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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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coûteuse.
    — Je peux te prêter quelques sesterces.
    — Quelques sesterces n’y suffiront pas ! Le prix fixé pour sortir notre famille de cet imbroglio est un demi-million.
    — Oh, Marcus, tu as toujours aimé exagérer !
    — Pas cette fois, M’an.
    Elle s’était mise à trembler. J’étais sûr que si je continuais à répéter « un demi-million » trop souvent, j’allais me mettre à trembler à mon tour.
    — Ne t’en fais pas pour ça. Laisse les hommes s’en occuper. Geminus et moi allons tirer cette affaire au clair – mais tu devras en accepter les conséquences. Ce que j’ai découvert pour le moment met fin à tous mes espoirs d’épouser Helena. Autant que tu le saches. Je ne veux plus qu’on aborde le sujet. Il n’y a rien que je puisse faire, sauf blâmer notre Festus adoré.
    — Tu n’as jamais aimé ton pauvre frère !
    — Je l’aimais, M’an. Mais je n’aime pas ce qu’il me fait aujourd’hui.
    Je vis ma mère pointer le menton en avant.
    — Peut-être qu’il vaudrait mieux laisser tomber toute cette affaire.
    — Malheureusement, c’est hors de question. D’autres gens refusent de nous laisser l’oublier. À commencer par ceux qui nous réclament cinq cent mille sesterces et ceux qui veulent me faire condamner pour meurtre. (Je me sentais épuisé et j’avais froid.) Excuse-moi, mais je rentre à la maison. J’ai besoin de voir Helena.
    — Si tu vas à Capoue avec cet homme, ajouta ma mère, je te conseille de l’emmener pour qu’elle s’occupe de toi.
    — Helena vient juste de rentrer d’un grand voyage. La dernière chose dont elle ait envie, j’en suis sûr, c’est de repartir au fin fond de la Campanie.
    En tout cas, certainement pas avec un vieux commissaire-priseur en mauvaise posture, accompagné d’un détective privé qui ne s’était jamais senti aussi déprimé.
    Ma mère tendit la main et arrangea mes cheveux.
    — Elle en est capable. Et elle ne voudra pas te savoir seul en mauvaise compagnie.
    J’avais envie de dire : «  M’an j’ai 30 ans, pas 5 !  » Mais ergoter avec ma mère ne m’avait jamais mené nulle part.
    Beaucoup de gens auraient pu penser qu’une fille de sénateur qui s’abandonnait à un détective privé miteux était une mauvaise compagnie.
    Mais à la vérité, l’idée d’emmener Helena faire une dernière balade avant d’être complètement ruiné me remonta le moral.
     
    Elle m’attendait à la maison.
    Pour dîner, il y avait des anguilles. Je suppose qu’il y avait eu un immense arrivage sur le marché ce matin-là. Tout Rome devait être condamné au même menu.
    C’était normalement moi qui préparais les repas. Il faut dire que l’éducation reçue par ma bien-aimée se concentrait surtout sur la chasteté et l’art de mettre sa beauté en valeur. Dès le départ, j’avais établi comme règle que j’achetais les provisions et faisais la cuisine. Helena Justina s’y conformait le plus souvent, mais quelquefois, quand elle me savait très occupé et avait peur que je la laisse mourir de faim, elle se précipitait dehors pour nous acheter un dîner fin. Ma cuisine délabrée la rendait nerveuse, mais elle était tout à fait capable de suivre les recettes qu’elle lisait naguère aux servantes. Ce soir, elle avait poché ses poissons dans une sauce au safran. C’était délicieux. Tandis que je me régalais, elle m’observait attentivement pour guetter des signes de satisfaction.
    Je me laissai aller un peu en arrière pour mieux la regarder. Elle était superbe. Et j’allais la perdre. Il fallait bien que je la mette au courant.
    — Comment s’est passée cette journée avec ton père ?
    — Merveilleuse ! On a badiné avec des collectionneurs prétentieux, puis on a joué avec des artistes-peintres, et on s’est organisé une petite sortie entre hommes pour demain. Tu n’aurais pas envie d’aller à Capoue, par hasard ?
    — Envie, c’est peut-être beaucoup dire, mais je compte bien vous accompagner.
    — Je te préviens qu’avec mon père on fait les quatre cents coups. Ton rôle sera de nous imposer une certaine sobriété.
    — Quel dommage ! s’exclama Helena avec une lueur malicieuse dans l’œil. Moi qui espérais enfin pouvoir me défouler. Je voulais jouer à la fille de mauvaise vie qui cache une pièce d’or dans son décolleté et lance des jurons aux bateliers.
    — C’est une idée qui me plaît davantage, déclarai-je en riant.
    Mais

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