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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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sécurité,
et nous survivons toujours ! s’exclama Botin. Mais parlons rond,
croyez-vous que Roncelin soit prisonnier aux Baux ?
    — Je ne sais pas si je devrais l’espérer !
ironisa Hugues, mais je préférerais le savoir dans le nid d’aigle que mort dans
un fossé. J’ai demandé à des jongleurs de se rendre aux Baux et de se
renseigner. S’ils acceptent, d’ici dix jours, je le saurai.
    — C’est une excellente idée ! J’ai ici
vos trois cents sous d’or. Je vous donnerai aussi pour eux une bourse bien
garnie. Cela les incitera peut-être à accepter.
    Il se tut un instant et considéra le viguier avec
un air chafouin.
    — Voyez-vous, seigneur Fer, j’ai pensé à une
autre solution… Si Roncelin est vraiment prisonnier… Pourquoi ne pas le faire
évader ?
    — Une évasion des Baux ? Vous
plaisantez, maître Botin ! Qui pourrait y parvenir ?
    — Tout est possible avec des gens capables.
    — Et qui trouvera ces gens capables ?
    — Vous ! Je vous l’ai dit, Roncelin me
doit cinq mille sous d’or. Je suis prêt à céder un treizan de cette somme à
ceux qui le ramèneront.
    — Six cent cinquante sous ? C’est
énorme !
    — Ce n’est rien en comparaison de ce que je
perdrais s’il vendait ses droits, car j’aurais perdu toute garantie de me faire
rembourser. Accepterez-vous ?
    — À folle demande, il ne faut point de
réponse, répondit Fer en se levant.
     

Chapitre 12
    P endant
que se déroulait le conseil de la ville, les deux jongleurs italiens se
rendaient chez l’évêque.
    Bartolomeo et Anna Maria s’étaient querellés toute
la soirée et avaient recommencé à peine réveillés, mais ce n’était pas la
première fois qu’ils se chamaillaient ainsi. Bartolomeo était d’un caractère
indécis, comme l’avait été son père le cardinal Ubaldi, tandis qu’Anna Maria
avait le tempérament fougueux et énergique de sa mère. Quand le camerarius leur avait proposé cette mission à Marseille, elle en avait tout de suite vu
les avantages et avait donné son accord sans même attendre l’avis de son frère,
ce qu’il n’avait cessé de lui reprocher depuis.
    Anna Maria aimait Bartolomeo plus que n’importe
qui d’autre mais ne pouvait supporter sa pusillanimité et ses atermoiements
interminables. Ce n’était pas qu’il manquât de volonté, bien au contraire, car
si on exigeait de lui quelque tâche particulièrement difficile, il la réalisait
avec une opiniâtreté incroyable. Seulement il avait besoin d’être sous les
ordres d’un maître. Il avait toujours obéi à sa mère, et après sa disparition,
il avait naturellement accepté que sa sœur la remplace. Cette inaptitude à
s’occuper de sa vie angoissait profondément Anna Maria. Elle savait qu’elle ne
serait pas éternellement auprès de lui, et que le jour où Bartolomeo serait
seul, il ne saurait plus où diriger ses pas. La proposition papale lui offrait
enfin un moyen de mettre son frère à l’abri de l’incertitude. Récompensés,
anoblis, enrichis de l’héritage de leur père, ce serait la fin de la vie
d’errance qu’ils connaissaient. Elle pourrait enfin s’occuper d’elle-même et
lui aurait les moyens de subvenir à ses besoins. Tout cela pour un travail de
peu d’importance : juste une lettre à porter !
    Seulement Bartolomeo n’était pas seulement
indolent, il était aussi craintif. Il ne reprochait pas à sa sœur d’avoir
arbitré à sa place, il lui reprochait d’avoir pris une décision qui pouvait
mettre leur vie en danger. Lui voulait seulement continuer à vivre la douce vie
qu’il menait, persuadé que sa sœur serait toujours là.
    Déjà, sur la barque qui les avait transportés,
Anna Maria avait dû le convaincre de la facilité avec laquelle ils
réaliseraient leur mission. Dès la lettre remise, lui avait-elle promis, ils
reviendraient à Rome. Cela l’avait rassuré jusqu’à ce qu’il apprenne la
disparition de Roncelin qui l’avait laissé désemparé. Il se trouvait dans un
pays qu’il ne connaissait pas, sans savoir ce qu’il devait faire, et ce viguier
menaçant lui proposait de devenir un espion avec le risque de finir pendu, ou
pire. Brusquement, il avait pris conscience que sa sœur l’avait entraîné dans
une aventure insensée et il ne voulait plus l’écouter. Seule la crainte de se
retrouver au fond d’un cachot l’avait dissuadé de ne pas rentrer à Rome. Aller
chercher ses ordres auprès du juge

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