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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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l’air de t’inquiéter ? Tu t’es entouré d’une collection de beaux objets… et tu as dit à Carus et Servia que tu allais devoir tout vendre.
    — Vendre des objets est mon métier, rétorqua-t-il froidement. (Puis, il me confirma :) Tu as raison. Pour payer cette dette, je vais devoir vider la maison. Presque tout ce qui se trouve à la Sæpta ne m’appartient pas. On me l’a confié pour le vendre.
    — Donc tout ce que tu possèdes en propre est ici ?
    — Oui. La maison elle-même est payée. Elle m’a coûté cher, et je n’ai pas l’intention de l’hypothéquer. Je ne laisse pas beaucoup de liquidité dans les banques, c’est trop risqué.
    — Mais combien tu vaux en sesterces ?
    — Beaucoup moins que tu as l’air de le croire.
    S’il pouvait parler de rassembler un demi-million, il était fichtrement riche à mes yeux. Mais comme tous les gens qui n’ont au fond aucun souci à se faire, il aimait à se plaindre.
    — Je dois sans cesse faire face à des tas de demandes : pots-de-vin et commissions normales à la Sæpta ; plus mes cotisations à la Guilde pour nos dîners et les frais funéraires. Sans compter qu’avec les ennuis qu’on m’a causés récemment, j’ai subi de grosses pertes. (Je savais qu’il aurait pu ajouter : « je verse toujours annuellement une somme d’argent à ta mère – c’est moi qui payais son loyer – et j’aide mes petits-enfants. ») Cette maison sera complètement nue quand j’aurai remboursé Carus et Servia, soupira-t-il. Mais j’ai déjà connu ce genre de situation, et je suis prêt à tout recommencer.
    — Tu es trop vieux pour tout recommencer.
    Il devait même être trop vieux pour seulement imaginer qu’il aurait l’énergie d’y parvenir. Il avait gagné le droit, à son âge, de se retirer paisiblement dans une ferme à la campagne.
    — Pour quelle raison fais-tu ça ? La réputation du grand frère ?
    — Plutôt pour la mienne. Je ne veux pas donner le droit de me mépriser à un sale type comme Carus. Et toi ? railla-t-il.
    — Moi, je suis l’exécuteur testamentaire du héros.
    — N’oublie pas que j’étais son associé.
    — Pas dans ce cas-là ?
    — Non, Marcus, mais j’aurais pu l’être. S’il m’avait demandé de participer à l’achat d’un Phidias, tu crois que j’aurais hésité un seul instant ? Laisse-moi m’occuper de cette dette. Je ne veux pas que tu gâches tes chances d’épouser une fille de sénateur.
    — Je pense pas en avoir jamais eu une seule, admis-je lugubrement.
    Un autre des esclaves arriva discrètement avec un pichet fumant de vin au miel. Il nous servit tous les deux sans me demander mon avis, aussi acceptai-je la coupe qu’il me tendit. Le breuvage était généreusement assaisonné de nard indien. Les goûts de mon père avaient sérieusement évolué depuis l’époque où il buvait une infâme bibine à la maison, parfumée d’une feuille de verveine pour en déguiser le goût.
    Même si la lumière s’accrochait encore au ciel de l’autre côté du fleuve, le crépuscule approchait. Tout juste si je parvenais à distinguer le mont Esquilin à ma droite, où il y avait une maison dans laquelle j’avais rêvé d’habiter un jour. Avec Helena.
    Mon père paraissait capable de lire mes pensées.
    — Crois-tu qu’elle va te quitter ? demanda-t-il.
    — Elle devrait.
    — Je ne t’ai pas demandé ce qu’elle devrait faire !
    — Et si je la connais bien, elle ne le demandera pas elle non plus, dis-je en souriant.
    Il resta silencieux un long moment. Il aimait Helena, j’en étais certain.
    Soudain, je me penchai en avant, les coudes posés sur les genoux, ma coupe entre les mains. Une pensée venait de me traverser l’esprit comme un éclair. Pour la première fois.
    — Mais qu’est-ce que Festus a bien pu faire de l’argent ?
    — Le demi-million ? (P’a se frotta le nez. Il descendait tout droit de son front sans la moindre bosse, comme le mien.) Jupiter seul le sait !
    — J’en ai pas trouvé la moindre trace.
    — Moi non plus.
    — Quand il t’a parlé du Phidias, qu’est-ce qu’il t’a dit d’autre ?
    — Festus, martela mon père avec une certaine exaspération, ne m’a jamais laissé entendre que le Phidias avait déjà été payé par les collectionneurs ! Ça, c’est Carus et Servia qui me l’ont appris longtemps après.
    — Tu es sûr qu’ils l’ont payé ? insistai-je en me laissant aller en

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