Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
Vom Netzwerk:
forces.
    Ezinha hocha la tête.
    A chaque pâté de maisons, leurs rangs grossissaient. Les
esclaves qui avaient d'abord reculé à l'idée d'une rébellion avaient fui les domaines
en emportant des armes de fortune et les petits groupes de rebelles, autrefois
dispersés, se rassemblaient. Mihabi fut surpris des bons résultats de cette
armée sans entraînement. Il fut également inquiet, craignant que le trop-plein
de confiance ne laissât la place à la panique quand les combats de la prison
auraient commencé. Car ce serait loin d'être aussi facile que ce qu'ils
venaient d'accomplir.
    Il voyait déjà la prison improvisée au loin ; il ne s'agissait
que d'une palissade. De l'autre côté, les prisonniers criaient des encouragements
à l'intention de leurs sauveurs. Hélas, cette palissade était gardée par une
compagnie de légionnaires, pratiquement au complet, en ordre de bataille et le
regard empreint d'une colère froide.
    Mihabi, qui s'était figé à cette vue, savait qu'aucun
stratagème subtil ne serait convoqué pour en venir à bout. Les rues de
Bozandar, malgré leur largeur, ne permettaient guère de manoeuvres. Du reste,
l'armée rebelle n'aurait pu les mener ; ils n'avaient pas eu le temps ou l'occasion
de se former à l'art de la guerre. Cet assaut serait une charge frontale entre
deux camps animés par la même rage, épée contre épée, volonté contre volonté.
    Mihabi leva son épée. Il vit du coin de l'œil qu'Ezinha
arrivait à peine à lever la sienne au niveau de sa taille. Mais il ne recula
pas. Le cliquetis métallique des armes, les cris enragés des combattants et les
hurlements des blessés devinrent bientôt assourdissants dans les rues qui
entouraient la prison.
    Mihabi trancha la gorge du légionnaire devant lui,
s'arrêtant à peine pour voir l'homme tomber à terre avant de s'enfoncer plus
avant dans la mêlée. Le sol était visqueux de sang : plus d'un homme s'effondra
parce que son pied avait glissé alors qu'il portait à son adversaire ce qui
aurait dû être un coup fatal. L'air était saturé d'une odeur de mort et Mihabi
dut se retenir de vomir plusieurs fois.
    Néanmoins, les Anari étaient désormais bien plus nombreux
que les légionnaires. Quelques habitants avaient sans doute pensé leur venir en
aide mais devant le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux, nombre d'entre
eux se mirent à l'abri. Une colère larvée pendant des générations se
manifestait à présent par les épées, les dagues, les couteaux de cuisine, les
pelles, les faux, les haches ou les gourdins que brandissaient les Anari. Des
crânes s'ouvrirent avec des craquements sinistres, membres et poitrines furent
tranchés avec le bruit que fait un couteau de boucher sur une pièce de viande.
    Puis le silence tomba sur le champ de bataille. Seuls le troublaient
les gémissements de ceux pour qui la mort serait une délivrance.
    Mihabi essuya le sang sur son visage, bien qu'en réalité, il
ne réussit qu'à l'étaler davantage. Maints Anari étaient tombés. Maints prisonniers
ne retrouvaient la liberté que pour pleurer la mort de leurs fils, de leurs
frères ou de leurs pères...
    Il fut le premier à atteindre la palissade et se mit à
couper la grosse chaîne qui retenait la porte. Des étincelles jaillirent de son
épée alors qu'il l'abattait sur la chaîne, encore et encore, en poussant des
cris de rage. La chaîne finit par céder et la porte s'ouvrit sous le poids des
condamnés, désormais libres.
    Presque libres.
    Car ils devaient encore sortir de la ville et les Bozandari
ne les laisseraient pas partir sans résistance. Mihabi se retourna, cherchant
Ezinha dans la foule. Il ne le vit nulle part. Peut-être avait-il renoncé et
s'était-il réfugié dans une allée sombre. Si tel était le cas, Mihabi devait le
secourir : les Bozandari exerceraient sans nul doute une terrible vengeance sur
leurs compatriotes complices de la rébellion. A la pensée de la mort lente
d'Ezinha sur un pieu, l'appréhension, la colère et la détermination envahirent
Mihabi.
    Laissant ses camarades couper les liens des prisonniers et
leur donner des armes, Mihabi traversa la rue, appelant son frère, examinant
les visages des blessés à la lueur des torches.
    Il entendit enfin une voix familière parmi des centaines
d'autres plaintes et suivit le son de cette voix comme un chien suit une odeur,
tournant la tête de tous côtés afin de la localiser.
    Il savait qu'il se rapprochait et pourtant, le

Weitere Kostenlose Bücher