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Marcof-le-malouin

Marcof-le-malouin

Titel: Marcof-le-malouin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ernest Capendu
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ici ?
    – Deux cents à peine.
    – C’est peu.
    – Boishardy doit m’en amener autant ce soir ou demain au plus tard.
    – Vous occupez les genêts ?
    – Tous ! Nous avons déjà attaqué deux convois destinés aux bataillons qui occupent Brest.
    – Je ne savais pas que le premier coup de feu ait été tiré encore dans cette partie de la Cornouaille ? dit Marcof avec un peu d’étonnement.
    – Il l’a été avant-hier, et vous arrivez au bon moment, car maintenant la guerre va commencer dans toute la Bretagne.
    – Je ne puis demeurer auprès de vous.
    – Vous reprenez la mer ?
    – Je n’en sais rien encore.
    – Aviez-vous quelque chose d’important à me communiquer cette nuit ?
    – Oui.
    – Qu’est-ce donc ?
    – Jean Chouan était à Fouesnan ce soir même.
    – Que venait-il faire ?
    – Engager les gars à quitter le village.
    – Bien. Vous a-t-il chargé de quelque chose pour moi ?
    – Non.
    – Et que voulez-vous ensuite, mon cher Marcof ?
    – Je vais vous le dire, monsieur le comte.
    Et Marcof raconta brièvement l’histoire de l’enlèvement d’Yvonne.
    – Tout me porte à croire, ajouta-t-il en terminant, que le comte de Fougueray et le chevalier de Tessy sont les deux hommes qui, vous le savez, se sont entretenus avec Carfor. L’un deux serait également l’auteur du rapt dont je viens de vous parler. Or, je crois important de vous emparer de ces deux hommes.
    – Sans aucun doute.
    – Je vais m’efforcer d’atteindre Carfor, et si je l’ai entre mes mains, je saurai le faire parler. Pendant ce temps, faites surveiller les côtes et les campagnes. Durant quelques jours, arrêtez tous ceux que vous ne connaîtrez pas pour faire partie des nôtres.
    – Je le ferai.
    – Gardez-les jusqu’à ce que nous nous soyons revus.
    – Très-bien.
    – Quand voulez-vous que nous nous rencontrions ?
    – Le plus tôt possible.
    Marcof réfléchit.
    – Après-demain, à la même heure, dans la forêt de Plogastel, près de l’abbaye, dit-il.
    – J’y serai.
    – Faites-y conduire les prisonniers, afin que nous puissions les interroger ensemble.
    – C’est entendu.
    – Adieu donc, monsieur le comte.
    – Adieu et bonne chance, mon cher Marcof. Après-demain, Boishardy sera avec nous.
    Et les deux hommes, échangeant un salut affectueux, se séparèrent. L’inconnu, pour s’enfoncer dans les genêts. Marcof, pour revenir à la falaise. Quelques minutes après, Marcof était de retour auprès de ses deux compagnons.
    – Eh bien ? demanda-t-il vivement.
    – Rien encore, répondit Jahoua.
    – Attendons !
    – Mais le jour va venir ! s’écria Keinec ; nous perdons un temps précieux.
    – Keinec a raison, ajouta Jahoua.
    – Ne craignez rien, mes gars, répondit Marcof en les calmant du geste. Les côtes et les campagnes sont gardées. Si les ravisseurs d’Yvonne nous échappent à nous, ils n’échapperont pas à d’autres.
    – À qui donc ? fit Jahoua avec étonnement.
    – À des amis à moi que je viens de prévenir.
    – Des amis ?
    – Oui, sans doute. Je m’expliquerai plus tard.
    – Pourquoi pas maintenant ? dit Keinec.
    – Parce que je ne suis pas assez sûr de vous deux.
    – Je ne comprends pas vos paroles, Marcof.
    – Tu ne comprends pas, mon brave fermier, ce qui se passe autour de toi ? Écoutez-moi tous deux, et si vos réponses sont franches, nous nous entendrons vite. Vous avez vu ce soir ce qui a eu lieu à Fouesnan ?
    – Oui.
    – Eh bien ! dix communes se sont soulevées également à propos de leurs recteurs. Les paysans, traqués, se sont réfugiés dans les bois. Le pays de Vannes et celui de Tréguier sont en feu à l’heure qu’il est. Par toute la Bretagne la guerre éclate pour soutenir les droits du roi et ne reconnaître que sa puissance. Des chefs habiles et hardis conduisent les bandes qui, d’attaquées qu’elles étaient, attaquent à leur tour. Avant six mois peut-être, nous lutterons ouvertement contre les soldats bleus qui emprisonnent nos prêtres, détruisent nos moissons et incendient nos fermes. Dites-moi maintenant si, après avoir ramené Yvonne à son père, vous voudrez me suivre encore et combattre pour le roi et la religion ?
    – Je suis bon Breton, moi, répondit Jahoua ; je n’abandonnerai pas les gars, et j’irai avec eux.
    – Moi aussi, ajouta Keinec.
    – C’est bien, fit Marcof. Quoi qu’il arrive, je vous conduirai après-demain à

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