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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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et dans le soleil, les cheveux roux autour de son visage très clair semblaient un halo de feu. Elle sourit à Colum, puis dévisagea Kathryn froidement.
    — Voici Megan, la femme d’Holbech, dit simplement Colum.
    Il serra la main du sergent.
    — C’est bon, Holbech, tu as tes ordres à exécuter, j’ai les miens.
    Il tapota la bourse ventrue suspendue à la ceinture du soldat et ajouta :
    — Tu as des mandats d’amener et de l’argent. Achète ce qu’il te faut et loue les services des hommes dont tu auras besoin.
    Tout doit être fini et nettoyé d’ici un mois. Le roi ne tardera pas à disperser son armée, et l’on nous enverra les chevaux.
    Holbech salua Kathryn puis s’éloigna, Megan pendue à son bras, babillant comme une gamine, tout en jetant par-dessus son épaule des oeillades provocantes à Colum.
    Celui-ci les observa jusqu’à ce qu’ils se perdent dans la foule.
    — Holbech est un brave garçon, murmura-t-il, mais une canaille aussi. Ignorant le sifflement réprobateur de Thomasina, il poursuivit :
    — Megan, en revanche, n’apporte que des ennuis.
    Sur quoi, il se détourna pour gravir les marches du Guildhall sans même attendre Kathryn.
    — Qu’en savez-vous ? demanda malicieusement Thomasina dès qu’elle l’eut rejoint.
    Colum s’immobilisa.
    — De quoi parlez-vous ?
    — De la femme du sergent. Comment savez-vous qu’elle n’apporte que des ennuis ?
    — Holbech et moi avons guerroyé ensemble des années durant et dans tout le royaume. Megan est une fille de camp. Une brave garce qui s’occupe bien de son homme, seulement elle passe de l’un à l’autre comme un papillon vole de fleur en fleur, et elle sème le trouble sur son passage. Holbech s’en apercevra bien assez tôt.
    Sur ces mots, Colum pénétra dans le bâtiment. Kathryn l’y suivit. Dans la grande salle d’entrée, où se pressaient des messagers royaux et des notables de la cour et de la ville, régnait une atmosphère d’excitation et de crainte mêlées, car dans Cantorbéry l’heure était à la chasse aux traîtres afin de mieux soumettre la cité à la férule royale.
    Un huissier zélé s’approcha de Colum et de Kathryn. Dès que l’Irlandais lui eut dit qu’ils étaient attendus par Newington et Luberon, l’homme les conduisit dans un couloir où, par des portes entrouvertes, Kathryn aperçut des clercs installés sur de hauts tabourets, occupés à copier des lettres et des documents.
    Newington et Luberon attendaient les deux visiteurs dans la salle d’audience principale, assis à une table, tandis que, face à eux, et tournant le dos à la porte, cinq individus avaient pris place sur des tabourets. En voyant Kathryn et Colum, le magistrat se leva, un sourire hypocrite sur son visage maigre et blafard. Il semblait plus calme et maître de lui que la veille. Ses cheveux étaient peignés, de même que sa maigre barbe et sa moustache, et il arborait une robe écarlate bordée de fourrure d’écureuil, ainsi que la chaîne d’or de sa charge passée autour de son cou. Quant à Luberon, comme à l’accoutumée, ses doigts étaient maculés, et il conservait son air de sot arrogant. Néanmoins il s’empressa vers les nouveaux arrivants, tout agité.
    — Soyez les bienvenus, Maître Murtagh,
    Maîtresse Swinbrooke.
    Ignorant Thomasina, il invita ces derniers à se placer à la table tandis que les cinq inconnus se levaient de leur tabouret. Luberon alla chercher deux sièges. Pendant ce temps, Kathryn conservait modestement les yeux baissés.
    Newington la présenta d’abord comme Maîtresse Swinbrooke. Un ricanement se fit entendre, et l’intéressée leva les yeux, réprimant un mouvement de colère. Des cinq hommes qui lui faisaient face, elle n’en connaissait qu’un : Geoffrey Cotterell. Celui-ci, d’une chiquenaude, fit sauter un grain de poussière de sa robe bordée de fourrure, tout en regardant Kathryn avec insolence. Ses yeux étaient globuleux comme ceux d’un poisson et il avait soigneusement ramené une mèche de cheveux gras en travers de son crâne pour masquer sa calvitie. Fixant toujours Kathryn, il glissa ses deux pouces dans la coûteuse ceinture qui enserrait sa taille épaisse. Cotterell avait détesté le père de Kathryn, et il ne témoignait guère plus d’aménité à sa fille, avec ses grands airs et ses gracieusetés. Ignorant son expression impertinente, Kathryn s’assit. Colum prit place à côté d’elle, allongea ses longues

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