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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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même si l'on pouvait lui faire confiance.
     
    17.
     
    Le jour se leva, clair et frais. L'air, purifié de toute
poussière par la pluie, était étrangement vif et malgré une vue qui baissait
avec l'âge, Tuzza distinguait les colonnes de soldats qui descendaient d'une
corniche au loin. Leurs étendards au lion noir et or étaient parfaitement
visibles.
    —   Ce sont les hommes d'Alezzi, déclara-t-il.
    Ratha, Jenah et Archer se tenaient à ses côtés.
    Les renforts bozandari avançaient plus vite qu'ils ne
l'avaient prévu. Ils n'arriveraient sur eux que dans une journée mais il n'en demeurait
pas moins que les derniers préparatifs devraient être accélérés. Beaucoup trop.
Mais il en était souvent ainsi en temps de guerre.
    —   J'avais espéré les affronter à trois lieues plus au
nord, dit Jenah en montrant la carte qu'il avait posée sur le sol et lestée au
moyen de quatre pierres. Il y a ici un défilé où nous aurions pu nous
positionner. Hélas, ils l'ont déjà franchi.
    —   Alezzi l'aura vu sur sa carte, dit Tuzza. C'est un
officier talentueux qu'il ne faut pas sous-estimer. Ne vous attendez pas à le
voir traverser n'importe quel défilé avec le plus gros de ses troupes en avant-garde.
Il aura envoyé des éclaireurs loin devant et sur les flancs.
    —   Et nous ne pouvons pas utiliser de patrouilles contre
lui comme avec vous, dit Jenah. Nous voulons éviter de nous battre autant que
possible.
    Tuzza l'approuva.
    —   Ses chefs de patrouille ont dû recevoir l'autorisation
de mener des attaques ciblées afin d'évaluer nos forces et de déterminer nos
positions. Nous devons parlementer avec lui avant que cela ne se produise.
    —   Tu crains que tes hommes refusent de se battre, mon
frère ? demanda Ratha.
    Tuzza étudia l'expression de ce dernier. Rien n'indiquait
que l'officier anari parlait avec mépris ou qu'il doutait du courage des hommes
de Tuzza et de leur loyauté envers lui. Il se contentait d'énoncer une vérité
connue de tous : la question de savoir si les Loups des Neiges de Tuzza
seraient prêts à tuer leurs frères bozandari restait ouverte.
    —   Il est probable que nombre de mes hommes ont des frères
ou des cousins sous les ordres d'Alezzi, dit Tuzza. Il est lui-même mon cousin.
Je le pleurerais s'il venait à mourir et je n'aimerais guère avoir à l'abattre.
Tuer les siens est un fardeau que je ne souhaite à la conscience d'aucun homme.
    Ratha le regarda longuement avant de hocher la tête.
    —   Tu as raison, mon frère. Nul ne sortirait victorieux d'un
tel combat. Il n'y aurait que des morts et des hommes dont l'âme mourrait alors
que leur corps continuerait de vivre.
    Archer tressaillit à ces mots.
    —   Je dois m'entretenir avec Dame Tess, dit-il avant de
s'éloigner.
    Tuzza regarda les deux Anari. Leurs visages demeurèrent impassibles.
Soit ils ignoraient ce que tramait Archer, soit ils refusaient de lui en
parler. Aucune importance pour l'instant. Tuzza examina la carte, essayant
d'estimer le nombre de patrouilles qu'Alezzi enverrait à leur rencontre et quels
seraient les itinéraires qu'elles choisiraient.
    —   Sur un terrain aussi accidenté, la doctrine militaire
bozandari voudrait qu'Alezzi divise l'un de ses régiments de fantassins — un
quart de ses troupes — en patrouilles d'une ou deux compagnies. Six groupes en
tout. La pratique habituelle est d'en disposer un à l'arrière, un sur chaque
flanc et trois devant.
    Jenah opina.
    —   De telles patrouilles ne seraient-elles pas constituées
de cavaliers ?
    —   Oui, s'il se trouvait en campagne dans le bassin
d'Adasen, au nord, répondit Tuzza. Mais il aura compris, comme je l'ai fait,
que les chevaux ne peuvent avancer rapidement sur ces terres rocailleuses. Un
grand nombre de mes montures ont dû être abattues parce qu'elles s'étaient
brisé une patte. Il aura néanmoins prévu plusieurs messagers à cheval pour
accompagner chaque groupe. L'un d'entre eux, ou davantage, partira dès le
premier contact avec nous, afin d'avertir Alezzi.
    —   Nous ne pouvons donc pas prendre le risque d'une
embuscade contre l'une des patrouilles, dit Ratha, le front plissé. Je dois
dire à mes hommes de les éviter. Cela va limiter le travail de nos propres
éclaireurs.
    —   Tel est précisément le but de notre stratégie en matière
de patrouilles, mon frère, approuva Tuzza. Selon un dicton de l'académie des officiers,
« qui gagne un affrontement gagne la guerre

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