Métronome
fut la création dans ses murs, en 1470, de la première imprimerie française. La Sorbonne s’était muée en institution des pouvoirs royal et papal.
Au XVII e siècle, le cardinal de Richelieu, assez fidèle au pape, réagit en tentant de sauver sur ses fonds propres la Sorbonne. Il investit des sommes importantes pour redorer le blason de la vieille école. Les constructions que l’on peut voir aujourd’hui ne datent donc pas de l’époque de sa création, mais de l’intervention de Richelieu et de celles du XIX e siècle. Mais à l’intérieur de la chapelle, on peut admirer le tombeau de Richelieu sculpté par Girardon. Autour de cette chapelle dont le cardinal a fait ériger le dôme qu’on aperçoit de l’extérieur, avec sa coupole typique de l’âge classique et ses trois étages, il n’y a que des bâtiments modernes. Du Moyen Âge, il ne subsiste rien ! Sur le pavage irrégulier de la cour d’honneur, on trouve pourtant des pointillés blancs qui rappellent l’emplacement de la première construction. Les restes de la Sorbonne originelle, eux, sont enfouis sous les pierres. De grandes cheminées XIX e siècle au style prétendument néo-Renaissance veulent rappeler les anciennes cheminées médiévales. Hélas, à l’époque, restauration ne rimait pas avec réhabilitation.
Pour Paris, saint Louis ne fait pas que garantir l’indépendance de l’université. Il acquiert à grands frais auprès de Baudouin II, empereur de Constantinople pressé par les besoins d’argent, un morceau de la vraie croix, la sainte éponge avec laquelle les bourreaux romains avaient donné à boire du vinaigre au Christ et le fer de la sainte lance qui avait servi à percer le flan du Fils. Avec la couronne d’épines, le bâton de Moïse, du sang du Christ et du lait de la Vierge, la collection de reliques du roi de France est vraiment impressionnante ! Pour abriter une tel ensemble, la petite chapelle Saint-Nicolas du palais de la Cité semble dérisoire. Il faut faire mieux, plus grand, plus beau, plus riche.
Pierre de Montreuil, l’architecte présumé, transforme ce bâtiment-châsse en chef-d’œuvre de l’art gothique rayonnant. Celui-ci est consacré solennellement le 26 avril 1248, deux mois avant le départ de Saint Louis pour la Croisade. Si les reliques, dispersées ou détruites à la Révolution, sont aujourd’hui rassemblées dans la salle du trésor de Notre-Dame de Paris, la Sainte-Chapelle, elle, est toujours là, presque intacte, même si elle est étrangement insérée dans les bâtiments du Palais de justice.
Durant cinq ans, Louis IX ferraille sous la citadelle du Caire, il rétablit les murailles de Césarée et de Jaffa, puis revient enfin en son royaume quand il apprend la mort de sa mère, Blanche de Castille.
À son retour, le roi s’inquiète de l’administration parisienne. Dans une ville qui atteint maintenant cent soixante mille habitants, les problèmes de sécurité sont récurrents. À Paris, on détrousse le quidam et on occit le gêneur avec une facilité déconcertante. Il faut dire que l’autorité municipale se dilue, car le statut de la capitale est un peu flou : au contraire des autres cités du royaume, il n’y a pas de bailli à Paris, car le souverain n’a pas à être représenté dans sa propre capitale. Oui, mais qu’advient-il quand Sa Sublimité s’en va guerroyer au bout du monde pendant des années ?
Saint Louis incite les bourgeois à s’organiser et leur demande de choisir, parmi eux, un prévôt des marchands chargé d’assumer la direction des affaires de la cité. Exerçant son autorité depuis le « parloir aux bourgeois », sorte de tribunal de la ville, ce prévôt juge les affaires commerciales et fluviales.
Par ailleurs, le roi nomme un prévôt de Paris installé dans la forteresse du Grand Châtelet. C’est lui qui rend la justice, perçoit les impôts, statue sur les différents corps de métiers, commande aux sergents royaux et garantit les privilèges de l’université. Dès 1261, Étienne Boileau assume cette importante fonction. Parfait organisateur, homme de bonté et de justice, il parvient à rétablir une certaine sérénité dans les rues de Paris.
En 1270, saint Louis peut tranquillement partir pour une nouvelle croisade. Il a donné à sa bonne ville des structures qui ne bougeront quasiment plus et que l’on retrouve aujourd’hui. Le prévôt des marchands, c’est le maire ; le prévôt de Paris,
Weitere Kostenlose Bücher