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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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étaient entièrement régis par la loi militaire. Petronius avait bien sûr le droit de poser des questions à un centurion, mais s’il découvrait que Laurentius était coupable du meurtre de Censorinus, il devrait se contenter de faire un rapport. L’autorité militaire se chargerait du coupable – ce qui signifiait que les légions s’empresseraient d’étouffer l’affaire. Pour Marponius et Petro, cette nouvelle tournure prise par les événements pouvait être source de frustrations.
    C’est pourquoi mon ami déclara :
    — Il existe des méthodes plus efficaces. Mes hommes vont se mettre à vérifier toutes les pensions et ils trouveront sa trace. Si ce Laurentius est impliqué dans le meurtre, il est sans doute trop tard pour l’empêcher de quitter l’Italie, mais je vais quand même envoyer quelqu’un à Ostie. S’il est repéré, je lui ferai dire poliment de rentrer à Rome pour qu’on ait une petite conversation.
    — Il refusera de venir.
    — Aucune importance. S’il refuse, il agira comme un coupable et ça te disculpera. Son refus de coopérer m’autoriserait à abandonner les charges contre toi. Et Marponius ne serait pas en mesure de s’y opposer. Alors, quels sont tes plans immédiats, suspect en sursis ?
    — Je vais retrouver mon maudit père pour qu’il me fasse une conférence sur l’art.
    — Amuse-toi bien ! ricana Petronius.
    Nos relations s’étaient soudain beaucoup améliorées. Si j’avais su qu’il n’en fallait pas plus pour que notre vieille amitié reprenne ses droits, je lui aurais donné le nom d’un suspect à poursuivre il y a bien longtemps.
    — Pour t’éviter d’avoir à me faire suivre, précisai-je avec ma courtoisie habituelle, voilà mon programme : je vais de ce pas chercher mon père à la Sæpta, on passe le reste de la matinée dans une grande baraque du Septième Secteur, et ensuite – si P’a sacrifie à la routine – on va rentrer à la Sæpta pour qu’il avale le déjeuner que lui aura préparé la rouquine.
    — C’est nouveau, tout ça ! Depuis quand passes-tu autant de temps en compagnie de Geminus ?
    J’avouai à contrecœur :
    — Depuis qu’il a décidé qu’il avait besoin de protection et qu’il m’a engagé.
    — C’est joindre l’utile à l’agréable, ricana Petro. Quelle joie de voir la famille Didius enfin réunie !
    Avant de m’en aller, je lui dis en termes choisis ce que je pensais de lui.

42
    Aulus Cassius Carus et sa femme, Ummidia Servia, vivaient dans une maison dont l’extérieur discret laissait deviner aux connaisseurs la richesse intérieure. C’était l’une des rares constructions de cette taille qui avaient été élevées après l’incendie de Rome sous Néron. Et, selon les apparences, personne n’y avait mis le feu, et elle n’avait pas été cambriolée pendant la guerre civile qui avait suivi son suicide. Cette demeure avait été édifiée par des gens qui savaient profiter des époques troublées pour faire de bonnes affaires. Encore plus difficile, ils avaient réussi à ne pas offenser un empereur à moitié dément, dont le motif le plus courant pour ordonner l’exécution de quelqu’un était qu’il ose prétendre avoir des connaissances artistiques.
    Carus et Servia faisaient partie d’une espèce rarissime : des Romains discrets.
    Dans une ville où tellement de gens s’entassaient dans de hauts immeubles plus ou moins branlants, j’étais toujours surpris de découvrir que certains citoyens parvenaient encore à acquérir d’immenses terrains pour y faire élever de somptueuses résidences, où ils passaient leur vie quasiment inconnus du grand public. Ces deux-là y parvenaient dans le plus pur style romain. Les murs extérieurs, aveugles, leur offraient une excellente protection, tout en créant une atmosphère particulière. En effet, malgré cet aspect extérieur plutôt rébarbatif, la maison paraissait prête à recevoir dignement tous ceux qui avaient une bonne raison de s’y présenter. Mon père expliqua en deux mots au portier la raison de notre présence, et il nous laissa tout de suite pénétrer dans les pièces de réception.
    Un esclave s’empressa d’aller annoncer que nous demandions audience. En attendant la réponse, nous fûmes laissés libres d’errer au hasard.
    Je m’étais drapé dans ma toge, mais n’avais fait aucun autre effort particulier.
    — Tu aurais au moins pu te peigner ! murmura Geminus.
    Il n’avait fait

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