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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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par une action de grâce, remerciant le Seigneur de les avoir protégés. Il
le fit aussi ce soir-là, mais, ensuite, mal à l’aise, il s’adressa à Guilhem.
    — Noble seigneur, je ne vous voulais pas
comme passager, je le reconnais, et sans l’insistance de mon beau-père, je ne
vous aurais pas pris à mon bord. Votre arrivée et l’attaque des Brabançons
avaient ensuite confirmé mes réticences. À présent, je sais que je me trompais.
Sans vous et vos compagnons, nous nourririons les poissons et mon épouse se
demanderait, le reste de sa vie, ce que je suis devenu.
    Son regard balaya les voyageurs qui l’écoutaient
silencieusement.
    — Nous sommes tous des marins ici ; nous
venons de Bayonne. Nous connaissons la mer et ses dangers, et si nous savons
naviguer, nous sommes impuissants contre les pirates. Avec mon cousin, Castets,
on s’est associés avec celui qui est devenu mon beau-père, mais c’est moi,
maître marinier, qui dirige notre association et prends les décisions. À
Londres, quand on m’aura payé ma marchandise, je vous rembourserai le prix de
votre passage. C’est le moins que je puisse faire, car vous avez sauvé notre
vie et nos biens, et nous resterons éternellement vos débiteurs. J’aimerais
pourtant faire plus. Je resterai là-bas environ deux semaines, le temps d’acheter
et d’embarquer de la laine et des étoffes pour les revendre à Bordeaux. Durant
tout ce temps, nous serons à votre service. J’ignore si vos ennemis vous
poursuivront à Londres, mais si vous le désirez, vous nous trouverez à votre
côté. Je pourrais aussi vous attendre pour vous ramener à Bordeaux.
    — J’aurais peut-être besoin de vous… reconnut
Guilhem. Mais pas pour revenir à Bordeaux, car nous irons ensuite à Paris.
    — Je vends mon vin à une hôtellerie proche de
la Tamise : le Vieux Cygne. L’aubergiste est un client et un ami. Il
dispose de belles chambres et vous logera, si vous le souhaitez.
    — Je connais plusieurs auberges, mais
j’accepte votre proposition, répondit Locksley qui se souvenait que la rue de
la Tamise conduisait à la Tour de Londres.
    — Nous resterons dans la nef, pas loin de
vous, et vous pourrez ainsi faire appel à nous, si vous en avez besoin, conclut
le capitaine.
     
    Le lendemain, ils pénétrèrent dans la baie de
Crozon où ils vendirent effectivement les barques. C’était un dimanche et
l’équipage se rendit à la messe. Bartolomeo, Anna Maria, son mari et les Saxons
les accompagnèrent. Guilhem ne jugea pas cela utile et Jehan pria seul.
    Au retour, le capitaine leur expliqua qu’ils
allaient entreprendre la partie la plus périlleuse du voyage. Au passage de
Saint-Mathieu, les courants étaient si forts que l’eau bouillonnait comme dans
un chaudron infernal, même par temps calme.
    — Mais, ajouta-t-il, si je parviens à passer
le cap demain, nous serons à Portsmouth mercredi ou jeudi.
    Ils partirent le lendemain, au reflux, sous une
forte houle et un vent du nord défavorable. Mais malgré toute la science du
capitaine et du pilote, ils ne purent passer le cap et durent rebrousser chemin
jusqu’à Crozon.
    Une nouvelle tentative pour forcer le passage eut
lieu le jour suivant, sans plus de succès, car le jusant provoqua un courant
qui les porta au sud, à une vitesse incroyable. Enfin, le troisième jour, le
vent se retourna mais la mer s’était durcie, rendant presque impossible l’usage
des avirons. En milieu d’après-midi, ils franchissaient quand même la pointe de
Saint-Mathieu quand brusquement le vent fraîchit et un grain d’une extrême
violence tomba sur eux, leur faisant perdre tout repère.
    Le capitaine tenta une manœuvre pour gagner un
abri, mais les voiles refusaient et déjà les vagues se superposaient provoquant
un roulis menaçant. Les voyageurs se mirent tous aux rames, tandis que les
marins essayaient de manœuvrer au mieux la voile triangulaire, mais rien n’y
fit et les premières lames passèrent le pavois, inondant le pont.
    — Nous n’y arriverons pas ! cria le
capitaine. Vous autres, lança-t-il aux marins, affalez complètement les voiles
et amarrez-les solidement. Seigneur de Locksley, mettez-vous à l’abri, et priez
le Seigneur.
    Secoué en tous sens, le navire filait maintenant
vers le couchant à une vitesse vertigineuse.
    Les marins parvinrent à attacher la voile, mais
son absence provoqua un vilain roulis et mit plusieurs fois le bateau en
travers des lames, le capitaine

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