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Métronome

Métronome

Titel: Métronome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lorànt Deutsch
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Saint-Paul.
    Pour rester dans les rues tortueuses de ce Paris du XIV e siècle, observez la rue François-Miron dont bon nombre de maisons à pignon rappellent le Moyen Âge. Au 44, la maison d’Ourscamp conserve un magnifique cellier gothique et abrite surtout l’indispensable Association pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine, qui s’est fixé pour mission de protéger le vieux Paris.
    Au bout de la rue François-Miron, empruntez la rue des Archives, remontez-la sur la droite pour admirer, au n o  26, l’unique cloître médiéval de Paris, celui du couvent des Billettes dont la construction remonte au début du XV e siècle.
    Vous arrivez ainsi au n o  58, devant le superbe portail d’Olivier de Clisson, qui date de 1375. Ce Clisson fut un des vaillants hommes de guerre du roi Charles V. C’est à ces soldats qu’on doit la reconquête du pays à la fin du XIV e siècle. Ce portail est incorporé aujourd’hui dans l’ensemble des Archives nationales installées ici depuis la Révolution, dans ce qui était auparavant l’hôtel de Soubise, magnifique exemple de l’architecture classique du début du XVIII e .
    Tenez-vous face à cet hôtel et regardez vers la gauche : une grille permet d’accéder à une cour plus ancienne. En fait, ce passage correspond à une chapelle du XVI e siècle et la cour des Marronniers est bordée de bâtiments de la même époque, ensemble qui formait l’hôtel des Guises dont le blason est encore visible sur le fronton du vénérable portail de Clisson.
    Prenez ensuite la rue de Montmorency. Au n o  51, vous trouverez la maison dite de Nicolas Flamel. Elle date de 1407, et serait la plus vieille de Paris ! Le mystérieux alchimiste n’habita jamais ici, mais il y logea généreusement les paysans qui venaient travailler sur les terres des alentours. Il suffit de lire sur la façade, tout est écrit en lettres gothiques : « Nous hommes et femmes laboureurs demeurant au porche de cette maison qui fut faite en l’an de grâce 1407, sommes tenus chacun en droit sous dire tout les jours un patenôtre et un ave maria en priant Dieu que de sa grâce face pardon… »
    Je sais, la maison du 3, rue Volta, qui daterait du début du XIV e siècle, passe parfois pour être la plus ancienne de la capitale. C’est là qu’aurait habité le bailli du prieuré et du bourg Saint-Martin. Son rez-de-chaussée est composé de deux boutiques médiévales typiques : porte à droite avec ferrures, margelle séparant l’échoppe de la rue et baie sans carreau ni grillage. Certains pourtant contestent l’authenticité de cette construction et soutiennent qu’elle n’est qu’une recréation du XVII e siècle.
Qui était Nicolas Flamel ?
    Libraire-juré de son état, Nicolas Flamel avait pour mission de faire copier les manuscrits destinés aux étudiants des facultés. Soudain, vers 1382, il devint fabuleusement riche et fit des dons prodigieux aux églises.
    Le roi Charles VI, curieux de connaître l’origine de cette rapide prospérité demanda au seigneur de Cramoisy, maître des requêtes, d’enquêter sur cet homme étrange et généreux…
    L’envoyé du roi se rendit chez l’opulent libraire. Sommé d’expliquer d’où lui était parvenue une si prompte richesse, Nicolas avoua qu’il était alchimiste : il avait découvert le principe de la pierre philosophale, parvenant à muer tous les vils métaux en or pur !

Les divagations de Nicolas Flamel firent longtemps rêver les candidats à la fortune. On imagina un fabuleux trésor caché quelque part… Certains pensèrent que l’or était enfoui dans sa maison à l’angle de la rue des Écrivains. En 1724, Henri Sauval racontait dans ses Histoires et recherches des Antiquités de la ville de Paris que les curieux avaient « tant de fois remué, fouillé et tracassé dans cette maison qu’il n’y reste que deux caves assez bien bâties toutes barbouillées de hiéroglyphes capricieux ». Cette maison, la seule où vécurent Nicolas Flamel et son épouse, fut détruite en 1852, lors du percement de la rue de Rivoli. Cette fois encore, rien ne fut mis au jour. Mais le trésor continue de faire fantasmer les aventuriers de l’imaginaire.
    Monté sur le trône en 1285, Philippe IV, dit le Bel, veut une monarchie absolue. Il est obsédé et se montre déterminé à réunir entre ses mains tous les pouvoirs. Ses aïeux ont inventé la monarchie de droit divin ; il exige, lui, une couronne

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