Métronome
Le reste relève des travaux d’Haussmann et d’un aménagement digne du musée Grévin. Haussmann pour le palais, Grévin pour la Conciergerie. Ce monument, qui se visite de nos jours, s’efforce de restituer l’ambiance carcérale de la prison qui occupa les lieux de 1392, après l’abandon du palais par Charles V et ses successeurs, jusqu’à sa fermeture en 1914. Les cellules occupaient le rez-de-chaussée du bâtiment bordant le quai de l’Horloge.
Les vestiges authentiques n’y sont pas nombreux, ils nous ramènent au XVIII e siècle et à la période extrêmement riche en détenus que fut la Révolution.
Tout d’abord, la cour aux femmes avec sa fontaine où les prisonnières lavaient leur linge, et sa grille les séparant des hommes. Puis voici la chapelle des Girondins où ceux-ci vécurent leur dernière nuit du 29 au 30 octobre 1793, et la chapelle Marie-Antoinette construite sous Louis XVIII en souvenir de la cellule où la reine passa ses derniers moments en 1793.
Le local disposé entre les deux chapelles fut celui où Robespierre, blessé à la tête, attendit le supplice suprême.
Devant la façade XVIII e siècle du Palais de justice, regardez le petit escalier à droite qui conduit à la buvette. C’est l’escalier par lequel tous ces condamnés sortirent pour se rendre à l’échafaud… Voilà le témoin le plus émouvant et le plus discret de la terrible prison.
En l’an 1003, la dévotion de Robert est récompensée : sa femme, la première, la vieille Rozala, est morte en Flandre où elle s’était retirée. Canoniquement, Robert est libre et peut se remarier… Ce qu’il fait immédiatement, car il lui faut un héritier. Il épouse Constance d’Arles, qui a la particularité d’avoir à peine dix-sept ans et de n’être ni veuve ni matrone.
Le roi a trente et un ans et, pour sa femme, fait figure de barbon. Alors, de Provence, celle-ci amène au palais des grappes de jeunes gens qui font souffler un air frais, mais qui horrifient les vieilles barbes ! Car ces nobliaux ont les cheveux courts, le visage imberbe et s’habillent d’une manière extravagante, de vrais bouffons ! Pensez, ils portent des bottines absolument ridicules, terminées par un bec recourbé. Si l’on n’y prend pas garde, c’est toute la jeunesse de Francie qui risque de se laisser tenter par ces accoutrements grotesques ! Les pieux abbés qui entourent le roi branlent du chef en répétant que la cour n’est plus ce qu’elle était, que la jeunesse actuelle, mon Dieu, ne songe qu’aux plaisirs et à la débauche. Bref, à Paris, tout fout le camp !
Robert, lui, s’inquiète bien peu des bottines des amis de sa femme. Il accomplit son devoir conjugal pour donner un héritier au royaume, il s’applique même à la tâche puisqu’il fera sept enfants à la belle Constance… Mais son bonheur est ailleurs : sa chère Berthe est revenue au palais ! Oh, bien discrètement. Et heureusement, la résidence royale est assez vaste pour éviter des confrontations gênantes.
De toute façon, Constance n’a pas vraiment envie de rester à Paris. Les clercs et les seigneurs la regardent de travers, lui reprochent sa jeunesse arrogante, ses frasques et sans doute sa joie de vivre. Mais il n’y a pas que cela : elle doit croiser dans les allées du palais des foules de mendiants que son pieux mari fait quérir pour les nourrir et leur distribuer quelques pièces. Elle qui voudrait tant s’oublier dans le luxe et l’insouciance se trouve sans cesse confrontée au malheur et à la misère. Certains jours, il vient au palais jusqu’à mille indigents, tous plus gueux les uns que les autres, crasseux, puants, envahissants.
Et le plus terrible se déroule juste avant Pâques. Le jeudi saint, trois cents pauvres pénètrent, ensemble, dans le palais. Ils s’attablent bruyamment et le roi se retrouve parmi les valets à servir le repas à ces miséreux. Après le dîner, en une cérémonie bien réglée, Sa Sublimité décrasse les pieds de quelques-uns tandis qu’un diacre chante le récit de l’Évangile selon saint Jean où le Christ lui-même lavait les pieds de ses disciples : « Pendant le souper, Jésus se leva de table, ôta ses vêtements, et prit un linge, dont il se ceignit. Ensuite il versa de l’eau dans un bassin, et se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint…»
S’il n’y avait que les mendiants, peut-être Constance
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