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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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nous débarrasser de cette charogne jetée par des Français pour gêner la circulation des patrouilles allemandes.
    Ce commando, le capitaine n’en a jamais entendu parler, mais des nouveautés, il en pleut. Deux jours plus tôt, il était tombé sur un commando des nettoyeurs de la Seine, alors pourquoi pas les rues ?
    – Otez ça ! commande-t-il. Je suis pressé.
    Nous nous hâtons d’obéir, et le voyage se poursuit. On marche, on marche. A force de marcher, nous arrivons enfin sur une grande place, là où commence le boulevard Saint-Michel, mais nous commençons à nous sentir fatigués, tout le monde ruisselle de sueur, on se dispute et le Vieux déclare qu’il veut rentrer. Voilà deux policiers français qui attendent près de la grande fontaine, leurs bicyclettes à la main. L’un d’entre eux s’approche ; la sacoche du revolver est ouverte et il a parfaitement le droit d’interpeller un soldat allemand. Le légionnaire allume une cigarette et s’amène en se dandinant.
    – Bonsoir, monsieur l’agent. Le policier remarque aussitôt la croix de guerre française qui orne la poitrine du petit légionnaire.
    – Qu’est-ce que c’est que ça ? dit-il en montrant l’animal.
    – Marché noir confisqué.
    Son collègue est resté un peu en arrière mais il a son revolver à la main. Porta et Heide s’éloignent et disparaissent dans un hôtel borgne, où le veilleur de nuit somnolent qui boit du Pernod derrière le comptoir les remarque à peine. Dans une pièce voisine, un Noir chante en congolais. Le veilleur, d’un geste d’ivrogne, repousse Heide.
    – Fous le camp, maudit Boche !
    Porta glousse mais le veilleur tombe les quatre fers en l’air pendant que Heide se frotte le côté de la main et écrase d’un coup de pied l’appareil téléphonique. Le mot « Boche » le rend fou !
    Dans la rue, les événements se sont précipités. Le légionnaire a demandé du feu. En un tournemain, le policier est par terre et sa bicyclette file le long de la rue ; son collègue accourt revolver au poing. Avant qu’il ne sache ce qui lui arrive, le voilà au fond d’un trou d’égout qu’une barrière à lumignon entourait, et Porta, hilare, replace la grille sur le trou. Nous nous précipitons sur les deux bicyclettes, les attachons ensemble, posons deux carabines en travers, et voilà un brancard parfait pour le gigantesque cochon. Ça va beaucoup mieux ! On est même obligé de courir pour suivre l’équipage ! Devant le Luxembourg, deux territoriaux nous gratifient d’un regard indifférent ; depuis trois ans qu’ils sont là, rien ne peut plus les surprendre et avant tout pas d’histoires !
    Rue des Ecoles. Une voiture tout-terrain, bourrée de feldgendarmes et moteur en première, approche lentement
    – J’en ai ma claque ! murmure le Vieux. Et ça va mal.
    Nous nous dissimulons dans l’ombre et la voiture s’arrête au coin de la rue. Une mitraillette aboie au loin, c’est la guerre de la nuit qui répand sa terreur dans Paris. Coupables ou non, les gens sont arrêtés dans leurs lits, des soldats allemands sont trouvés assassinés au fond de sombres ruelles, un gamin de dix ans, attaché avec du barbelé, est abattu d’une balle dans la nuque : sur son dos un insigne, la faucille et le marteau. Le lendemain, au même endroit, deux cadavres de territoriaux allemands ; l’un d’eux a eu les yeux arrachés. C’est le début de la terreur qui marque la Libération de Paris : Gestapo, rafles, larmes et coups de feu. Le diable s’amuse, la violence répond à la violence. Une horrible forme de guerre et ce sont toujours les faibles qui trinquent.
    La sinistre voiture passa, mais nous n’avions pas fait beaucoup de chemin qu’une autre apparaissait.
    – Ils cherchent quelque chose, murmura Porta. Pas de veine.
    – Vous auriez dû me laisser couper le cou aux deux gendarmes, dit Petit-Frère, ils ont dû donner l’alarme.
    Nous cachons l’animal sous une voûte et prenons une rue de biais pour repérer le pont.
    Dans deux heures le jour se lève et cette idée est loin d’enchanter Heide.
    – Froussard ! dit Porta, on est libre jusqu’à une heure, y a tout le temps.
    – Tu ne penses tout de même pas transporter ça en plein jour, non ? En ce moment les gens vous tuent pour un œuf. On aura les blindés au cul si on voit qu’il s’agit d’un cochon !
    Le pont semble libre, mais en revenant vers notre prise, nous trouvons une vieille femme

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