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Marie Leszczynska

Marie Leszczynska

Titel: Marie Leszczynska Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Muratori-Philip
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ce que bon lui semble, je me ferai toujours un devoir d’obéir, mais j’espère que le roi aura trop d’égards envers la famille royale pour me faire un affront pareil. » Toutefois, depuis la mort de sa fille, la marquise donne l’impression de vouloir se rapprocher de la religion. Elle consulte le père de Sacy
, un jésuite bien plus compréhensif que le père Pérusseau
, confesseur du roi. L’ecclésiastique lui conseille de mettre de l’ordre dans sa situation conjugale en proposant à son mari de reprendre la vie commune. Interloqué, l’époux délaissé répond par un refus. La marquise confie alors à ses proches qu’elle cherche à faire son salut puisqu’elle ne peut reprendre la vie commune. Elle en profite pour glisser à la duchesse de Luynes qu’elle souhaite plus que jamais devenir dame du palais auprès de la reine, sur les conseils de son confesseur… Sans oublier de rappeler à la duchesse les diverses faveurs accordées avec son aide à des proches de la reine, de même que les dettes de jeu apurées.
    Marie ne peut plus opposer d’arguments à la demande de Louis XV : « Sire, j’ai un roi au ciel qui me donne la force de souffrir mes maux, et un roi sur la terre à qui j’obéirai toujours. » Le 7 février 1756, la reine reçoit un billet du roi lui annonçant la nomination de Madame de Pompadour comme treizième dame du palais. En tant que surnuméraire, elle doit tenir compagnie à la souveraine et la servir si l’une de ses compagnes ne peut remplir ses fonctions. Le lendemain, pour sa présentation, « elle parut au souper du grand couvert parée comme en un jour de fête ». La reine affiche une froideur éloquente sous le regard des courtisans médusés.
    Se déclarant dévote, la marquise renonce parallèlement à sa toilette publique et reçoit désormais courtisans et ambassadeurs assise devant son métier à tapisserie. Ce qui n’empêche pas le père de Sacy
de lui refuser l’absolution. Perplexe, le duc de Luynes résume le sentiment général : « Chacun, n’y voyant goutte, remettait au temps l’éclaircissement de ce singulier événement. »
    Un attentat qui réveille les souvenirs de Metz
    L’année 1757 débute par un froid glacial. Le 5 janvier, toute la cour tire les rois à Trianon, à l’exception de Madame Victoire
confinée dans sa chambre pour soigner un rhume. Dans l’après-midi, elle reçoit la visite du roi et du dauphin, venus la distraire un moment. Un peu avant dix-huit heures, Louis XV et son fils se dirigent à la lumière des torches vers leur carrosse. Soudain, un homme portant chapeau bouscule les gardes, se rue sur le roi, le frappe et s’enfuit.
    « Duc d’Ayen ! hurle le roi à son capitaine des gardes, on vient de me donner un coup de poing. » À demi chancelant, il porte sa main à l’endroit du choc et la retire ensanglantée : « Je suis blessé, et c’est cet homme qui m’a frappé. »
    Pendant qu’on ceinture l’agresseur, un valet de quarante-deux ans nommé Damiens, Louis XV monte lentement l’escalier qui conduit à sa chambre, où faute de draps – ils sont à Trianon – on le couche sur le matelas. La plaie qui saigne beaucoup alarme le blessé : « Je n’en reviendrai pas », dit-il en réclamant son confesseur et des médecins. Hévin, le médecin de la dauphine, lui donne les premiers soins tandis qu’arrivent la famille royale et les proches. Mesdames s’évanouissent à la vue du sang et la reine, pâle, sans voix, manque de défaillir ; seul le dauphin garde son sang-froid. Devant sa famille en sanglots, Louis XV demande alors pardon à la reine et à ses enfants du scandale de sa vie passée et se dit rassuré de laisser le royaume en bonnes mains. Pour Marie, cette situation rappelle étrangement les scènes de Metz. S’agit-il d’une nouvelle folie ou d’une prise de conscience salutaire ?
    La Martinière
, chirurgien du roi accouru de Trianon, sonde l’entaille qu’il estime superficielle. « Elle l’est plus que vous le croyez, rétorque le souverain, car elle va jusqu’au coeur. » En fait, les épais vêtements d’hiver ont amorti le coup porté avec la lame d’un petit canif. Damiens ne voulait pas tuer le roi, mais le « rappeler à ses devoirs ».
    Le soir même, Marie et ses enfants prennent possession des appartements de Louis XV. Ils en profitent pour filtrer les entrées des médecins, des prêtres, des ministres et des proches. Avant et après

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