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Marco Polo

Marco Polo

Titel: Marco Polo Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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ami. Je
vais arranger tout cela. J’allais d’ailleurs m’en occuper, quand tu es arrivé.
Je suis en ce moment même en train de préparer un certain nombre de démarches
en ce sens.
    — Attends une seconde, Marco. Tu m’avais promis
de m’expliquer... le pourquoi et le comment de sa mort.
    — Je le ferai, Ali. Dès que j’en aurai terminé
avec cette démarche. Elle est urgente, mais elle ne durera pas longtemps.
Veux-tu bien m’attendre ici ? Mes servantes vont prendre soin de toi.
    M’adressant aux jeunes femmes, je leur ordonnai :
    — Préparez pour mon ami un bain chaud. Faites-lui
un bon massage avec des onguents parfumés. Allez lui chercher de quoi manger et
de quoi boire. Des boissons en quantité, qu’il boive autant qu’il voudra.
    Sur le point de partir, je fus frappé d’une nouvelle
pensée et ajoutai avec la plus grande solennité :
    — Ne laissez entrer personne ici jusqu’à mon
retour.
    Je partis presque en courant à la rencontre du
ministre de la Guerre, l’artiste maître Chao, et, par chance, le trouvai
désœuvré. Je commençai par lui expliquer que j’avais appris l’accident qui
avait emporté son épouse et que j’en étais désolé.
    — Pourquoi ? fit-il d’un ton morne. Vous
faisiez partie de ses étalons ?
    — Non, je ne fais qu’observer les convenances.
    — Je dois vous remercier, alors. C’est bien
l’exploit le plus incroyable qu’elle ait jamais réalisé. Mais je suppose que ce
n’est pas la seule raison qui vous amène ?
    — Non, répétai-je. Et puisque vous aimez qu’on
soit direct, je vais l’être. Saviez-vous que Dame Chao n’était pas morte par
accident ? Que son décès était l’œuvre du Premier ministre Ahmad ?
    — Je dois dans ce cas le remercier également. Il
ne m’a jamais rendu plus fier service. Avez-vous une idée de ce qui l’a soudain
poussé à arranger le désordre régnant dans mon petit ménage ?
    — Telles n’étaient pas ses motivations, maître
Chao. Il n’a agi que par intérêt personnel.
    J’entrepris de lui conter comment Ahmad avait fait
usage du sceau officiel de Dame Chao pour faire arrêter Mar-Janah et lui
résumai les tenants et aboutissants de l’affaire. Je ne fis pas mention de
Matteo Polo, mais ma conclusion fut la suivante :
    — Ahmad m’a aussi menacé de rendre publiques
certaines de vos peintures. J’ai pensé que vous pourriez en être sérieusement
contrarié.
    — Ce serait embarrassant, certes..., murmura-t-il
d’un ton toujours aussi languissant.
    Mais son regard entendu m’indiqua qu’il voyait très
bien de quelles peintures il était question, lesquelles auraient sans doute été
assez préjudiciables à la réputation de la famille Polo.
    — Je crois comprendre que vous souhaiteriez
mettre un terme à la brutale œuvre de destruction entreprise par le Jing-siang Ahmad ?
    — Oui, et je crois savoir comment. L’idée m’est
venue que, puisqu’il avait pu utiliser la signature d’un tiers à des fins
secrètes, je le pourrais aussi. Il se trouve que je suis moi-même en possession
du yin d’un autre courtisan.
    Je lui tendis la pierre et n’eus pas besoin de lui
préciser à qui elle avait appartenu, puisqu’il pouvait le lire.
    — Pao Nei-ho. L’ex-ministre des Races
minoritaires, un imposteur. ...
    Il releva la tête et grimaça un large sourire.
    — Dois-je supposer que vous me suggérez bien ce que
je crois ?
    — Le ministre Pao est mort. Personne ne peut
affirmer avec certitude dans quel but il s’est insinué dans cette cour, ni s’il
a utilisé son poste pour nuire aux intérêts du khanat. Mais si l’on venait à
découvrir une lettre ou un mémorandum qui porterait sa signature et
témoignerait de viles intentions – une conspiration visant à diffamer le khan
et à porter au pouvoir le Premier ministre, par exemple –, eh bien, somme
toute, Pao ne serait pas là pour désavouer le document, et Ahmad aurait bien du
mal à le réfuter.
    Chao semblait enchanté.
    — Par tous mes ancêtres, Polo, mais vous me
semblez faire montre d’authentiques dispositions pour la fonction
ministérielle !
    — Certes, mais un talent que je ne possède pas,
c’est celui de calligraphier les caractères han. Vous, vous savez le faire.
J’aurais évidemment pu m’adresser à quelqu’un d’autre, mais je vous soupçonne
de ne pas être proche du wali Ahmad.
    — Dame, si tout ce que vous prétendez est vrai,
il m’a bel et bien soulagé

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