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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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sentit un sentiment de
crainte mêlée d'admiration l'envahir. Tous savaient que les Ilduins avaient
possédé des pouvoirs magiques et que l'une d'elles travaillait pour l'empereur
bozandari mais à ses yeux, celle-ci n'avait rien accompli de si remarquable qui
ne pût être fait par quelques espions.
    Depuis la fin des Premiers Temps, aucun homme n'avait été
doté de la moindre magie. Alezzi regarda celui qui prétendait être Annuvil et
commença à se poser des questions.
    Puis celui-ci, que les autres appelaient Archer, tira de son
fourreau une épée si belle qu'Alezzi se demanda quel mortel avait pu forger
pareille lame.
    —   Voici Banedread, dit Annuvil.
    Il la souleva et l'épée se mit à siffler doucement entre ses
mains, émettant un son proche de celui du cristal.
    —   Elle ne chante que dans ma main et n'obéit qu'à mon
appel. Elle a commis des actes atroces par le passé, Alezzi. Elle seule est
capable de me tuer ou de tuer l'Ennemi qui nous menace. Elle seule est capable
de tuer un Premier Né.
    Il la planta dans le sable à la vue de tous.
    —   Elle seule peut me tuer, répéta-t-il. Si tu estimes au
cours de nos discussions que nous voulons te duper, prends-la et transperce-moi
le corps. Je ne vivrai pas un jour de plus.
    Dame Tess poussa un cri de surprise et parut prête à se
saisir de l'épée pour la cacher mais finit par se rasseoir sur son tabouret.
Elle soupira.
    —   La confiance est indispensable.
    —   Oui-da, dit Annuvil. Et dès maintenant, au risque de
voir l'Ennemi triompher et faire régner le mal sur ce monde. Seule la confiance
peut nous permettre de l'emporter sur l'obscurité qui nous menace.
    Alezzi se tourna vers son cousin.
    —   Parle-moi. Dis-moi pourquoi tu as choisi de te retourner
contre les tiens.
    —   Je ne m'oppose pas aux miens, mon cousin. La menace qui
guette Bozandar est bien plus grande qu'un soulèvement d'esclaves ou une même
une guerre d'indépendance. Ce qui nous attend si nous échouons dans notre
entreprise sera une oppression bien pire que celles que nous avons infligée aux
autres.
    —   Comment peux-tu le savoir ?
    Tuzza regarda Dame Tess.
    —   Le Loup des Neiges l'accompagne. Ces temps furent
prédits par la prophétie.
    —   Tu l'as vu de tes propres yeux ?
    —   Oui, et ma légion ou ce qui en reste. Les loups des
neiges l'escortaient et le plus gros marchait à ses côtés.
    —   J'ai du mal à le croire. Ces histoires... ces histoires
ne sont faites que pour effrayer les enfants !
    —   Je voudrais que ce fût vrai, dit Annuvil. Je voudrais
que ce fût vrai.
    Tuzza donna un coup de pied à une pierre devant lui, comme
pour se libérer d'une frustration qu'il ne pouvait exprimer par des mots.
    —   As-tu la moindre idée de ce qui se passe en ce moment à
Bozandar, mon cousin ? répliqua Alezzi. J'aurais fait demi-tour afin de venir
en aide à la ville si l'empereur ne t'appréciait pas autant. Et si les mères et
les épouses de tes hommes n'avaient exigé que leurs dépouilles leur soient
rendues. Le sang coule à flots dans les rues de Bozandar. Un messager vient de
nous dire que les esclaves anari s'étaient révoltés et qu'ils avaient tué des
centaines, voire des milliers de personnes. Ils ont fui la ville et se dirigent
sur nous. Que veux-tu que je fasse ?
    —   Laisse-les passer comme l'eau coule entre les rochers.
Quand ils rejoindront leur peuple, ils comprendront pourquoi ils ont été
appelés.
     —  Appelés ? dit Alezzi en relevant la tête. Par les dieux,
qui les a appelés ?
    —   Anahar, dit doucement Tess. Ses pierres ont chanté et
son chant a touché le cœur de tous les Anari. Tous ceux qui étaient libres de
le faire sont venus rejoindre notre armée afin d'affronter la légion de Tuzza.
Quant aux autres... apparemment, ils ont répondu à l'appel d'Anahar de la seule
façon possible, en se battant pour retrouver leur liberté.
    —   Quel bien peut ressortir d'une telle violence ?
    Le regard de Tess se fit plus dur.
    —   Et quel bien trouves-tu dans l'esclavage ?
    Malchi renifla avec mépris et passa outre l'ordre qu'il
avait reçu de se taire.
    —   Certains sont nés pour être esclaves. Il est juste que
les puissants les utilisent.
    —   Alors, pouvoir et bien sont synonymes ? demanda Annuvil
en regardant Malchi.
    —   Oui-da. Le plus fort, l'épée la plus habile. Ces
attributs confèrent l'autorité et ceux qui en sont dépourvus sont condamnés

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