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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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placer ses hommes le long de l’enceinte.
     
    L’imposant cortège passa l’Arrats et s’arrêta à
quatre cents pieds de la nouvelle barbacane.
    Les chevaliers du Temple, en haubert et camail,
portaient le grand manteau blanc de l’ordre liseré de rouge avec une croix
rouge à huit pointes sur le col. Les frères d’armes et les sergents avaient des
manteaux bruns.
    Jugeant être à l’abri de flèches ou de viretons,
plusieurs chevaliers ôtèrent leur heaume trop pesant. Malgré la distance,
Guilhem reconnut les cheveux noirs et courts de Rostain de Preissac. Celui-ci
dut voir qu’on l’observait, car il leva le poing droit, montrant son galon
rouge. Peyre Adhémar n’était pas là.
    À la tête de la troupe se trouvait un chevalier à
la longue barbe grise dont les deux pointes sortaient de son camail. Sous son
manteau, une robe blanche flottait en plis abondants et couvrait entièrement sa
cotte de mailles. Son front était dégarni et son visage marqué de profondes
rides. Il était le seul à arborer une croix templière argentée sur la poitrine.
C’était le commandeur de Bordères.
    Rostain de Preissac fit avancer son cheval jusqu’à
la barbacane et Guilhem apprécia son courage.
    — Le commandeur Bernard de Montaigut demande
à rencontrer Guilhem d’Ussel ! cria-t-il.
    Guilhem était sur le chemin de ronde de la
palissade, avec Bartolomeo et Regun. Cédric n’était pas loin. Tous deux arc
tendu avec une flèche engagée.
    — Tu es toujours d’accord ? demanda
Guilhem à Bartolomeo.
    — Je suis terrorisé, seigneur, mais vous avez
raison : il faut gagner du temps. Et puis, j’ai mis une broigne par-dessus
ma cotte de mailles, plaisanta-t-il, rien ne devrait la pénétrer…
    — Regun et Cédric veilleront sur toi.
    Bartolomeo monta sur le cheval qu’on lui avait
préparé et fit ouvrir la porte. Il s’avança à mi-chemin.
    — Mon maître le seigneur d’Ussel veut bien
recevoir le noble commandeur Bernard de Montaigut ! cria-t-il d’une voix
qu’il s’efforçait de garder calme.
    — Pour qu’il me garde prisonnier ?
ricana Montaigut avec un immense mépris.
    — Mon seigneur vous donne sa parole que vous
ressortirez libre.
    — Quelle parole ? rugit Bernard de
Montaigut en se dressant sur sa selle. La parole d’un truand ?
    Bartolomeo ne répliqua pas à l’insulte et fit
faire demi-tour à sa monture.
    Le commandeur eut un geste vers un arbalétrier.
L’homme s’écarta du pavois qui le protégeait et leva son arme déjà chargée d’un
carreau. Il ne l’avait pas encore portée à son épaule qu’une flèche l’atteignit
dans l’œil droit. L’arbalétrier s’écroula pendant que Bartolomeo pressait son
cheval.
    Pendant ce temps, un autre drame se déroulait de
l’autre côté de la rivière.
    Bernard de Montaigut avait laissé Peyre Adhémar et
quelques hommes d’armes au moulin et à l’église. Les bâtiments paraissaient
déserts, mais les templiers craignaient que des ennemis ne soient cachés à
l’intérieur où quelques archers auraient pu provoquer un carnage dans leurs
rangs. Ayant fait le tour de l’église, qui était close, et n’ayant rien vu
d’inquiétant, Peyre Adhémar s’apprêtait à en briser les portes pour en
reprendre possession. Quand une flèche atteignit son cheval, le précipitant à
terre.
    Un sergent d’armes chuta à son tour, et ce fut le
désordre.
    Les chevaux blessés hennissaient de douleur. Le
templier était coincé sous sa monture. Le sergent rampait vers l’église,
cherchant à se mettre à l’abri. Quant aux hommes à pied, protégés derrière leur
bouclier et calés contre le mur de l’église, ils cherchaient leurs agresseurs
sans les voir.
    — Abandonnez vos armes et couchez-vous sur le
sol ! entendirent-ils.
    L’un des arbalétriers lâcha son trait dans la
direction d’où venait la voix.
    Presque aussitôt, il reçut une flèche dans le cou
qui perça son camail et s’écroula.
    — Obéissez ou vous perdrez la vie !
répéta l’ennemi invisible.
     
    Montaigut n’avait pas les moyens de donner
l’assaut au château, même si les chariots contenaient des échelles et de quoi
construire un bélier. Cependant, il attendait des renforts d’autres
commanderies et comme il avait déjà négocié avec le genre d’homme qu’était ce
Guilhem d’Ussel, il ne doutait pas de le faire plier.
    — Ussel, clama-t-il, j’ai envoyé des
messagers à l’archevêque d’Auch et à deux

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