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L'ultime prophétie

L'ultime prophétie

Titel: L'ultime prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rachel Lee
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à
servir.
    Annuvil hocha lentement la tête.
    —   Je suis l'homme le plus puissant que tu rencontreras
jamais, Malchi, et il n'est donc que justice que tu serves sous mon joug.
    Malchi s'empourpra et il fit un pas, l'air menaçant, vers Archer.
Le soldat chargé de sa surveillance fit un geste pour l'arrêter mais Archer
l'en empêcha d'un geste de la main.
    —   Non, nous devons régler cette question tout de suite.
Cet homme ne comprend pas quel est le véritable pouvoir.
    —   C'est faux !
    —   Si la capacité de donner la mort signifie que l'on est
puissant, j'ai plus de pouvoir que tu n'en auras jamais de toute ta vie. Si ce
pouvoir élève à un rang supérieur, je suis pratiquement un dieu. J'ai participé
à la destruction de villes entières autrefois. La plaine noire de Dederand est
mon fait. L'as-tu jamais vue, Malchi ? As-tu contemplé cette vaste étendue de
verre noir où rien ne poussera plus jamais ? A cause de moi. A présent, nous
parlons de pouvoir, du vrai pouvoir.
    Malchi recula, troublé.
    —   Oui-da, réfléchis, Malchi. Le vrai pouvoir réside entre
les mains de Dame Tess. Un pouvoir qui défie ton imagination. Peut-être
devrais-tu t’agenouiller devant elle et te placer sous sa domination ici et
maintenant. Mais elle ne te laisserait pas faire, Malchi. Elle ne veut
soumettre personne à sa volonté. Elle ne fait appel à son immense pouvoir que
dans le but de sauver des vies et presque jamais pour en détruire. Car elle
comprend le sens du pouvoir, Malchi. Le vrai pouvoir est celui d'aider autrui.
    Malchi cracha sur le sol avec mépris.
    —   Tu définis là la faiblesse et non le pouvoir.
    Annuvil secoua la tête.
    —   J'ai pitié de toi.
    —   Tu as pitié de moi ? Toi qui n'es qu'un fou dont
l'esprit s'est perdu dans des contes anciens au point de te croire immortel ?
Il n'existe pas d'être humain immortel et tu n'es toi-même que l'ombre d'un
homme. Quant à elle... Elle vous joue des tours avec quelques chiens blancs. Ce
ne sont pas les loups des neiges que la prophétie évoque.
    —   Malchi, tu ne sais pas de quoi tu parles. Tais- toi !
répliqua sèchement Tuzza.
    Malchi n'avait pas l'intention d'obéir. Avant que quiconque
pût l'arrêter, il avait bondi sur Tess et posé un couteau sur sa gorge.
    —   Un immense pouvoir, hein ? Si elle dispose d'un tel
pouvoir, qu'elle se tire d'affaire à présent.
    Les hommes s'étaient levés, prêts à agir, mais la lame était
bien trop près de la gorge de Tess pour prendre le moindre risque.
    —   Lâche-la, Malchi, aboya Alezzi. Lâche-la ou je te ferai
écarteler, dépecer et jeter en pâture aux charognards.
    —   Eh bien, qu'il en soit ainsi, mais au moins, vous
n'envisagerez plus de trahir votre peuple ! Vous verrez enfin que ces trois-là
vous mentent et que votre cousin est dupe de leurs ruses.
    —   Malchi, dit Tess d'une voix calme. A la grande surprise
de tous, ses yeux ne trahissaient pas la peur mais le chagrin. Malchi, ne me
blesse pas car mon sang te jugerait.
    —   Inepties !
    —   Je l'ai vu, dit Annuvil. Lâche-la. Si tu lui fais la
moindre égratignure, un feu d'une intensité inimaginable dévorera ta chair.
    Malchi le toisa, sa lame toujours pressée sur le cou de
Tess.
    —   Malchi, dit celle-ci. Cette fois, son ton n'était plus
chagriné mais ferme. Je t'implore de ne rien faire. Epargne-toi une incommensurable
douleur. Epargne-moi, épargne-nous l'horreur de la sentence que t'appliquera
mon sang.
    A ces mots, une lumière pâle se dégagea de son corps, une
aura bleue qui crépita légèrement. Malchi sursauta mais ne desserra pas son
étreinte.
    —   Des paroles doucereuses et quelques misérables tours de
magie. Ils trompent certainement ces ignares d'Anari mais je ne m'y laisserai
pas prendre.
    Sur ce, joignant le geste à la parole en signe de défi, il
leva le couteau et entailla la joue de Tess.
    Elle poussa un seul cri mais ce cri n'était rien en
comparaison du hurlement qui sortit de la gorge de Malchi dès que le sang de
Tess le toucha. Alezzi observa, horrifié, les gouttes de sang éclabousser son
lieutenant et chacune d'elles brûler sa peau. Ce feu n'était pas naturel ;
c'était un feu intérieur qui creusa des trous noirs dans sa chair. Malchi lâcha
son couteau et recula. Ses hurlements n'avaient pas cessé.
    —   Oh, Elanor, je ne peux le sauver ! cria Tess, épouvantée
par la vue de ce que son sang venait de faire.
    Elle tendit les bras

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