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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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volumineux ceints de bracelets
outrageusement voyants et vêtu de braies, ricana, dévoilant ses dents gâtées.
    -
Faut pas faire de paris si t'as pas l'intention de les honorer ! cracha-t-il
avec un accent gaulois à couper au couteau. Pas vrai, Marcus ?
    L'homme
qu'il venait d'apostropher se tenait nonchalamment appuyé au mur aveugle de
l'une des deux maisons qui s'élevaient de chaque côté de la venelle.
    Racé,
élancé, vêtu avec simplicité et d'une propreté irréprochable, il paraissait
presque sortir d'un banquet mondain et s'être perdu là par hasard.
    "Presque"
seulement car, dans ses pénétrantes prunelles émeraude rivées sur le mont
Palatin, qui surplombait le quartier du grand cirque, luisait la même flamme
véhémente et sauvage que dans celles de ses comparses.
    S'il
avait eu le pouvoir de faire flamber la colline tout entière d'un simple
regard, il l'aurait fait sans l'ombre d'une hésitation.
    Cette
colline maudite sur laquelle se trouvait celui qui avait été son égal et à qui
il devait sa chute et celle de toute sa famille : le prétorien Kaeso Concordianus
Licinus. Puisse-t-il pourrir dans la poix des enfers, lui, sa bestiole puante
et sa chienne de mère !
    -
Trois jours..., supplia encore le vieux sénateur. Seulement trois jours de plus
et je vous apporterai quatre mille sesterces à l'aube, ici même !
    L'homme
aux allures de jeune noble athlétique se retourna comme à regret et fit
quelques pas vers sa victime, qui le considéra avec un mélange de fascination,
d'étonnement et d'effroi.
    Marcus
était jeune, une trentaine d'années tout au plus, et d'une beauté rare. Mais ce
qui attirait l'attention au premier abord était sa chevelure grise, si
incongrue chez un homme de cet âge.
    Souriant
de la terreur du vieillard, il le souleva par le devant de sa tunique.
    -
C'est huit mille, sénateur Publius. Et avant le coucher du soleil. Pas dans
trois jours.
    -
Marcus Gallus Rufus... Je fais appel à ta clémence ! Au noble nom qui est le
tien et aux mânes de ton noble pèr... Ah !
    Une
atroce sensation de brûlure lui coupa le souffle et il baissa les yeux vers son
ventre, incrédule. Un poignard y était enfoncé jusqu'à la garde, autour de
laquelle se contractaient les doigts vigoureux de Marcus Rufus.
    -
Laisse les mânes de mes défunts en paix, misérable porc ! gronda celui-ci tout
contre son visage.
    Il
tourna sadiquement l'arme dans le ventre de sa victime, comme s'il voulait
enrouler les boyaux autour de la lame, et le sénateur cracha un jet de bile
sanglante.
    -
M... Marcus..., bredouilla le garçon au bec-de-lièvre lorsque le vieillard
s'écroula à ses pieds. Que... qu'est-ce que tu as fait ?
    L'ancien
prétorien essuya sa lame sur la toge de sa victime sans même sourciller.
    -
Il n'aurait jamais payé, de toute façon, laissa-t-il tomber d'un ton aussi
glacial qu'indifférent.
    -
Mais c'est... C'est un sénateur ! Tu... Par les couillons d'Hercule, Marcus !
Tu viens de trouer un sénateur !
    Marcus
Gallus rangea son arme à sa ceinture, ajusta soigneusement sa tunique et se
dirigea calmement vers l'une des extrémités de la ruelle.
    -
Et vous comptez rester là à attendre sagement les vigiles ? demanda-t-il encore
sans se retourner.
    Ses
deux compagnons le rejoignirent, se marchant presque dessus dans leur hâte de
s'éloigner du cadavre.
     
     
     
    Kaeso,
suivi de Mustella et d'Io, revint à la caserne en fin d'après-midi quelque peu
contrarié car, lorsqu'il s'était présenté à la maison d'Apollon pour interroger
le maître des lieux, il avait trouvé porte close.
    L'intendant
d'une résidence voisine, un homme jovial et bavard, leur apprit que ses
occupants ne reviendraient pas avant plusieurs heures.
    -
Et sais-tu où ils sont allés ?
    -
L'esclave noir m'a demandé à l'aube quelle était la route la plus sûre pour se
rendre au port d'Ostie, centurion.
    -
Ostie ? s'était écrié Mustella. Ils sont donc partis ?
    Le
portier avait secoué la tête en mordant dans le jeune oignon blanc qu'il était
en train de déguster avec un morceau de pain sur son perron.
    -
Non ! Je dirais qu'ils sont allés chercher quelque chose, plutôt.
    -
Que veux-tu dire ?
    -
Bah ! Le grand noir conduisait un chariot vide et son maître suivait derrière
en litière.
    -
En litière ? Jusqu'à Ostie ?
    L'homme
leva le nez de son oignon un moment et fronça les sourcils.
    -
Ouais, centurion ! Trois cents stades de distance aller-retour (5)... je
souhaite bien du plaisir aux

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