Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
se remémorait les paroles de son père : « Ne te laisse pas impressionner par un cadavre, Kathryn, ce n’est qu’une enveloppe d’où l’âme et l’esprit se sont envolés. Sois douce et patiente, et souviens-toi que tu n’as rien à craindre. »
    Elle demanda à Gabele d’enlever complètement le couvercle du cercueil, et prit entre ses mains la tête de Webster pour la tourner.
    — Elle est meurtrie et mutilée d’un côté, déclara-t-elle d’une voix détachée. Webster est tombé de très haut, le cou et les épaules sont brisés.
    Elle indiqua ensuite le côté gauche du visage.
    — C’est ce côté-là qui a heurté le sol.
    Puis, regardant les trois hommes qui l’entouraient, elle s’exclama :
    — Bon sang ! On dirait que vous n’avez jamais vu de cadavre de votre vie !
    Colum avança d’un pas.
    — S’il vous plaît, lui dit Kathryn, retournez le corps.
    Il obéit, et Kathryn examina attentivement le crâne défoncé du défunt. Elle allait retirer sa main mais palpa à nouveau l’os derrière l’oreille droite, puis recula.
    — C’est étrange, murmura-t-elle.
    — Qu’est-ce qui vous trouble ? demanda Gabele.
    — Eh bien, Sir William est tombé du haut du belvédère, et son corps, dans la chute, a tourné comme ceci – en parlant, elle mimait de la main le mouvement de rotation du corps – pour s’écraser au sol sur le côté gauche, ce qui explique les dégâts que l’on observe sur ce côté-là de son visage et de son crâne. Il n’a pas heurté le mur en tombant, si bien que le côté droit de sa tête est à peu près indemne.
    — Et alors ? demanda Colum.
    — Je me demande pourquoi il se trouve une bosse derrière l’oreille droite du défunt, répliqua Kathryn. En d’autres termes, je pense qu’avant de tomber du haut de la tour Sir William a été frappé derrière la tête.
    — Cela signifierait qu’il n’était pas seul sur le belvédère, fît aussitôt valoir Fletcher.
    — Il semblerait en effet que non.
    — C’est impossible ! s’exclama Gabele. Sir William fermait toujours à clé la trappe derrière lui, et les gardes, depuis le chemin de ronde, n’ont vu que lui, ce matin.
    — Quelqu’un l’attendait peut-être en haut de la tour, dit Colum.
    — Non, ce n’est pas possible, répliqua Gabele. Il n’est pas d’endroit où se dissimuler, là-haut. En outre, Sir William déambulait depuis un moment lorsqu’il est tombé. Si quelqu’un s’était trouvé là, il l’aurait donc vu et aurait donné l’alarme.
    — Inutile de nous perdre en conjectures, intervint Kathryn. Vous avez dit, Maître Gabele, que l’accès au sommet de la tour est toujours fermé à clé ?
    — Oui.
    — Eh bien, il est temps que nous y grimpions.
    Gabele envoya chercher les sentinelles qui avaient monté la garde sur le chemin de ronde en bas de la tour au moment de la chute de Webster. C’était trois gaillards de la campagne, et ils confirmèrent avoir vu Sir William sur le belvédère.
    — Pardi, s’exclama l’un d’eux, qui avait la bouche édentée, que Dieu ait son âme ! Il y montait tous les matins, enveloppé dans sa grande cape militaire, et coiffé de son chapeau de castor. Je lui faisais un signe de la main, et il me répondait.
    — Avez-vous vu quelqu’un d’autre là-haut, ce matin ?
    — N’oubliez pas, Maîtresse, que nous faisons le guet sur le chemin de ronde, près de vingt mètres plus bas. Mais non, nous n’avons vu personne d’autre. Nous avons seulement aperçu les flammes du feu que Sir William allumait toujours pour avoir un peu de chaleur.
    — Vous avez vu le feu ce matin aussi ?
    — Bien sûr.
    — Comment vous a paru Sir William ?
    — Comme je vous l’ai dit, répondit l’homme édenté, je lui ai fait un signe de la main, et il m’a répondu en me criant un salut. J’étais trop loin pour entendre exactement ce qu’il me disait.
    — Aucun de vous trois n’a rien remarqué d’anormal ?
    — Non, répondirent en choeur les sentinelles.
    — Et vous avez vu Sir William tomber ?
    — Nous faisions notre ronde, Maîtresse, et surveillions les murs d’enceinte du château, du côté de la ville. Voilà des heures que nous étions là, et tout à coup j’entends un hurlement. Je me retourne et j’aperçois quelque chose de coloré qui tourbillonne.
    Et puis j’entends un bruit sourd, et quand j’abaisse les yeux, je vois le corps de Sir William écrasé sur

Weitere Kostenlose Bücher