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Liquidez Paris !

Liquidez Paris !

Titel: Liquidez Paris ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
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L’Unterscharführer remonte dans la voiture, allume paresseusement une cigarette et se plonge dans la liste des renseignements. Il a déjà oublié le type.
    Dans l’embrasure d’une sombre porte, un des S. D. penche un peu en avant la tête du prisonnier.
    – Tu ne sentiras rien, lui dit-il d’un ton consolant en appuyant le canon du P 38 dans le creux de la nuque.
    Un regard circulaire dans la rue. un seul coup, le corps roule dans le ruisseau et du sang chaud coule dans l’égout. Les gens du S. D. épinglent une fiche sur le cadavre « Indicateur », et puis la chasse à l’homme continue. Huit jours plus tard, Schramm a retrouvé son grade et toutes les nuits il erre, avec son commando, dans les rues de Paris, mais c’est un homme bien curieux : absolument intègre, il hait l’alcool, ne touche jamais à la viande et quand il va voir une prostituée, ce n’est pas en tant que client mais en tant que fonctionnaire du « Sicherheits Dienst (S. D.). » C’est une impitoyable mécanique, mais son instinct est sans défaut.
    Pour en revenir à nous, ce fut Petit-Frère qui sauva la situation. Où dénicha-t-il ce cercueil qui attendait au bas d’un escalier son prochain occupant ?
    – C’est trop beau ! s’écria Heide.
    On fourra le porc dans la bière, mitraillettes pointées vers le sol, visages de circonstance. Nous passons lentement le pont, le cercueil sur nos épaules et les feldgendarmes, respectueusement, se mettent au garde-à-vous. Paris maintenant se réveille. Une sympathie générale nous accompagne et Porta en profite pour sangloter.
    Enfin Montmartre ! « Saucisson Noir » nous guettait mais la vue du cercueil la rendit folle de peur. Soudain, Porta s’arrêta.
    – Dis donc ? demanda-t-il au Vieux. Comment s’appelait… tu sais bien… le cochon des dieux du Nord ?
    Le Vieux le regarda d’un air incompréhensif.
    – C’est vrai ! appuya Barcelona. Odin avait un cochon. Comment s’appelait-il donc ?
    La question est idiote mais elle fait le tour du groupe. Etait-ce à Odin, à Fraya, ou à Thor qu’il appartenait, et comment s’appelait ce cochon de la mythologie du Nord ? L’affaire déborde sur la place du Tertre. Comment se nommait le porc mythologique ?
    – Attendez, rigola le légionnaire, je vais téléphoner à la préfecture de police.
    En guise de réponse, un long juron et on raccroche, mais le fonctionnaire se tourne vers ses collègues.
    – C’est un con qui téléphone pour savoir le nom d’un cochon célèbre. Tu vois ça toi ?
    – Sûr que oui, répond l’autre. Il s’appelle Adolf !
    Heide s’empresse de poser la même question à la feldgendarmerie. Autre juron suivi d’une kyrielle de menaces, mais l’élan est donné. Comment s’appelait le cochon d’Odin ? La question court les rues. En nous en allant, une patrouille nous arrête place Clichy, et pour une fois, ce ne sont pas nos papiers qui les intéressent.
    – Camarade, chuchote un de ces chiens, vous ne sauriez pas par hasard comment s’appelait le cochon d’Odin ?
    – C’est ce que nous cherchons nous-mêmes, répond Heide.
    La première question qu’on nous pose en arrivant à la caserne du Prince-Eugène n’est pas du tout celle que nous attendons : pourquoi sommes-nous en retard d’une demi-heure ?
    – Y a-t-il un de vous tous, tas de crétins, qui sache le nom du cochon de Tlior ?
    Non. Personne ne sait. On nous fout dehors en nous menaçant des pires sanctions. Comment s’appelait le cochon d’Odin ?
    A Suresnes, la Feldgendarmerie arrêta un jour deux gamins qui étaient en possession de revolvers. Le plus jeune avait treize ans, l’aîné quinze.
    Le major Schneider n’osa pas obéir aux ordres formels du conseil de guerre à cause de la jeunesse des délinquants, et il se mit en communication directe avec le général von Choltitz.
    – Pourquoi me dérangez-vous ? répondit le général. Ils sont bien ass. ez grands pour lire les instructions. Obéissez aux ordres, major.
    Les deux gamins furent exécutés au mont Valérien.
    LA nouvelle se répandit comme un incendie dans une forêt au mois d’août : la Gestapo était dans la caserne.
    Une Mercédès noire montée par quatre hommes, puis un panier à salade vert, ensuite deux D. K. W. asthmatiques pour le menu fretin.
    C’était le moment du déjeuner. Petit-Frère cracha sa bouchée, et disparut pour enfouir trois sac de dents en or sous les rosiers du Hauptfeldwebel Hoffmann.

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