Marilyn, le dernier secret

l'ascendant. À croire même que la vie de Taylor avait été écrite par l'un des meilleurs scénaristes du métier, tant elle cumulait les atouts et les frasques pour passionner la presse.
    Car si côté salles obscures tout semblait lui sourire, sur un plan personnel, son existence se teintait souvent de drames. En 1957, son mariage avec Mike Todd, producteur du Tour du monde en 80 jours , avait fait la une. Un peu plus tard, ce fut la naissance difficile de sa fille qui alimenta les couvertures, l'accouchement s'étant mal déroulé et Elizabeth Taylor ayant manqué mourir. Quelque temps plus tard, Todd se tuait dans un accident d'avion. Nouvelles manchettes. Mais la veuve se vit bientôt consolée par le très populaire Eddie Fisher. De quoi remplir des colonnes. Comme le comédien et chanteur étaient mariés chacun de leur côté, la polémique enfla, transformant Taylor en briseuse de ménage. Une mine d'or pour la presse tabloïd à peine balbutiante.
    Le plus croustillant restait à venir : Fisher divorça pour épouser Taylor en 1959. Et un an plus tard débuta l'aventure Cléopâtre . Avec une première partie de tournage en Angleterre durant laquelle, à cause de mauvaises conditions météorologiques, l'actrice contracta une pneumonie sévère, se retrouvant entre la vie et la mort et ne devant son salut qu'à une trachéotomie pratiquée d'urgence. Une agonie et six mois de convalescence qui redorèrent son blason.
    En 1962, alors que Marilyn tentait d'organiser son retour au premier plan, Elizabeth Taylor continuait à monopoliser l'attention. De Rome, où se poursuivait le tournage du film de Joseph Mankiewicz, montait la rumeur de sa liaison sulfureuse, mâtinée d'alcool, de sexe et de violence, avec son partenaire Richard Burton. Une aventure adultérine étayée par les paparazzi italiens et officiellement condamnée par le pape !
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    Les récompenses et les médias boudant Marilyn, il lui restait un dernier atout. Le seul peut-être qui comptât réellement dans cette machine à fric qu'est Hollywood. Un respect couleur dollar.
    Depuis plus de dix ans, Monroe était la « gagneuse » de la 20th Century Fox. Ses films coûtaient peu et rapportaient beaucoup. De New York à Paris, de Berlin à Londres. Alors, s'il y avait une bataille que Taylor devait perdre, c'était celle de l'argent.
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    Dans The Unabridged Marilyn , Randall Riese et Neal Hitchens listent 39 actrices qui, alors que la carrière de Monroe battait son plein, furent présentées dans les médias comme de « nouvelles Marilyn ».
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    The Unabridged Marilyn , op.cit.
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    Butterfield 8 correspond à un indicatif téléphonique. Le titre français est La Vénus au vison http ://en.wikipedia.org/wiki/BUtterfield_8

17. Rabais
    La blague était cruelle.
    Et c'est pour cela qu'elle avait si rapidement fait le tour de la profession.
    Elle commençait par une question : « À quoi reconnaît-on une star au rabais ? »
    La réponse visait directement Marilyn : « Il s'agit d'une fausse blonde à forte poitrine. »
    La blague était cruelle.
    Mais la réalité pire.
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    Lorsqu'en 1960 la 20th Century Fox avait entamé la production de Cléopâtre , elle poursuivait un seul objectif : créer le film le plus spectaculaire de l'histoire du cinéma.
    L'intention était tellement affichée que les services de relations publiques de la Fox diffusèrent des publicités avant même le début du tournage. À l'image de la vie de la reine d'Égypte, Cléopâtre se devait d'être épique. Fox débloqua donc un budget conséquent et, pour assurer le rôle-titre, s'offrit l'actrice la plus populaire du moment. Délaissant les comédiennes déjà sous contrat, parmi lesquelles figurait Marilyn Monroe, les démiurges du studio se tournèrent donc vers Elizabeth Taylor.
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    Il faut ouvrir une parenthèse ici tant, aujourd'hui, l'idée d'imaginer Monroe incarnant Cléopâtre peut paraître saugrenue. Or l'attirance de l'actrice pour le drame historique en général, et le péplum en particulier, remontait à 1954. Ainsi, un an auparavant, Marilyn avait obtenu un triomphe dans How to Marry a Millionaire , suivi d'un flot de lettres d'admirateurs enthousiastes l'aidant à convaincre la Fox de lui proposer des rôles plus intéressants. Elle rêvait ainsi de celui de la princesse Néfertiti pour The Egyptian , adaptation épique d'un roman à fort tirage, où elle aurait aimé partager l'affiche avec son ami Marlon Brando. Déterminée