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L'Orient à feu et à sang

L'Orient à feu et à sang

Titel: L'Orient à feu et à sang Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harry Sidebottom
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pluie de projectiles. Tuez leur guide, leur mahout et ils deviendront comme fous. Ils peuvent tout aussi bien piétiner ceux de leur propre camp.
    L’armée sassanide s’était arrêtée et tournée vers la ville. Un buccin retentit, haut et fort, à travers la plaine.
    De la gauche, un petit groupe de cinq cavaliers désarmés se déplaçant au petit trot apparut. Ils soutenaient une énorme bannière rectangulaire, suspendue à une haute barre transversale, en broderie jaune, rouge et violette, incrustée de gemmes qui scintillaient au soleil. Elle était surmontée d’une boule d’or et frangée de bandes de tissu de couleurs vives.
    — Le Drafsh-i-Kavyan, la bannière de combat royale de la maison de Sasan.
    La voix de Bagoas se réduisait à un murmure.
    — Elle date de l’aube des temps. Elle est portée par cinq des mobads, des prêtres, les plus saints, et précède le Roi des Rois dans la bataille.
    Un cavalier solitaire venu de la gauche apparut, monté sur un magnifique cheval blanc. Il portait des vêtements violets et était coiffé d’une couronne d’or fermée en forme de dôme. Des banderoles blanches et violettes flottaient dans le vent derrière lui.
    — Shapur, le divin adorateur de Mazda, Roi des Rois des Aryens et non-Aryens, de la race des dieux.
    Bagoas se prosterna sur les remparts.
    Lorsque Shapur eut rejoint le Drafsh-i-Kavyan, l’étendard sacré, devant le centre de son armée, il arrêta son cheval et en descendit, se servant apparemment d’un homme agenouillé en guise d’escabeau pour mettre pied à terre. On apporta un trône d’or et il s’y assit. Un grand nombre d’hommes s’affairaient autour de lui.
    — Effectif ennemi ?
    Ballista lança la question à la cantonade, s’adressant à son consilium réunis sur le toit de la tour de la Palmyrène.
    — J’estime à environ vingt mille le nombre de fantassins, répondit Acilius Glabrio promptement. Puis environ dix mille cavaliers lourds, dont huit mille clibanarii sassanides et deux mille Georgiens et Sakas répartis à parts égales. Il doit y avoir à peu près six mille cavaliers légers barbares en tête de colonne, peut-être deux mille de chaque pour les Arabes et les Indiens et mille de chaque pour les Georgiens et les Sakas.
    Quoi qu’on pensât du jeune patricien, on ne pouvait nier que c’était un officier extrêmement compétent. Ses estimations recoupaient presque exactement celles de Ballista.
    — Qu’en est-il de la cavalerie légère sassanide ?
    — Impossible à dire, répondit Mamurra. Ils sont éparpillés dans la campagne qu’ils mettent à feu et à sang. Pas moyen d’estimer leur effectif. Quel que soit leur nombre, la plupart se trouvent de ce côté-ci du fleuve. Il devrait n’y en avoir que quelques-uns sur la rive opposée – le gué le plus proche est à environ cent milles en aval et nous avons réquisitionné tous les bateaux à des milles à la ronde.
    — Le prœfectus fabrum a raison, dit Turpio. Nous ne pouvons pas évaluer leur cavalerie légère. À Barbalissos, il devait y avoir entre cinq et dix cavaliers légers pour chaque clibanarius , mais à d’autres moments, leur effectif était équivalent à celui de la cavalerie lourde.
    — Merci, dit Ballista. Il semblerait donc que l’effectif ennemi se situe entre quarante mille et cent trente mille hommes. Si nous le comparons à nos quatre mille hommes, cela veut dire que, dans le meilleur des cas, nous combattrons à un contre dix.
    Son visage se fendit d’un large sourire.
    — Une chance que nous ayons affaire à une bande d’Orientaux efféminés que même un dîner un peu animé effaroucherait, sans parler d’une bataille. Vu notre infériorité numérique, il ne ferait pas bon combattre de vrais hommes avec des couilles au cul.
    Tous les officiers partirent d’un grand rire ; Demetrius tenta vainement de se joindre à eux.
    Ballista remarqua que le train d’équipage avait rattrapé les autres colonnes et que sa première tâche consistait à ériger une grande tente violette au cœur de l’armée. La tente, qui ne pouvait être que celle de Shapur, se dressait au bord de la route de l’ouest, juste en face de la porte de la Palmyrène, à environ six cents pas.
    Des hommes continuaient à s’affairer autour de Shapur.
    — Que se passe-t-il ? demanda Ballista à Bagoas, toujours prosterné.
    — Le Roi des Rois va sacrifier un chevreau pour s’assurer le soutien de Mazda, pour que cette

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