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Marcel Tessier racontre notre histoire

Marcel Tessier racontre notre histoire

Titel: Marcel Tessier racontre notre histoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marcel Tessier
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Pourquoi leur pays, comme toutes les autres anciennes colonies britanniques, de l’Australie à l’Inde, en passant par la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud, n’aurait-il pas son propre drapeau?
    Il ne faut pas longtemps pour qu’apparaisse un grave problème de représentation: partout dans le monde la Grande-Bretagne et les délégations canadiennes arborent le même drapeau. Voilà de quoi provoquer bien des malentendus! Comme solution, le Canada décide, le 26 janvier 1924, de reprendre le Red Ensign. Or, le drapeau rouge n’a jamais été reconnu officiellement comme emblème canadien, et c’est lui qui identifie le pays à l’étranger! Quelle confusion! Elle va durer 20 ans, pendant lesquels le débat se poursuit tant bien que mal. Il faut attendre le 24 novembre 1945 pour qu’un comité parlementaire soit enfin mis sur pied dans le but «de faire étude et rapport sur un motif approprié».
    On dit que 2695 modèles sont proposés. Et le 11 juillet 1946, dans un effort d’originalité sans précédent, le premier ministre King et son gouvernement adoptent… un Red Ensign modifié. À cette occasion, Louis Saint-Laurent, ministre de la Justice et Québécois de souche, proclame «qu’il jugerait inconcevable que le Canada se donne un drapeau qui ne conserverait pas l’Union Jack dans ses plis». Quel homme fier, et si fidèle à sa mère patrie!
    Des 600 projets de drapeau soumis au comité parlementaire, ne seront retenus pour étude que ceux qui affichent l’emblème étranger!
    LA FEUILLE D’ÉRABLE
    Mais les Canadiens français ne baissent pas les bras. Si bien que pour s’attirer leurs votes aux élections de 1962, Lester B. Pearson, chef du Parti libéral fédéral, leur promet de donner au pays un vrai drapeau distinctif. C’est la bombe! Les Canadiens anglais sont en état de choc, ils n’arrivent pas à en croire leurs oreilles. John Diefenbaker en fait quasiment un arrêt cardiaque. Le 20 février 1964, Pearson tient sa promesse et dépose le projet de loi C-41 demandant à la Chambre des communes de voter pour un drapeau et un hymne national officiels. Un débat épouvantable et acerbe s’ensuit: batailles de couleurs, de nombre de feuilles d’érable (une ou deux ou trois), de présence ou non d’une identification au Commonwealth…
    Finalement, après 90 ans (!) de lutte, le Québec oblige le Canada à adopter un drapeau distinctif. Et il faudra attendre le 1 er juillet 1980 pour que l’hymne national canadien, Ô Canada (une œuvre québécoise composée par Calixa Lavallée et écrite en français par Adolphe-Basile Routhier, soit dit en passant), soit officiellement proclamé à Ottawa.
    God Save the Queen !

74 LES TIMBRES ET LA MONNAIE
    S i nous avons pu conserver notre langue et notre culture françaises, c’est parce que des hommes et des femmes avant nous se sont battus dans tous les domaines pour imposer à coups de pioche des transformations que la majorité canadienne-anglaise refusait d’accepter. Qu’il s’agisse de l’adoption d’un drapeau spécifique ou de l’adoption d’un hymne national autre que le God Save the King, toujours la majorité a protesté avec véhémence et n’a fini par accepter qu’après des années de lutte. Le chercheur et penseur Rosaire Morin nous renseigne à ce propos.
    LE TIMBRE-POSTE
    Le timbre-poste, c’est un symbole de l’identité nationale. Comment expliquer que ce n’est qu’en 1935 que le timbre-poste canadien devient bilingue? La Confédération ne date-t-elle pas de 1867? Il a fallu 68 ans pour reconnaître que deux nations, parlant deux langues différentes, ont adhéré à la Confédération. Belle égalité! Avant cela, on avait eu droit, en 1908, à l’occasion du tricentenaire de la ville de Québec, à un timbre bilingue. Que de gentillesse! Le timbre de 5 cents présentait l’«Habitation de Québec», le timbre de 10 cents, «Québec en 1700», celui de 15 cents, le «Parlement pour l’Ouest» et celui de 20 cents, l’«Arrivée de Cartier – Québec 1535». Quelle belle histoire! Mais après cette année mémorable, plus rien. Finie la gentillesse.
    Pour la plupart des Canadiens de ce temps, comme pour ceux d’aujourd’hui d’ailleurs, le Canada, c’est l’Ontario et ses succursales. Lorsque nous étudions l’histoire du timbre-poste canadien, nous découvrons que, pendant des années, de grands Québécois se sont battus pour qu’il soit bilingue. Omer Héroux, Joseph-Papin

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