Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
pendant que c’est possible. – Soudain, on le voit renifler. – Qu’est-ce qui pue comme ça ? Vous savez que c’est interdit de faire toute cuisine à l’alcool.
    Le S. S. se lève et tend une gamelle au lieutenant.
    – C’est du jus de sureau, mon lieutenant, voulez-vous goûter ?
    Löwe, de plus en plus méfiant, renifle encore.
    – Mais c’est une horreur ! Vous allez crever si vous buvez ça ! – Il regarde le S. S. avec attention. – Et vous êtes complètement ivre ! Deuxième section, présentez armes ! crie le lieutenant furieux.
    Nous sortons du trou en rigolant et en nous soutenant mutuellement ; Gregor, absolument noir, ne peut se tenir sur ses jambes.
    – S’il vous aperçoit, filez ! chuchote Porta aux Américains. Nous tirerons en l’air.
    – Ivrognes ! hurle le lieutenant au comble de la rage. On ne peut pas vous laisser seuls une demi-heure. Si l’ennemi était arrivé, qu’auriez-vous fait, salopards ?
    – Tiré, bafouille Petit-Frère.
    – Assez, Creutzfeldt ! Et bien pire : si le commandant Hinka avait surgi, qu’auriez-vous dit ?
    – Skol, reprend le géant avec un hoquet.
    En deux bonds, le lieutenant est sur lui ; assez effrayé, Petit-Frère en laisse choir son fusil.
    – Tombez, hurle Löwe, chien impertinent.
    Petit-Frère tombe comme une masse.
    – En avant ! Rampez ! commande Löwe qui tremble de rage.
    Petit-Frère se met en devoir de ramper mais un pet colossal lui échappe.
    – Ce cochon pète à la figure de son officier ! rugit le lieutenant. Feldwebel Beier, je vous rends responsable de cette bande de salauds. Faites-les courir une demi-douzaine de fois dans le champ de betteraves.
    Profitant de la bagarre, Porta s’est discrètement éclipsé, mais dès que le lieutenant hors de lui a tourné les talons, il surgit de derrière une maison en brandissant un banjo et un accordéon.
    – J’ai trouvé un orchestre !
    – Ta gueule ! gronde le Vieux. On t’entend à des kilomètres. J’aime mieux te prévenir que vous avez ramassé trois jours de prison en arrivant au repos.
    – M’en fous, c’est de la guerre en moins.
    – On est sévère chez vous, constate le caporal américain en essayant le banjo, tandis que Barcelona s’empare de l’accordéon ; Porta prend sa flûte et Petit-Frère son harmonica.
    – Allez les gars, commande Porta. Les Trois Lys. Un… deux… trois…
    Drei Lilien, drei Lilien Die pflanzt’ich auf mein Grab… Ces trois lys, ces trois lys, Je les planterai sur ma tombe…
    Au loin, répond une batterie de roquettes. Nous suivons des yeux les queues des comètes qui vont s’abattre sur Caen. On aperçoit les éclairs d’explosions terrifiantes, mais Porta, sa flûte aux lèvres, danse autour de la tranchée comme Pan durant une nuit d’été. Les Américains ne se tiennent pas de joie, Barcelona s’étale dans une mare à purin, Winther le S. S. se coince dans la porte d’un poulailler et est libéré par le soldat américain qui fait s’écrouler tout l’édicule. Farandole. Le lieutenant surgit, les yeux écarquillés. On danse, la flûte module, l’accordéon gémit.
    – Des Américains ! murmure le lieutenant éperdu en voyant passer le caporal qui pince le banjo.
    Et soudain tout change… La nuit tombe, des fantômes surgissent, des mitrailleuses claquent dans les ruines. Ce sont les Anglais ! Le soldat yankee s’écroule, baignant dans son sang, et je saute par-dessus son corps pour m’abriter derrière les planches du poulailler effondré. Des grenades explosent, des baïonnettes luisent. Cris sauvages, nous nous battons à la pelle, au couteau. Je réussis enfin à installer la mitrailleuse, mais Winther court en plein au-devant d’une grenade qui explose et il ne reste de lui qu’une tête arrachée. Une balle traverse le poumon de Barcelona que Gregor entraîne à l’abri.
    – Tire ! hurle vers moi Petit-Frère.
    Ma mitrailleuse crépite en direction des Anglais qui se croyaient déjà victorieux. Nous décrochons le long des haies, ces infâmes haies qu’à l’heure actuelle nous bénissons, et nous nous cachons dans des ruines. Barcelona ne va pas bien, il faut l’emmener d’urgence et nous le bourrons de tout ce que nous possédons d’argent et de cigarettes. Il sanglote, refuse de nous quitter.
    – Vous ne pouvez pas me renvoyer, gémit-il. Rudolph peut me guérir, il est presque docteur.
    L’infirmier Rudolph lui fait une piqûre de morphine tandis

Weitere Kostenlose Bücher