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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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Bartolomeo qui découvrit le blessé
après avoir perçu de faibles gémissements d’appels à l’aide. Ranulphe avait
reçu une flèche dans l’abdomen et était presque paralysé par la douleur.
    Bartolomeo ayant sonné du cor, tous les hommes
arrivèrent. Pendant qu’on construisait une civière, Guilhem examina les lieux,
cherchant des traces de cavaliers, car ce ne pouvait être qu’une bande de
routiers égarés qui s’étaient attaqués à Ranulphe. N’ayant rien trouvé, il
donna cependant des ordres pour faire revenir tout le monde dans l’enceinte, y
compris les habitants des maisons près de la rivière.
    Sans enlever la flèche, on mit le blessé sur la
civière et on le ramena promptement. Au château, Guilhem et Anna Maria
examinèrent la blessure. Le trait n’était pas enfoncé profondément, mais ils
ignoraient s’il avait touché le poumon. Guilhem fit boire plusieurs verres de
vin à l’écuyer, puis, tandis qu’on le tenait fermement, il incisa la blessure
et sortit le fer.
    Par chance, ce n’était pas une flèche à barbelures
qui aurait déchiré les chairs en la retirant, mais une pointe effilée fabriquée
grossièrement à partir d’un carreau d’arbalète.
    Anna Maria lava longuement la plaie et pansa
l’écuyer, qui avait perdu connaissance, pendant que Locksley et Guilhem
discutaient pour comprendre ce qui s’était passé. La flèche n’était pas
d’origine saxonne. C’était donc un étranger qui avait tiré, mais Guilhem
n’avait vu aucune trace d’une troupe. L’agresseur était-il seul ? Ils
interrogèrent Ranulphe quand il reprit conscience, mais il ne se souvenait de
rien, sinon de sa chute et de la douleur.
    Le château resta en alerte plusieurs jours et les
patrouilles furent nombreuses, mais aucune trace de chevaux ne fut découverte.
L’agression resta donc inexplicable. Par chance, le blessé guérit rapidement.
    Pour tout le monde, c’était quelque routier
solitaire qui avait tiré sur l’écuyer, mais Guilhem n’y croyait pas. Un routier
l’aurait achevé et dépouillé. Il aurait pris son cheval. Le tireur avait un
autre dessein. Il voulait tuer Ranulphe et jugeait l’avoir mortellement
atteint. Il ne s’était pas approché uniquement par crainte d’être surpris ou
reconnu.
    C’était forcément quelqu’un du château. Quelqu’un
ayant un arc et ayant fabriqué cette flèche pour l’occasion afin de ne pas être
suspecté. Jehan le Flamand ? Un des Saxons ? Un des gardes qui aurait
eu un différend avec Ranulphe ?
    Guilhem était intimement persuadé que le mobile
était en rapport avec le voyage à Albi. Il en parla à Robert de Locksley qui ne
rejeta pas cette possibilité, mais pourquoi s’en prendre à Ranulphe ?
Avait-il découvert quelque chose ? Il l’interrogea, mais son écuyer
n’avait aucune explication à donner à son agression. Quant à la disparition de
Perrine et à la mort de Gilbert, Ranulphe ne savait qu’en penser.
    Cependant, ayant assisté à l’interrogatoire de
l’écuyer, Guilhem fut persuadé qu’il mentait, qu’il savait, ou qu’il avait
deviné, qui lui avait tiré dessus, mais qu’il ne voulait pas le dénoncer.
Pourquoi ? Se pourrait-il qu’en le nommant il soit impliqué dans une autre
affaire ? Dans la disparition de Perrine, par exemple ? Ces questions
taraudaient Guilhem qui ne savait que faire, s’inquiétant surtout d’une nouvelle
agression.
    C’est une semaine plus tard qu’il eut une première
explication. Il faisait le tour de l’enceinte, solitaire et songeur, quand
Bartolomeo vint le rejoindre.
    — Seigneur, lui dit-il, embarrassé, ma sœur
veut vous parler.
    — Je la vois tous les jours, Bartolomeo !
Elle peut me parler quand elle veut !
    — Oui, seigneur, mais elle désire être seule
avec vous.
    — Maintenant ?
    — Elle vous attend devant la maison de
Mathilde.
    Il s’y rendit avec Bartolomeo. Anna Maria était
seule, et s’avança vers eux quand elle les vit arriver.
    — Je vous remercie d’être venu, Guilhem,
dit-elle en se tordant nerveusement les mains. Vous savez combien je vous
estime et combien je crois en vous.
    Il se mit à rire :
    — Cela sent la requête, Anna Maria.
    — Je ne veux pas plaisanter, Guilhem. La
chose est trop grave.
    — Quoi donc ?
    — Si vous apprenez qui a tiré sur Ranulphe,
que ferez-vous ?
    — Tout dépend des raisons pour lesquelles
celui qui l’a fait a agi, répliqua Guilhem d’une voix

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