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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Récemment, j’ai eu l’occasion d’aller visiter la grange qui lui servait de réserve. Et même mon père, qui était son associé, n’a jamais entendu parler d’une deuxième statue. Sans parler de l’agent que Festus utilisait pour votre petit commerce, qui ne paraît pas être au courant lui non plus.
    — Ton frère pensait que cet agent était le dernier des crétins.
    J’étais content de le lui entendre dire, car c’était également l’opinion que j’avais de lui.
    — Elle venait d’où, cette deuxième statue ?
    — De la même île que l’autre, nous apprit Laurentius. Quand Festus est allé en Grèce pour inspecter le Poséidon, il a découvert que le temple en possédait deux que les prêtres souhaitaient vendre. (Je pouvais très bien imaginer mon grand frère se mettant d’accord avec eux dans le dos d’Oronte. Festus ne faisait jamais confiance aux intermédiaires. Et il avait probablement réussi à obtenir des renseignements qu’on n’avait pas jugé bon de fournir au sculpteur qui était loin de posséder son charme.) Mais pour commencer, on avait tout juste de quoi acheter une statue. Il fallait donc la vendre d’abord.
    — À Carus et Servia ?
    — Oui, c’est bien ça. Ce qu’ils nous ont versé a permis à ton frère de retourner en Grèce.
    —  Sans Oronte ?
    — Sans Oronte.
    — Et il a acheté quoi, cette fois-là ?
    — Un Zeus, dit Laurentius sur un ton résigné.

58
    Plus tard, ce même jour, pour la toute première fois, mon père se fit transporter Cour de la Fontaine. Quand il se présenta, Helena lisait enveloppée dans une couverture tandis que j’étais en train de gratter un plein seau de moules. Il s’attendait à ce qu’elle disparaisse, comme le voulait la coutume, pour que nous puissions avoir une conversation entre hommes, mais elle le salua gracieusement de la main et resta où elle était. Il pensait également que j’allais dissimuler le seau de moules sous la table en affichant un air coupable, alors que je poursuivis imperturbablement mon travail de nettoyage.
    — Par tous les dieux ! Cet escalier m’a tué… Et toi, si je comprends bien, elle te tue à la tâche ?
    — C’est comme ça que nous vivons. Personne ne t’a demandé de débarquer ici pour nous critiquer.
    — C’est Marcus, le cuisinier, intervint Helena. L’idée de superviser mon éducation domestique lui est agréable. Mais je crois qu’il me permettrait de te faire une boisson chaude au miel.
    — Vous n’avez pas de vin ?
    — Il est réservé au dîner ! m’écriai-je sèchement. (Mon père était vraiment incorrigible.) On n’en a presque plus et j’en ai besoin pour ma sauce. Tant pis pour les ivrognes de passage.
    — Je ne peux pas rester. On m’attend à la maison. Tu es un hôte au cœur de pierre.
    — Accepte son miel. Elle y met de la cannelle. Ça va améliorer ton haleine et ton humeur, et ça t’aidera même à mieux respirer après ton escalade.
    — Ma parole, tu vis avec une herboriste ! grommela-t-il.
    — Oui, extraordinaire, n’est-ce pas ? Mais lui-même est une véritable encyclopédie, ajouta-t-elle pince-sans-rire. Je crois bien que je vais le louer à Marponius…
    Puis, elle se leva en souriant et se mit en devoir de nous concocter de saines boissons.
    Mon père balaya lentement la pièce des yeux et déduisit qu’il y en avait une autre, tout aussi horrible, derrière le rideau. Il ne trouva aucun charme au balcon, qu’il jugea seulement propice à nous précipiter vers une mort prématurée. Il tordit également le nez devant nos meubles. J’avais acheté une table en pin qui possédait ses quatre pattes et avait été très peu attaquée par les vers. Ce simple fait nous ravissait, Helena et moi. Mais d’après ses propres normes, c’était un objet de pitié. À part cette table, nous possédions le tabouret sur lequel j’étais assis, le fauteuil qu’Helena avait abandonné pour le lui offrir, un autre qu’elle était allée quérir dans la chambre pour se rasseoir, trois gobelets, deux bols, un faitout, quelques lampes bon marché et un tas de rouleaux de papyrus contenant des pièces de théâtre grecques et de la poésie latine.
    Je surpris son regard en quête d’objets décoratifs. Nous n’en avions aucun. Peut-être que la prochaine fois qu’il viderait une maison de tout son contenu, il penserait à nous en envoyer un plein coffre.
    — Par Jupiter ! C’est tout ?
    — Eh bien,

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