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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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hommes ne parvenaient à circonscrire en dépit de tous les efforts
qu'ils déployaient, étaient de plus en plus imprévisibles et désastreuses. Mois
après mois, Subure devenait un État dans l'État et, si rien n'était fait au
plus vite, le conflit étendrait ses tentacules empoisonnés à travers les sept
collines et se répandrait dans toute la cité comme une gangrène.
    -
Marcus Gallus grignote chaque jour un peu plus de terrain à Subure, soupira le
vigile. Et je ne comprends pas comment, par les couillons d'Hercule ! Pour
acheter cette racaille, il faut de l'argent et cette vermine a été dépouillée
de tout !
    À
la mention de ce nom, Kaeso sentit son estomac se nouer et sa colère monter
d'un cran.
    -
Je croyais qu'il s'était retiré à Antium.
    -
Un temps, oui ! cracha Balbus. Mais il est vite revenu. Et avec de l'argent.
Beaucoup d'argent. Il contrôle aujourd'hui la moitié des bordels et des tripots
les plus importants que peut compter ce cloaque ! Et il vaque à ses sordides
affaires en toute impunité, cet enfant de putain !
    Le
vigile ne remarqua pas que le visage du prétorien s'était mué en un masque de
haine et que ses étranges yeux trop bleus flamboyaient littéralement de fureur.
    -
Ça..., siffla-t-il entre ses dents avec les accents les plus menaçants que
Balbus avait jamais entendus. Ça ne va peut-être pas durer...
     
     
     

4.
     
     
    À
demi assommé par la chaleur étouffante de midi, Mnester profitait pour quelques
heures encore du confort tout relatif de sa couche couverte de soieries bon
marché. Dehors, le temps paraissait s'être suspendu sur Subure. Comme chaque
jour à cette heure, les boutiques avaient fermé pour l'après-midi et les rues
s'étaient peu à peu vidées de tout ce qui marchait sur deux jambes, abandonnant
les ruelles jonchées de détritus aux cochons, chiens errants et volatiles en
tout genre, domestiqués ou non. Ceux qui avaient un toit étaient partis rejoindre
leurs pénates et ceux qui n'en avaient pas, un abri où ils pouvaient échapper
au soleil cuisant.
    Mnester
aimait ces quelques heures de calme avant que la lune ne commence à se lever,
annonçant l'arrivée des clients. Des heures honnies durant lesquelles il allait
encore jouer les putains accueillantes devant des hommes qui lui donnaient la
nausée, et prier pour que l'astre diurne revienne au plus vite.
    Il
secoua la tête pour chasser ses sombres pensées. Mieux valait profiter de
l'instant présent.
    Autour
de sa taille souple reposait un bras affectueux et ses jambes, un peu repliées,
recevaient la protection d'une cuisse longue et athlétique. Malgré la chaleur
qui régnait dans la petite chambre, pour ne pas dire "cellule", pour
rien au monde il n'aurait repoussé cette possessive étreinte. Les rares et
précieux moments qu'il passait seul avec Ludius l'aidaient à supporter sa
misérable et détestable existence. Existence à laquelle il avait songé à mettre
fin plus d'une fois avant de le rencontrer mais cela, il ne l'avait jamais
confié à personne. Un esclave ne s'appartient pas, il est la propriété de son
maître et s'il était venu aux oreilles de Danaé qu'il avait pensé à attenter à
ses jours et la priver ainsi de l'un de ses biens les plus précieux... Dieux ! Mieux
aurait valu qu'il mette son plan à exécution dans la minute, quitte à se
bourrer la gorge de tissu mouillé. Aucune mort ne saurait être plus horrible
que celle que lui aurait réservé Marcus en pareil cas.
    Il
poussa un profond soupir, tourna la tête vers l'aveugle endormi et sourit. Son
attitude alanguie le faisait paraître plus jeune encore qu'il ne l'était et le
souffle qui s'échappait régulièrement par les lèvres entrouvertes avait le
parfum du vin miellé qu'ils avaient bu. Quelle sérénité, sur ce visage délicat
et pourtant indubitablement masculin...
    Mnester
se pelotonna un peu plus contre son amant et frôla son menton de ses lèvres.
    Les
paupières dorées frémirent.
    -
Tu ne dors pas ? murmura l'aveugle avec un sourire tendre en s'étirant comme un
chat.
    -
Je te regardais, répondit le danseur avec quelque chose qui n'était pas loin de
ressembler à de l'adoration.
    Il
darda la pointe de la langue pour caresser ses lèvres et son compagnon la mordilla
par jeu.
    -
Je pourrais passer des heures dans ce lit à te faire l'amour..., susurra-t-il à
son oreille, le faisant agréablement frissonner.
    -
Un jour, Ludius..., promit Mnester. Mais pas dans ce lit. Du moins,

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