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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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question une seule fois, et si tu dis non, on n’y pensera plus, d’accord ?
    — Arrête de tourner autour du pot, veux-tu ?
    — Bien. Tu as cinq cent mille sesterces enfermés dans le coffre qui se trouve derrière toi, je me trompe ?
    Mon père paraissait sur ses gardes. Il jeta un coup d’œil involontaire vers le rideau rouge et dit en baissant la voix :
    — Oui, en effet. C’est là que je les ai mis… pour le moment, s’empressa-t-il d’ajouter, comme s’il pensait que je projetais de les voler.
    D’une certaine façon, sa méfiance me rassura. Nos relations demeuraient magnifiquement normales. Je me sentais néanmoins la tête vide et j’éprouvais un immense malaise.
    — Alors considère ce que je vais te dire, P’a. Si on n’avait jamais trouvé le Zeus, et comme tu en avais tellement marre d’avoir toutes tes ventes fichues en l’air par Carus et Servia, on aurait tous les deux versé la somme qu’ils réclamaient – à fonds perdus. Ton coffre, là, et le mien dans le Forum, seraient vides.
    — Ah, je vois ! Tu veux que je te rembourse ta contribution.
    — Je veux beaucoup plus que ça, m’excusai-je.
    Geminus laissa échapper un énorme soupir.
    — Je crois deviner ce que tu vas me dire.
    — Je promets que c’est la seule fois de ma vie où je ferai appel à toi. (Je pris une profonde respiration. À cet instant-là, je n’avais pas besoin de penser à Helena : je pensais à elle sans interruption depuis douze mois.) J’ai besoin d’un prêt.
    — Eh bien, les pères sont faits pour ça, non ?
    Geminus n’arrivait pas à décider s’il devait se moquer de moi ou gémir. Mais jamais il ne donna l’impression qu’il pourrait refuser, même en plaisantant.
    Le simple fait de poser la question m’avait moi-même rendu très nerveux. Je lui souris.
    — Je te laisserai voir tes petits-enfants.
    — Que puis-je demander de plus ? s’écria-t-il. C’était bien quatre cent mille, si j’ai bonne mémoire ? Carus nous a payés en or. À quatre sesterces le dinar, et vingt-cinq dinars l’aureus, ça fera quatre mille…
    — Il faut les investir en terre italienne.
    — Nous disons donc de la terre. Pas de problème. Je vais trouver un agent qui va nous dénicher des marais dans le Latium ou bien…
    Il se leva du vieux divan pour faire coulisser le rideau, puis attrapa les clés au bout de son cordon graisseux.
    — Jette un coup d’œil.
    Nous nous tînmes côte à côte pendant qu’il ouvrait la porte. Dès qu’elle commença à s’écarter, je pus apercevoir le doux miroitement des aurei. Je n’avais jamais vu autant d’or. C’était une vision à la fois apaisante et terrifiante.
    — Je te rembourserai.
    — Prends ton temps, dit gentiment mon père.
    Il savait ce que m’avait coûté cette demande d’emprunt. J’aurais une dette envers lui pour la vie – et ça n’avait rien à voir avec l’argent. Ces quatre cent mille sesterces ne constituaient qu’une partie de la dette.
    Il referma la porte et la verrouilla. Nous nous serrâmes la main. Puis je pris immédiatement la direction du Palatin et demandai à voir Vespasien.

72
    Sous les empereurs flaviens, il régnait au palais royal une atmosphère si professionnelle que c’en était presque trop. Devant les panneaux peints absolument exquis, les ornementations d’ivoire sculpté et d’or, sous les plafonds décorés de stuc aux frivoles arabesques, des armées de bureaucrates austères œuvraient pour tirer l’Empire de la faillite et nous rendre tous fiers d’être romains. La ville de Rome allait être reconstruite, ses principaux monuments méticuleusement restaurés, tandis que des adjonctions à l’héritage national, soigneusement choisies, seraient édifiées sur des emplacements adéquats : un temple de la Paix ferait joliment équilibre au temple de Mars. Il y aurait aussi l’amphithéâtre Flavien ici, un arc là, un forum plus loin, plus nombre de jolies fontaines, de statues, de bibliothèques publiques et de thermes.
    Il y avait pourtant des périodes de calme au palais, et j’arrivai au cours de l’une d’elles. On y organisait pourtant des banquets, un banquet réussi restant la meilleure forme de diplomatie. Le régime des Flaviens n’était ni avare ni indifférent. Il estimait les professeurs et les juristes. Il récompensait tous les genres d’artistes. Avec un peu de chance, peut-être me récompenserait-il moi aussi.
    Normalement, les pétitions

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