Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Ma mère la terre - Mon père le ciel

Ma mère la terre - Mon père le ciel

Titel: Ma mère la terre - Mon père le ciel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sue Harrison
Vom Netzwerk:
n'avaient plus de tabou, plus de raison d'attendre, il avait payé le prix pour l'avoir vierge.
    Chagak sentit ses mains sur elle et elle se laissa aller sur l'herbe près de lui et retira son suk pendant qu'il enlevait son parka et lui retirait son tablier qu'il lançait sur le côté.
    Mais brusquement le poids d'un corps s'abattit sur elle, chassant l'air de ses poumons, et elle n'était plus avec Traqueur de Phoques, mais avec Homme-Qui-Tue.
    Il lui écarta les jambes et s'efforça de la pénétrer avec de brusques secousses jusqu'à ce que Chagak se mordît les lèvres de douleur.
    — Tu n'as jamais connu un homme? dit-il, et elle détesta son rire.
    Il fit une autre tentative et elle eut l'impression que quelque chose en elle se brisait.
    — Tu ne me veux pas, constata Homme-Qui-Tue et, aussi soudainement qu'il l'avait pénétrée, il se retira, permettant ainsi à Chagak de reprendre sa respiration.
    — Tu ne me veux pas, répéta-t-il en la frappant.
    Le coup prit Chagak par surprise et elle sursauta. Il la frappa encore avec méthode et violence, sur le visage, les jambes, les bras, la poitrine, continuant à frapper jusqu'à ce que Chagak se roulât en boule, relevant les genoux pour se protéger le ventre et croisant ses bras au-dessus de sa tête.
    — Tu apprendras à être une bonne épouse, dit-il. Je vais te dresser.
    Allongé sur son matelas, Shuganan aurait souhaité ne pas entendre. Il avait été assez pénible d'écouter le rire d'Homme-Qui-Tue, mais maintenant il battait Chagak.
    « Il m'a laissé avec un couteau », pensa Shuganan en essayant de rouler sur son matelas. Le poids de son corps parut chasser l'air de ses poumons et il ne put respirer, mais il s'approcha plus près du couteau en utilisant les doigts de sa main droite et ses genoux.
    Chagak cria trois fois avant que Shuganan atteignît le couteau et pendant qu'il essayait d'enrouler sa main sur le manche les cris se transformèrent en sanglots, mais en entendant ces gémissements Shuganan sentit ses forces revenir.
    Il resta immobile un moment puis il roula sur son dos en prenant de profondes aspirations. Ses côtes étaient si douloureuses qu'il aurait souhaité ne plus bouger pour éviter toute souffrance supplémentaire. Son esprit parut s'embuer, écartant toute pensée, pour sombrer dans un sommeil bienfaisant, mais il entendit à nouveau les cris de Chagak et il roula sur le ventre, s'arrêtant quand une gorgée de sang s'étrangla dans sa bouche. Il saisit le couteau et le tira. Mais Homme-Qui-Tue l'avait enfoncé si profondément dans le sol que Shuganan ne put le bouger.
    Il essaya d'introduire son pouce contre le côté de la lame et finalement le couteau remua. Il agita le manche d'avant en arrière et pressa de nouveau son pouce contre la lame. A chaque poussée le couteau bougeait davantage et soudain, Shuganan sentit la lame glisser comme si la terre l'avait relâchée.
    Il se rapprocha, alors, du rideau derrière lequel se tenait le couple. Il entendit du bruit, le rythme d'un homme sur une femme et les gémissements de Chagak. Shuganan roula encore sur le dos et attendit. Il n'était pas assez fort pour oser quoi que ce soit avant que l'homme ne fût endormi.
    Homme-Qui-Tue avait battu Chagak jusqu'à ce que le sang sorte de son nez, puis il avait utilisé son couteau pour libérer la membrane qui couvrait sa virginité afin de s'ouvrir un passage pour la pénétrer. L'incision avait été légère, mais son sexe puissant à l'intérieur et sa façon de s'agiter contre la blessure provoquèrent une douleur telle qu'elle arracha des cris à Chagak à chaque mouvement.
    Il lui fallut toute sa concentration pour se dominer et elle perdit le lien avec son peuple ainsi que la voix de sa mère.
    Il lui sembla que la douleur durait depuis toujours, que c'était quelque chose qu'elle avait toujours connu, comme le rythme de la mer, le bruissement de l'océan. Ses cris devinrent ceux des mouettes, planant au-dessus d'elle. Aussi quand Homme-Qui-Tue s'arrêta enfin de bouger, la paix la saisit à la gorge. La fin de cette douleur ressemblait à la fin d'une tempête, la prenant par surprise et lui apportant une nouvelle frayeur. Il ne bougea pas mais parut peser plus lourdement encore ; elle sentit son sexe devenir progressivement plus petit et sortir d'elle avant de se reposer contre sa cuisse.
    Il murmura quelque chose, puis Chagak l'entendit ronfler et en fut surprise. Comment pouvait-il dormir? Mais son sommeil

Weitere Kostenlose Bücher