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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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jambes devant lui, et leva des yeux menaçants sur Cotterell. Le sourire insolent de celui-ci disparut aussitôt.
    Newington poursuivait les présentations. Il se trouva que Kathryn connaissait les autres de nom et de réputation, car tous étaient médecins à Cantorbéry. James Brantam, jeune et timide, avait des cheveux roux et des dents proéminentes. Tassé sur lui-même comme un animal affolé, il passait sans arrêt la langue sur ses lèvres, et jetait des regards en coin à Cotterell. Il possédait une boutique et tenait sa pratique près de Westgate, Kathryn le savait. À côté de lui, Matthew Darryl : brun avec des yeux très enfoncés et un menton rasé de frais, c’était un homme jeune et avenant. Newington toussota en le présentant, puis il précisa que Darryl était son gendre. Ce dernier était flanqué à sa gauche d’un homme très grand, anguleux, aux traits accusés, et arborant une petite moustache sous un nez en bec d’aigle. Edmund Straunge était son nom. Quant au dernier, Roger Chaddedon, il était grand, lui aussi, avec un teint presque basané et des yeux très clairs, et portait avec élégance une coûteuse tunique de médecin par-dessus une chemise en lin. Il émanait » de cet homme une assurance et une aisance que n’avaient pas les autres. Croisant le regard de Kathryn, Chaddedon lui sourit, mais elle se détourna tout de suite, embarrassée. Chaddedon était fort bel homme, et Kathryn connaissait sa réputation de bon médecin qui ne faisait pas payer trop cher et soignait gratuitement les pauvres. Le père de Kathryn avait souvent fait son éloge, et elle ressentit un élan de tristesse de n’avoir jamais rencontré Chaddedon du vivant de son père. Ce dernier l’aurait certainement apprécié. En vérité, par son calme et son air amical, il rappelait à Kathryn le vieux médecin Swinbrooke.
    Tous ces hommes cependant semblaient mal à l’aise, sans doute parce qu’ils ignoraient pourquoi on les avait convoqués, et quand enfin Newington présenta Colum comme le commissaire spécial du roi, même Chaddedon parut sortir de sa réserve.
    — Pourquoi sommes-nous ici ? demanda
    Cotterell d’une voix cassante.
    — Vous êtes tous docteurs en médecine, annonça Luberon, guilleret.
    — Ce n’est pas un crime, il me semble ? rétorqua vivement Straunge.
    En guise de réponse, Luberon poursuivit avec empressement :
    — Vous habitez tous Cantorbéry où vous avez votre pratique. De plus, contrairement aux autres habitants de la ville, vous pouvez vous procurer des potions et des poisons.
    Les autres, entrevoyant où il voulait en venir, s’agitèrent sur leurs tabourets. Luberon pointa un doigt taché d’encre sur Cotterell puis sur Brantam.
    — Vous deux exercez votre métier en indépendants. Cotterell est établi près de Buttermarket, et Brantam à Westgate. Tandis que vous trois – ce disant, il indiqua de la main Darryl, Straunge et Chaddedon –, vous vous êtes établis en une sorte de communauté.
    — En collège, le reprit doucement Straunge. Luberon eut aussitôt un sourire hypocrite :
    — En collège, oui, et vous êtes installés près des murs de la ville, à Queningate.
    — Y a-t-il un crime à cela ? murmura Darryl, couvant le clerc de son regard sombre. À Londres, les médecins s’établissent toujours ainsi : ils partagent leurs talents et l’argent que ceux-ci leur rapportent.
    Le jeune médecin se mit à rire nerveusement et indiqua du doigt son beau-père, Newington.
    — Même notre bon magistrat a sa part de nos profits.
    Chaddedon se pencha en avant.
    — Maître Luberon, magistrat Newington et...
    Son regard se porta vivement sur Colum et sur Kathryn.
    — ... et vos deux compagnons.
    Tout le monde avait oublié Thomasina assise au fond de la pièce sur un appui de fenêtre, qui regardait par la fenêtre d’un oeil faussement distrait. En réalité, elle ne perdait pas un mot de la conversation, et Kathryn le savait. Chaddedon poursuivit, s’adressant à Luberon :
    — Vous avez parlé de nos pratiques. Elles n’ont rien de criminel, et nous non plus. Au contraire d’autres habitants et notables de cette ville, nous n’avons pas épousé la cause des Lancastre, dans la guerre qui vient de s’achever. Aussi pourquoi sommes-nous ici ? Colum se dressa alors pour gagner le bout de la table sur laquelle il tapa plusieurs fois avec son »poing, et pour la première fois Kathryn remarqua les curieux anneaux celtes à

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