Métronome
Tournai, à côté de son père Childéric ? Non, on choisit de garder le corps à Paris et de le déposer dans la crypte de la nouvelle église Saint-Pierre-et-Saint-Paul. La présence sur place du tombeau du premier roi chrétien est censée rehausser le prestige et la grandeur de la capitale. Toutefois, nos ancêtres lointains n’ont pas manifesté une très grande vénération pour la tombe royale : elle a disparu purement et simplement, nul ne sait quand, nul ne sait comment. Quelques archéologues optimistes espèrent la retrouver un jour, à l’occasion de travaux en profondeur autour du lycée Henri-IV.
Quelle destinée pour Geneviève ?
Sainte Geneviève mourut en 502, neuf ans avant son roi chrétien qui fut inhumé à son côté dans cette église Saint-Pierre-et-Saint-Paul sur le mons Lucotitius (la montagne Sainte-Geneviève). De son vivant, la sainte avait coutume de monter prier en ce lieu ; elle empruntait pour ce faire un chemin devenu la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Le clocher d’une église est encore visible dans l’enceinte du lycée Henri-IV et porte le nom de « Tour Clovis ». C’est le plus ancien vestige ( XI e siècle pour la base) de l’église érigée par le premier roi franc chrétien. La tombe de sainte Geneviève, celle de Clovis et celle de sa femme se trouvaient approximativement sous l’entrée actuelle du lycée.
L’église, devenue abbaye au XII e siècle, fut remplacée en 1744 par l’église Sainte-Geneviève voulue par le roi Louis XV. C’est aujourd’hui le Panthéon, mausolée des grands personnages de l’Histoire de France.
La châsse contenant les reliques de la sainte patronne de Paris fut régulièrement portée en procession à travers les rues. On dit que des miracles avaient lieu sur son passage… Le reliquaire fut hélas détruit en 1793 et les restes de Geneviève brûlés en place de Grève.
Le sarcophage de pierre qui avait recueilli le corps de la sainte fut épargné par la fureur révolutionnaire. Retrouvé en 1802, il fut transféré en l’église Saint-Étienne-du-Mont, en face du Panthéon. Ce sépulcre est aujourd’hui recouvert d’un manteau d’orfèvrerie qui le dissimule en partie.
VI e siècle
SAINT-MICHEL-NOTRE-DAME
Les Mérovingiens, fils aînés de l’Église
Notre-Dame. La cathédrale, le roman de Victor Hugo… mais aussi, depuis 1988, la gare RER, station sans grand charme dont il faut vite quitter les couloirs pour gagner l’air libre… et voir se déployer le parvis de la cathédrale de Paris.
Le parvis que nous avons sous les yeux est six fois plus étendu que par le passé. Pour s’en rendre compte, il suffit d’observer les marques sur le sol : elles nous indiquent le tracé sinueux des vieilles rues qui enserraient la cathédrale avant que le baron Haussmann, en 1865, ne donne à l’ensemble l’aspect que nous lui connaissons.
On trouve ici le point zéro des routes de France, héritage d’un ancien poteau placé sur le parvis : l’Échelle de Justice de l’évêque de Paris. Au pied de cette échelle, les accusés venaient faire amende honorable avant de recevoir leur condamnation. Ils s’avançaient en chemise, pieds nus, la corde au cou, un cierge à la main, portant sur la poitrine et dans le dos une double pancarte détaillant leur crime, puis ils s’agenouillaient, faisaient publiquement l’aveu de leur faute et imploraient l’absolution de leurs péchés.
Qu’inspira le parvis de Notre-Dame ?
Au début des années 1970, imaginant le Centre national d’art et de culture, le président Georges Pompidou voulut que le centre s’ouvrit sur une esplanade qui puisse évoquer, sur la rive droite, le parvis de la cathédrale Notre-Dame. Il soulignait de cette manière le caractère sacré de l’Art dont le Centre pluridisciplinaire devenait ainsi la cathédrale ouverte à tous ses adorateurs.
En se promenant dans le quartier de Notre-Dame, on découvre de nombreux vestiges émouvants. Le meilleur moyen de s’imaginer l’île de la Cité au temps jadis est de se placer dans la rue de la Colombe, à l’angle de la rue des Ursins. D’ailleurs, au 19 de cette rue des Ursins, la chapelle Saint-Aignan reste le dernier souvenir des vingt-trois églises qui entouraient Notre-Dame… Puis direction rue Chanoinesse. Aux 18 et 20, se trouvaient autrefois deux maisons, l’une occupée par un barbier, l’autre par un pâtissier. Le barbier égorgeait des étudiants logés par les
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