurle Löwe en sortant son revolver que Petit-Frère lui fait sauter des mains avec un grand éclat de rire.
    – Chef, que diable ! Tu ne vas tout de même pas tuer ce bon vieux Petit-Frère ! Ne bois pas si tu ne peux pas le supporter.
    Des tonneaux de rhum sont mis en perce. Un maréchal n’y pourrait rien. La 3 e . section bombarde la 4 e avec des œufs. Le lieutenant désespéré inspecte la routé avec effroi ; à chaque seconde, le commandant Hinka peut apparaître avec le reste du régiment. Quel effet ! Un chef de compagnie prussien et sa compagnie ivre morte derrière les lignes ennemies ! Un chef de compagnie incapable de tenir ses hommes ! Préoccupé au plus haut point, Löwe n’entend pas, dans son dos, venir

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