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Métronome

Métronome

Titel: Métronome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lorànt Deutsch
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d’assiéger Paris. Il maintient la pression sur la ville, mais sans se faire trop d’illusions : il sait que pour dominer la Gaule, il doit d’abord vaincre le général romain. Du haut de son loewer, il contemple la cité plantée au milieu du fleuve, déterminé à en effacer un jour prochain l’influence gallo-romaine pour en faire une cité franque.
    Pour l’heure, Syagrius s’est installé derrière les puissants remparts de Soissons, au bord de l’Aisne, d’où il surveille la région et interdit les incursions des Francs. Le général dispose des ultimes forces de l’Empire romain disparu. Face à ces légions s’alignent les troupes de Clovis. Elles sont moins nombreuses, mais mieux armées. Et puis – c’est la chance de Clovis – Syagrius n’est qu’une outre gonflée de vent. C’est vrai, il se pavane comme un beau soldat, se montre fort content de lui-même, mais fait preuve de piètres talents militaires. De plus, ses légionnaires sont découragés ; ils n’ignorent pas, les malheureux, qu’ils combattent pour une cause déjà perdue.
    En 486, Clovis juge venu le temps d’en finir avec le Romain. Il lui adresse un défi et s’avance vers Soissons avec son armée, pillant quelques églises au passage, car on ne saurait trop s’enrichir en guerroyant.
    Syagrius craint un siège de sa ville, alors il franchit les murs de Soissons et galope à la rencontre du roi des Francs. On s’étripe sans merci. Les lances à crochet et les haches à double tranchant asymétrique des Francs sèment la terreur.
    Dans cette plaine du Soissonnais s’écroulent les derniers légionnaires romains. Syagrius prend la fuite tandis que Clovis entre en vainqueur dans Soissons, dont il fait immédiatement sa capitale. Il s’installe dans le palais abandonné et fait main basse sur le trésor accumulé naguère par son ennemi. Quelques batailles seront encore nécessaires, mais désormais le royaume franc s’étend sur tout le nord de la Gaule.
    Le siège de Paris peut être levé. Geneviève, la pieuse chrétienne, accepte avec soumission l’autorité du païen Clovis. Il faut dire qu’elle n’a pas vraiment le choix. Néanmoins, dix ans plus tard, Geneviève aura satisfaction : Clovis se rendra aux arguments de sa femme Clotilde, fidèle catholique, et renoncera au panthéon des dieux germaniques. N’avait-il pas promis sa conversion au Christ en cas de victoire sur les Alamans, lors de la bataille de Tolbiac en 496 ? Le roi des Francs reconnaît dorénavant le Père, le Fils et le Saint-Esprit, puis accepte le baptême à Reims en une cérémonie grandiose qui fera, dans les siècles à venir, les belles pages des ouvrages édifiants.
    Clovis, dès lors, s’inscrit dans une nouvelle lignée mais ses conquêtes, elles, se poursuivent ; cette fois ce sont les Burgondes qui sont battus à la bataille d’Ouche en 500. En 502, pour marquer l’entrée dans les temps nouveaux, il quitte Soissons et choisit de s’établir à Paris. La ville ressemble encore à la cité romaine de Julien, alors le roi met avec délectation ses pas dans ceux de l’empereur de jadis. Il s’installe richement dans le palais de la Cité, désormais agrémenté de jardins ombragés qui descendent en pente douce jusqu’à la Seine. Avec lui, toute une administration vient occuper le palais et ses dépendances. Une poignée de fidèles virevoltent autour du roi et le conseillent, des évêques et des abbés prennent la responsabilité de la chapelle royale, et quelques ministres, encore peu nombreux, sont chargés de fonctions particulières. Le comte du palais dirige la procédure du tribunal, le référendaire s’occupe des impôts, le maire du palais fait figure d’intendant… Déjà, une petite cour soumise et courtisane entoure le roi.

Paris, le bourg gallo-romain, la ville-citadelle, devient capitale du royaume des Francs en 508, comme pour célébrer une nouvelle grande victoire contre les derniers rivaux, les Wisigoths, en 507 à Vouillé !
    De sa nouvelle capitale, Clovis peut contempler son œuvre : il a conquis toute la Gaule, à l’exception de la Provence et du Roussillon. Il peut mourir en paix…
    Effectivement, au mois de novembre 511, Clovis tombe brusquement malade et succombe en dépit des prières et des saignées. Il disparaît à l’âge de quarante-cinq ans, après vingt-neuf ans de règne. Mais que faire de la dépouille d’un roi des Francs mort à Paris ? Faut-il l’inhumer à

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