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Mon frère le vent

Mon frère le vent

Titel: Mon frère le vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sue Harrison
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Nous nous ressemblions.
    C'est possible, songea Dyenen. Les hommes épousent souvent des sœurs. De toute façon, les garçons lui appartenaient, maintenant. Ils avaient trouvé une place dans son cœur. Il ne voulait pas les abandonner et la femme paraissait être une bonne mère.
    Dyenen pensa au village, aux mensonges du Corbeau. La femme n'était pas Kiin et pourtant ils l'appelaient Kiin et avaient détourné le pouvoir de ce nom. Ils
    avaient insulté une femme au grand talent de sculpteur et attiré le courroux des esprits — l'esprit de son âme, l'esprit de son nom. Il n'était pas surprenant que tant de gens soient morts.
    S'il jeûnait et priait, s'il disait à Kiin morte qu'il l'honorerait par des chants et des incantations, qu'il honorerait son fils et sa sœur, il pourrait peut-être lever la malédiction de son village et garder en même temps les deux garçons.
    — Comment te nomme-t-on ?
    — Je suis Queue de Lemming.
    — Queue de Lemming. Je vais te garder pour épouse et garder tes fils.
    90
    C hasseurs de B aleines
    Péninsule d'Alaska
    Kukutux regarda les ikyan pointer vers le rivage.
    — Les hommes rentrent, dit-elle aux autres femmes.
    Soudain, l'ik fut empli du bruissement des paquets
    que l'on renouait, des lignes que l'on relevait.
    Les femmes pagayèrent jusqu'au moment où elles arrivèrent au bras de mer où les ikyan avaient tourné. Elles orientèrent leur canoë en eau peu profonde. Une fois sur la plage de graviers où les hommes avaient accosté, elles portèrent outres d'eau et peaux de phoque de poissons séchés jusqu'au camp choisi par les hommes.
    Kukutux prit le rouleau de peaux de phoque qui servait à dresser un abri pour elle et Waxtal. Comme elle s'avançait vers l'ikyak de Waxtal, elle remarqua des traces dans le gravier, des chemins à travers l'ivraie.
    Elle se précipita au côté de Waxtal.
    — Il y a des gens ici, dit-elle en se penchant sur lui.
    Il était lui-même penché sur la coque de son bateau.
    — Sors-moi le nerf et l'alêne, ordonna Waxtal comme si de rien n'était.
    — Il y a des gens ici, d'autres gens, insista Kukutux en haussant le ton. Est-ce la plage Ugyuun ?
    — Je viens de te dire que j'avais besoin de nerf et d'une alêne, tonna Waxtal.
    Il posa la main sur une fine coupure dans la couverture de son ikyak. Elle ne pénétrait pas le cuir de lion de mer mais était longue et pourrait craquer si l'ikyak se cognait sur des rochers ou rencontrait de grosses vagues.
    Agacée, Kukutux secoua la tête, mais retourna chercher ses sacs de provisions. Elle trouva ce que Waxtal voulait.
    Comme elle marchait la tête inclinée, elle faillit se cogner dans Phoque Mourant.
    — Kukutux ! dit-il, retenant sa surprise et son rire.
    Oubliant toute politesse, tout mot d'excuse, Kukutux
    regarda Phoque Mourant et, désignant les pas sur le sable et les traces dans l'herbe, dit :
    — Il y a des gens, ici. D'autres gens.
    — Nous sommes proches d'un village. Waxtal les appelle Ugyuuns. Il dit qu'ils sont des Premiers Hommes.
    — Nous avons donc encore huit à dix jours de voyage avant d'atteindre le village Morse ?
    — Demande à Waxtal, répondit Phoque Mourant en haussant les épaules.
    Kukutux s'apprêtait à poser une nouvelle question lorsque la voix furieuse de Waxtal l'appela. Elle s'empressa donc d'aller donner l'alêne et le nerf à son époux qui l'agonit d'injures. Ses mots tombaient comme la pluie sur la tête de la jeune femme.
    Et, comme pour la pluie, Kukutux ne s'en soucia pas.
    Elle n'est pas sans valeur, songea Waxtal en portant le regard sur l'abri qu'elle avait érigé. Il était imperméable et un homme avait largement de quoi s'y étendre de tout son long pour dormir. Mais à bien des égards, Kukutux le mettait en rage. La seule fois qu'il l'avait frappée, elle lui avait rendu coup pour coup sans hésiter. Depuis lors, il s'en était tenu aux paroles. Mais parfois, c'était insuffisant.
    Waxtal était avec Roc Dur et Phoque Mourant qui discutaient de chasse à la baleine. Il fit la moue. Qu'était l'art de la chasse comparé à la domination sur les esprits, à l'art de sculpter ? Qui, au temps des enfants de leurs enfants de leurs enfants, saurait encore les noms de Roc Dur ou de Phoque Mourant ? Mais tous contempleraient les défenses de Waxtal et se souviendraient de lui.
    — Connais-tu ces gens ? s'enquit Roc Dur en se tournant vers Waxtal.
    — Les Ugyuuns ? J'ai troqué avec eux autrefois.
    Roc Dur grommela, ce

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