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Meurtres Sur Le Palatin

Meurtres Sur Le Palatin

Titel: Meurtres Sur Le Palatin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Cristina Rodriguez
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oserait s'en prendre à un représentant
de l'État romain de façon aussi... aussi sauvage ? Un gladiateur, passe encore,
mais un sénateur ! Vous... vous rendez-vous compte de ce que cela signifierait
?
    Kaeso
se leva pour faire quelques pas dans la pièce et acquiesça.
    -
Que celui qui a fait ou a commandité cela dispose de suffisamment d'arrogance
et d'appuis pour se croire à l'abri des représailles.
    Matticus
soupira.
    -
Bon sang, centurion ! Mustella a raison. Les politiciens véreux ou les
patriciens plus ou moins corrompus, ça a toujours existé et existera
probablement encore durant des siècles. Mais que des sénateurs et des consuls
qui trempent dans des combines aussi sordides que la prostitution ou les
jeux... ça me paraît...
    -
Impensable ! approuva Mustella. Une telle impunité voudrait forcément dire
qu'ils sont plus ou moins proches de... de la famille impériale, termina-t-il
dans un murmure à peine audible.
    Kaeso
et sa mère échangèrent un regard soucieux et les deux soldats sentirent une
boule d'angoisse se former dans leur gorge.
     
     
     
    La
venelle était juste assez large pour que les porteurs de litière puissent
rester près du véhicule dans la chaleur étouffante de midi, et juste assez
longue et sombre pour s'y dissimuler sans être vus par ceux qui viendraient à
passer dans les rues adjacentes.
    Par
les épais rideaux clairs entrouverts, une paire d'yeux vert émeraude épiait les
cinq vigiles qui battaient nerveusement le pavé devant la taverne du Loup gris,
à une portée de flèches de là. À l'extérieur depuis un bon moment, ils
attendaient leurs camarades et leur centurion avec des signes évidents
d'anxiété. Muscles bandés, mâchoires contractées et main sur le glaive, ils
scrutaient les alentours comme s'ils s'attendaient à voir surgir d'un instant à
l'autre une armée de vauriens armés de bâtons, de torches et de couteaux.
    À
l'intérieur de la litière, Marcus Gallus Rufus jura une énième fois en serrant
les poings.
    -
Il est un peu tard pour maudire les dieux, mon garçon, laissa tomber le
propriétaire du véhicule, allongé à ses côtés.
    Âgé
d'une cinquantaine d'années et vêtu d'une sobre tunique blanche cousue d'une
épaisse bande pourpre verticale, l'homme parlait avec ce ton de voix à la fois
doux et cinglant si répandu chez les hommes de pouvoir.
    -
Il a dû se passer quelque chose pour que ce chien ose s'aventurer ici, gronda
Marcus Gallus.
    L'homme
à la tunique de sénateur ricana avec une apparente désinvolture mais caressa
machinalement l'arête de son nez en lame de couteau. Un tic nerveux qu'il
n'avait jamais réussi à contrôler et qui lui avait joué quelques mauvais tours
à la curie, lors de négociations particulièrement délicates où le moindre signe
d'anxiété peut servir l'adversaire.
    -
À quoi t'attendais-tu, Marcus ? S'en prendre à un sénateur ! Par tous les
dieux, qu'avais-tu donc dans la tête ?
    L'interpellé
baissa les yeux, partagé entre la honte d'avoir été aussi négligent et l'envie
de rabattre son caquet à l'homme qui osait lui parler sur ce ton.
    -
Je n'aurais jamais pensé que l'on ferait le rapprochement entre lui et une
sordide taverne de Subure!
    -
Alors tu es un imbécile, mon garçon. Tout Rome sait que Publius était un joueur
maladif criblé de dettes.
    Marcus
jura encore et cracha sur les pavés entre les rideaux entrouverts.
    -
Que me conseilles-tu, Flacus ? finit-il par demander en prenant sur lui pour se
forcer au calme.
    Après
tout, Valerius Flacus n'était pas son ennemi, bien au contraire.
    Lorsque
tous s'étaient détournés de lui, le sénateur avait été le seul à lui tendre la
main, au nom de l'ancienne amitié, complicité, auraient dit certains, qui
l'avait lié à son frère. Sans le sénateur, qui l'avait pris sous son aile comme
un fils, il serait peut-être mort, à cette heure, ou pire encore : s'évertuant
à se vendre comme mercenaire dans une province boueuse pour une solde de misère
!
    Le
sénateur lui posa paternellement la main sur l'épaule et la serra.
    -
Attends qu'ils soient partis et vois ce qu'ils sont venus chercher. Une fois
que nous le saurons, je pourrai délier quelques langues et nous agirons en
connaissance de cause. D'ici là, tiens-toi tranquille.
    -
Doit-on annuler les combats de ce soir ?
    Valerius
Flacus lui adressa un sourire vipérin plein d'assurance.
    -
Bien sûr que non, mon garçon.
     
     
     
    À
demi assommée par la chaleur, Hildr

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