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Ma soeur la lune

Ma soeur la lune

Titel: Ma soeur la lune Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sue Harrison
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en haut, Kiin se protégea les yeux pour mieux voir parmi les vagues.
    — Tu ne m'as pas attendu, parvint la voix accusatrice de Qakan, brisée par son souffle bruyant.
    Comme elle ne se retournait pas, il demanda :
    — Tu la vois ?
    — N-n-non.
    Mais Kiin ressentait un malaise, quelque chose en elle murmurait un avertissement. Qakan était monté trop vite. Il avait couru, or Qakan détestait courir.
    — Je n'ai pas menti. J'ai vu une baleine, dit Qakan d'un ton si étrange que Kiin se retourna.
    Qakan était assis sur ses talons. Dans ses yeux, Kiin lut la vérité. Il n'y avait rien. Il la voulait ici, sur les falaises, mais pas pour observer une baleine.
    Kiin était en haut d'un rocher étroit et Qakan se trouvait maintenant derrière elle. Elle ne pouvait le contourner.
    Elle essaya de garder les yeux posés sur l'eau, mais quelque chose lui fit tourner la tête pour voir ce que tramait Qakan.
    Il lui souriait de son sale sourire, si semblable à celui de leur père.
    — Je pourrais te pousser et tu mourrais, ricana-t-il.
    Kiin trembla et s'éloigna du bord.
    — Je-je te ra-rapporterai beaucoup en marchandage, tenta-t-elle, les yeux fixés sur les mains de Qakan, prête à s'écarter s'il s'approchait.
    — Les fourrures de Kayugh aussi.
    — Je-je t'apporterai davantage, répliqua-t-elle en essayant de se déplacer imperceptiblement.
    — Peut-être. Mais rappelle-toi ce que je t'ai dit à propos des Chasseurs de Morses.
    Il avait encore le visage rouge d'avoir couru mais il parlait avec aisance, sans avoir besoin de reprendre son souffle.
    — Les Hommes Morses confèrent une grande valeur à une femme qui a eu un enfant. Alors tu vois, tu ne vaudras pas grand-chose.
    Mais Kiin ne prêta guère attention à ces mots. Elle savait que Qakan ne parlait que pour la distraire.
    Il se déplace lentement, songea-t-elle. Je pourrais lui sauter dessus...
    Kiin regarda vers la mer et dit :
    — A-A-Attends, je crois que je-je vois quelque chose.
    Lorsqu'il suivit son regard, Kiin fit volte-face et se mit à courir, mais Qakan plongea et, comme elle sautait pour l'éviter, elle se prit le pied dans un pli du parka de Qakan.
    Elle trébucha et son frère la saisit par la cheville, la tirant à lui. Dans sa chute, Kiin eut le souffle coupé et ne put prononcer un mot.
    — Tu as peur de moi, Kiin, cracha Qakan en éclatant de rire. Tu crois que je te tuerais ?
    Il rampa jusqu'à son côté puis l'enfourcha et s'assit sur sa poitrine, lui coinçant les bras de ses genoux.
    Une bourrasque de vent s'éleva du pied des falaises et rabattit les cheveux de Kiin sur ses yeux. Qakan fouilla dans son parka et en tira un couteau d'obsidienne à longue lame. Kiin réprima un cri. Le couteau d'Amgigh, celui qu'il gardait si soigneusement enveloppé dans la cache d'armes de sa couche. Il appartenait à une paire, Kiin le savait. Et Amgigh avait emporté l'autre avec lui chez les Chasseurs de Baleines pour le donner à Samig.
    — Tu as les cheveux dans les yeux, observa Qakan. Laisse-moi arranger ça.
    Il en saisit une poignée et la coupa à ras.
    Kiin respira de nouveau et tenta de se libérer, levant les genoux pour frapper Qakan dans le dos.
    — Les-les esprits te-te voient. Ils savent que tu-tu as pris le-le couteau d'Amgigh. Us-ils voient ce que tu me-me fais. Ils vont te tu-tuer.
    Qakan rit du coin de la bouche.
    — Pas pour une femme sans âme.
    Son corps tout entier se secoua d'un grand rire.
    Qakan s'empara alors d'une autre mèche des cheveux de sa sœur, couteau prêt à trancher.
    — Cou-coupe mes-mes cheveux, dit Kiin. Ils rerepousseront. Mais pas-pas avant que nous n'arrivions chez les-les Chasseurs de Morses.
    Qakan fronça les sourcils et lâcha prise. Kiin inspira profondément.
    — Tu as raison, admit Qakan. Les Hommes Morses aiment les cheveux longs pour leurs femmes.
    Il fit glisser le couteau jusqu'au cou de Kiin.
    — Tu te rappelles autre chose à propos des Chasseurs de Morses? Tu te rappelles?
    Il pressa le couteau d'Amgigh contre la peau de Kiin qui sentit la lame aiguisée à la perfection. Elle demeura immobile mais, brusquement, Qakan se releva pour retomber lourdement sur elle. Une fois encore, elle ne put respirer, même lorsque Qakan se pencha en arrière et inséra une main entre ses jambes, ses doigts froids se frayant un chemin dans la chaleur de la partie de femme de Kiin.
    Elle se cabra, réussissant presque à se libérer, mais Qakan se rattrapa, la saisit par les

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