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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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navire s’éloigne suffisamment vite.
    — Jehan et Bartolomeo, allez aux rames
remplacer Ranulphe et Cédric, ordonna-t-il.
    En même temps, il rassembla les arcs et les
carquois posés sur les tonneaux du pont. Robert de Locksley, lui, était déjà
prêt à tirer si les gens de Mercadier s’embarquaient à leur poursuite.
    — Ce sont eux ! Ce sont eux ! À
mort ! Tue ! entendait-on depuis la rive, tandis que quelques
cavaliers faisaient descendre leurs chevaux dans les flots pour tenter
d’approcher de la nef.
    Mais ils ne purent avancer très loin, car la marée
était déjà trop haute. Aussi, celui qui commandait la troupe donna-t-il ordre
de ramener quelques mariniers en fuite et de prendre des barques.
    Voile bien gonflée, l’Anatasie était
maintenant portée par le vent arrière et prenait de l’allure. Ranulphe et
Cédric, arcs tendus, auraient pu facilement tuer quelques-uns de leurs
poursuivants, mais Locksley ne voulait pas gaspiller les flèches qu’il ne
pourrait plus remplacer. Seulement, sur la rive, les arbalétriers n’avaient pas
les mêmes scrupules.
    — Abritez-vous ! cria Locksley en les
voyant épauler leurs armes.
    Une volée de viretons partit. Quelques carreaux
passèrent au-dessus de l’Anatasie, perçant la voile. D’autres se
plantèrent dans le plat-bord ou dans les tonneaux avec des claquements secs.
    Le tir provoqua un sursaut d’énergie chez les
rameurs. De plus, le flux, jusque-là étale, était sur le point de s’inverser.
Le mouvement de la nef devint soudain plus rapide.
    Installé sur le château arrière, Guilhem vit une
poignée d’hommes monter dans une barque et se mettre aux rames. Ainsi barré, le
canot les rattraperait rapidement, se dit-il, mais les rameurs semblaient
ignorer que ceux qu’ils poursuivaient possédaient des arcs. Il prévint les
Saxons qui le rejoignirent à la poupe.
    La barque gagna effectivement sur la nef et, dès
qu’elle fut à un jet de pierre, les archers lâchèrent une première volée de
flèches. Elle fut suffisante : trois hommes de la barque tombèrent à l’eau
et les autres arrêtèrent immédiatement la poursuite.
    Sur la berge, voyant leur proie leur échapper, les
gens de Mercadier hurlaient d’abominables injures et d’effroyables
malédictions.
    L ’Anatasie étant désormais bien portée par
le vent qui forcissait, deux marins quittèrent les rames pour déferler la seconde
voile depuis la vergue transversale du petit mât de l’avant. C’était une voile
triangulaire qui gonfla immédiatement au vent. L’étrave de la nef se releva
alors dans une masse d’écume.
    Les voyageurs n’ayant plus à aider à la manœuvre,
Robert de Locksley alla chercher Anna Maria pour explorer le navire où ils
allaient vivre durant quelques semaines.
    On l’a dit, la nef était pourvue d’un gaillard
arrière et d’une dunette avant en forme de petits châteaux crénelés permettant
de s’abriter de tirs de viretons ou de flèches. Le pilote était continuellement
sur le gaillard d’avant d’où il commandait les manœuvres pour celui qui tenait
la barre, car, à l’arrière sous le château, le capitaine ne voyait rien à cause
de la voile et du chargement.
    En effet, le pont supérieur était occupé par les
tonneaux de vin solidement amarrés. Sans les passagers, les négociants en
auraient chargé deux douzaines, trois autres douzaines étant serrées dans la
cale, mais comme ils avaient chargé huit barriques de moins, ils avaient
aménagé, au milieu du chargement, un refuge couvert de planches où les
passagers pourraient s’abriter.
    Les sièges de nage se trouvaient aussi sous le
château arrière, de part et d’autre de la barre, ce qui permettait au capitaine
de les commander pour les manœuvres. Devant la barre, une écoutille dévoilait
l’entrée de la partie habitable de la cale. Dans cette cabine, et de chaque
côté, se trouvaient trois larges planches superposées servant à la fois de
couchettes et de placard. On ne pouvait y tenir debout et une humidité
perpétuelle suintait et remontait par les fonds de la nef.
    Enfin, au milieu du pont envahi de tonneaux, un
peu en avant, se dressait le grand mât avec une vergue transversale et de
larges haubans goudronnés. Plus près de la dunette était planté le petit mât,
avec sa vergue transversale et sa voile triangulaire.
    Maintenant que les périls étaient passés et que la
nef était rapidement entraînée par le jusant, le calme

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