Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
Vom Netzwerk:
L’acte de mariage se trouve dans le premier registre de l’église Notre-Dame. Le mariage fut célébré par un jésuite, le père d’Endemare. Le marié, originaire de Clermont, près de La Flèche, se nommait Mathurin Mousnier. La mariée était une demoiselle Françoise Fafard, née à d’Argences, près de Caen, et avait 23 ans. C’est Paul Chomedey de Maisonneuve qui l’avait amenée à Ville-Marie avec d’autres dans le but de fournir des épouses aux colons.

    À partir de 1625, les Jésuites, on l’a vu, publient dans leur réseau européen les récits de leurs activités en Nouvelle-France, sous la plume du père Le Jeune, qui plaide la cause de la colonie avec une ardeur remarquablement communicative. Au point qu’il réussit à se faire de puissants alliés qui délient généreusement les cordons de leurs bourses pour les missions. Certains d’entre eux y voient l’occasion de donner libre cours à leur zèle patriotique et chrétien.
    Jérôme Le Royer, sieur de La Dauversière, fut le premier à concevoir le projet de fondation. Ne disposant pas des moyens financiers nécessaires, il gagne à son idée un riche seigneur, le baron de Fancamp. Au même moment un saint prêtre, Jean-Jacques Olier, futur fondateur des Sulpiciens, rêve de son côté d’établir une mission sur l’île de Montréal. La Dauversière rencontre Olier à Paris, et fonde la société Notre-Dame de Montréal. Ses membres s’interdisent tout espoir de gain et promettent solennellement «de travailler purement à la gloire de Dieu». Pour eux, Montréal sera un lieu de mission chrétienne et de civilisation française. Comme les Amérindiens traversent régulièrement cette région, on pourra plus facilement entrer en contact avec eux. Le père Lalemant, jésuite, présente à la Société un jeune officier d’une grande piété et d’un courage à toute épreuve: c’est le sieur de Maisonneuve. Il deviendra le chef de l’expédition. Une jeune fille de Langres, en Champagne, offre ses services comme ménagère et infirmière: c’est Jeanne Mance, soutenue par une riche bourgeoise, Madame de Bullion.

    Après une longue et périlleuse traversée, les 65 personnes hivernent à Sillery, chez M. de Puiseaux. Le gouverneur de Montmagny essaie de les faire changer d’idée et leur conseille de se fixer sur l’île d’Orléans, vu le danger extrême que représentent les Iroquois à Hochelaga… Nenni… «Monsieur, lui répond Maisonneuve, ce que vous me dites serait bon si j’étais envoyé pour délibérer, mais je suis venu pour exécuter. Tous les arbres de Montréal seraient-ils changés en autant d’Iroquois, il est de mon devoir et de mon honneur d’aller y établir une colonie, et j’irai.»

    Le 14 octobre 1641, Maisonneuve débarque à Hochelaga, prend possession des lieux et retourne à Québec attendre la belle saison. Le 18 mai 1642, accompagné de Montmagny, il revient avec sa troupe pour s’installer définitivement. Il met la colonie sous la protection de la Sainte Vierge en la baptisant Ville-Marie. Le père de Vimont célèbre la première messe à la Pointe Saint-Charles: «Je ne fais aucun doute, prophétise le prêtre, que ce petit grain ne produise un grand arbre, ne fasse un jour des merveilles et ne s’étende de toutes parts . » Ville-Marie est fondée…

11 MARGUERITE BOURGEOYS
    M aintenant, il serait intéressant de rencontrer la première éducatrice de Ville-Marie: Marguerite Bourgeoys. «Ah! je la connais, dirait ma tante Juliette. C’est la fondatrice des sœurs de la Congrégation de Notre-Dame.» C’est tout à fait cela, tante Juliette. Et après? D’où vient-elle? Quelles traces historiques a-t-elle laissées? Quels ont été ses combats? Sa communauté a-t-elle été reconnue de son vivant? «C’est vrai, reconnaîtrait Juliette, on ne sait pas grand-chose de sa vie…» Et bien voilà…
    Marguerite vient au monde en France, à Troyes, le 17 avril 1620. Sa famille appartient à la bourgeoisie française du XVII e siècle. Des documents montrent qu’elle est la sixième de 12 enfants, et qu’elle a 19 ans à la mort de sa mère. Marquée par son temps – elle a 18 ans quand naît Louis XIV, le Roi Soleil. Elle aura connu la période troublée de la Fronde et le pouvoir du cardinal de Richelieu. Marguerite sera une profonde mystique et une avant-gardiste réaliste.
    En ce temps-là, raconte Guy Laviolette dans sa biographie de Marguerite, les religieuses sont

Weitere Kostenlose Bücher