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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel de Decker
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redoublera selon Bussy-Rabutin, quand son épouse refusera d’accomplir le devoir conjugal et lorsqu’il découvrira qu’elle est grosse d’un fruit dans lequel... il n’entre pour rien !
    Mais laissons la Grande Mademoiselle nous conter les esclandres par le menu. Elle est un témoin auriculaire que l’on ne peut suspecter puisqu’en règle générale elle s’avoue plutôt favorable au marquis trompé.
    « Un soir, M. de Montespan me montra une harangue qu’il avait écrite au Roi, dans laquelle il citait des passages de l’Ecriture sainte, tels que l’exemple de David et de Bethsabée, enfin, exhortant le prince à lui rendre son épouse et à craindre le jugement de Dieu.
    Vous êtes fou, mon ami ! on ne croira jamais que vous avez fait vous-même ce prône qui est admirable. Il tombera sur l’archevêque de Sens qui est fort mal avec Mme de Montespan ! »
    Le lendemain, Mademoiselle, qui s’était rendue à Saint-Germain, rencontra Athénaïs sur la terrasse :
    J’ai vu hier à Paris votre mari, dit-elle ; il est plus fou que jamais. Je l’ai fort grondé et j’ai ajouté que s’il ne se taisait pas, il mériterait qu’on le fît enfermer.
    Je suis honteuse de voir que mon perroquet et lui amusent la canaille, aurait répondu Athénaïs, avec un calme surprenant, en haussant ses divines épaules.
    Entre-temps, quelques bonnes langues de la cour avaient pris plaisir à signifier au marquis que la duchesse de Montausier – la tendre héroïne de La Guirlande de Julie – n’était pas étrangère à l’intrigue galante du Roi et d’Athénaïs... qu’elle avait plus ou moins joué les entremetteuses !
    L’effet d’une bombe ! Montespan blêmit, explose et bondit chez la Montausier. Il entre en trombe chez la duchesse et tombe au milieu d’une foule d’amies empressées venues la complimenter sur la nomination de son mari au poste de gouverneur du Dauphin. Fi de tous ces témoins, il lui fait une scène d’une violence extrême, la traite de maquerelle et sort en claquant la porte !
    Averties, Athénaïs et la Grande Mademoiselle accourent bientôt chez la malheureuse et la trouvent au lit, malade de saisissement, toute tremblante de colère et d’indignation. « Elle ne pouvait quasi parler. Enfin elle conta ce qui s’était passé : M. de Montespan est entré chez moi comme un fou ! il m’a dit de Madame sa femme et à moi, toutes les insolences imaginables. J’ai loué Dieu qu’il n’y ait eu ici que des dames, car si j’avais eu chez moi quelque gentilhomme, je crois qu’on l’aurait jeté par la fenêtre. Le Roi l’ayant su, ajoute Mademoiselle, on alla le chercher pour l’arrêter, mais il se sauva. Cela fit un bruit épouvantable dans le monde, mais on l’apaisa tant que l’on put... »
    Une scène, donc, que la cour n’était pas accoutumée de vivre, une scène confirmée en tout point par Saint-Simon (qui n’était toujours pas né !).
    Mais l’irascible Montespan n’avait pas dit son dernier mot. Dans quelques décennies Le Normand d’Etioles et M. du Barry jetteront leurs moitiés dans les bras de Louis XV le Bien-Aimé, lui ne mangeait pas de ce pain ! Il allait concocter – s’il faut croire certains mémoires du temps – la plus machiavélique des vengeances. Autrefois, le mari trompé de la Belle Ferronnière avait usé – dit-on – de ce stratagème à l’encontre de François I er  : il s’agissait tout simplement de se faire « gâter », de contracter une « bonne galanterie », de la transmettre à son épouse afin que, par une conséquence toute naturelle, le Roi lui-même fût poivré ! À cet effet, il hanta les bouges et fréquenta assidûment l’hétaïre. Restait ensuite à serrer étroitement sa femme dans ses bras. Il fallait, pour ce faire, déjouer toutes les surveillances et forcer les portes de l’appartement. Il y parvint en menaçant le laquais de sa canne et surgit comme un diable devant sa femme et la Montausier horrifiées.
    « Dès que la marquise l’aperçut, elle (Athénaïs) fit les hauts cris et s’alla réfugier dans les bras de son amie, où il courut après elle. Là, se passa une scène terrible.
    « Ses paroles ne furent pas ménagées. Il n’y eut injures, pour sales et atroces qu’elles fussent, qu’il ne vomît en face de Mme de Montausier avec les plus sanglants reproches. Comme il voulut passer outre, en sa présence, à force du bras, pour l’exécution de ce qu’il avait

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