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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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était revenu à bord.
Chaque marin avait repris son poste. Quelques-uns surveillaient les voiles,
d’autres étaient aux rames, le pilote lançait ses avertissements et le maître
marinier tenait la barre franche du gouvernail, observant en silence ces
voyageurs qu’il regrettait d’avoir pris à bord. De plus, il venait de remarquer
qu’il manquait une femme et un homme. Dans quelle effroyable entreprise
s’était-il engagé ?
    Pendant que Cédric racontait en détail à Ranulphe
la bataille dans la maison de Mercadier, Locksley et sa femme rejoignirent
Guilhem sur le château arrière.
    — Compagnon, je crois que nous sommes hors de
danger ! laissa tomber le Saxon en prenant affectueusement Guilhem par
l’épaule.
    — Pour l’instant, Robert ! Pour
l’instant ! Toi qui as déjà navigué ici, crois-tu que les gens de
Mercadier puissent encore nous rattraper ?
    — Non, l’estuaire va s’élargir et ils
n’auront pas le temps de rassembler une flottille. Tu m’as bien dit que les
deux autres nefs du port ne pouvaient naviguer ?
    — Oui.
    — Alors ils ne pourront pas nous poursuivre
en mer.
    Accoudés au plat-bord, ils restèrent silencieux un
moment à observer les rives qui défilaient et les barques qui naviguaient
autour d’eux. On entendait le grincement des rames, les alertes du pilote quand
il apercevait des bancs de sable et le carillon lointain des cloches des
églises. Chacun appréciait cette tranquillité après ce qu’il avait vécu.
    Au bout d’un moment, Guilhem reprit la parole.
    — As-tu répété à Anna Maria les derniers mots
de Mercadier ?
    — Oui.
    — Pourquoi a-t-il nié avoir tué
Mathilde ?
    — Ce chien a menti ! affirma Robert de
Locksley en haussant les épaules.
    — Aurais-tu menti à sa place ? À cet
instant où ton âme se présente devant le Créateur ?
    — Non, reconnut le Saxon, après une
hésitation.
    — Il a dit d’autres choses plus troublantes,
qu’il ne s’attendait pas à ce que ce soit nous que Jean envoie pour le tuer.
Croyait-il vraiment que nous étions à sa solde ?
    Comme Robert de Locksley ne répondait pas, Guilhem
ajouta :
    — Il a dit aussi qu’on lui avait pris sa
dague.
    Il montra l’arme à sa ceinture à Anna Maria.
    — Abandonnes-tu souvent ta miséricorde après
l’avoir utilisée ? demanda-t-il à Robert.
    — Non, répondit le Saxon en grimaçant.
    — À quoi songez-vous, Guilhem ?
demanda-t-elle.
    — J’ai le sentiment… le sentiment seulement,
et rien d’autre, que nous avons été abusés.
    Comme Robert de Locksley n’intervenait pas, il
poursuivit :
    — Mercadier s’apprêtait à passer
tranquillement à table. Rien n’indiquait qu’il arrivait du Chapeau Rouge.
Personne ne s’attendait à notre venue. Et si c’était un autre qui avait tué
Mathilde ? Un autre qui voulait votre mort, Anna Maria… Un autre qui
aurait volé la dague de Mercadier et l’aurait laissée en évidence pour qu’on
l’accuse et qu’on s’en prenne à lui.
    — Qui aurait fait ça ? Qui aurait pu
concevoir une telle fourberie ?
    — Moi, Robert, et toi aussi sans doute,
remarqua Guilhem avec un sourire sans joie. Donc un adversaire à notre mesure.
Qui savait que nous étions au Chapeau Rouge ? Qui savait que tu
connaissais et haïssais Mercadier ?
    — Aliénor ! laissa tomber Anna Maria.
    — Quelle importance cela a-t-il que nous le
sachions ? s’emporta Locksley, repoussant l’idée d’accuser la mère de
Richard Cœur de Lion. Mercadier avait largement mérité la mort !
    — Sans doute, et moi aussi alors, car j’ai
été comme lui, dit Guilhem sombrement.
    — Non ! Tu es différent ! Tu as
appris à hurler avec les loups, mais tu n’en es pas un, lui dit Locksley en lui
donnant une amicale tape dans le dos.
    — Quelqu’un nous a trompés, Robert, et je
n’aime pas ça, fit sombrement Guilhem.
    — Ce n’est pas important, mon ami, lui dit
Anna Maria en lui prenant affectueusement la main. Les hommes comme Mercadier
ne sont utiles que pour reconnaître les bons. Et vous faites partie de ceux-là.
    Malgré son désaccord, Guilhem se fendit d’un
sourire. Puis il se dégagea et descendit sous le château.
    — Vous devez nous en vouloir, maître
Berthomieu, dit-il, s’asseyant sur un des bancs de nage libres.
    — Me direz-vous au moins ce qui s’est passé,
seigneur ? Et surtout ce que moi et mes marins risquons ? demanda
assez froidement le

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