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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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recouverte d’une tresse de cuir.
    — Je te la prends pour une autre pièce,
proposa Guilhem.
    Le forgeron regarda sa femme qui approuvait de la
tête. Il hésita encore un instant, mais la cupidité ou la misère dans laquelle
ils vivaient l’emporta.
    — C’est d’accord, seigneur.
     
    Ils revinrent au château. Guilhem avait attaché
l’épée à son baudrier et Alaric tenait l’épieu et l’autre épée du forgeron.
    Ils trouvèrent Wolfram avec Gaillard qui faisait
préparer les chevaux. Wolfram avait revêtu son haubert et mis son casque.
Gaillard avertit Guilhem que Raymond de Bellissen était dans la tour. Guilhem
s’y rendit et le retrouva sur la terrasse où il vérifiait qu’on avait ôté toute
la neige.
    — Seigneur de Bellissen, j’ai préparé la
somme promise.
    — Descendons chez moi.
    Ils empruntèrent l’échelle qui traversait les
étages jusqu’à sa chambre. Des cloisons de bois isolaient ce passage des
salles.
    Devant une étroite fenêtre voûtée, la dame de
Bellissen se faisait épouiller par sa servante. Guilhem la salua avant de
sortir les vingt bezants qu’il remit à Raymond. L’autre alla les ranger dans un
coffre de bronze qu’il ouvrit avec une clef qu’il portait à son cou.
    — Venez choisir votre hache, dit-il, après
l’avoir remercié.
     
    Ils partirent peu après. Wolfram en croupe
derrière Bernard, mais ils changeraient de chevaux en cours de route pour ne
pas fatiguer les montures. Ils ne s’arrêtèrent que pour faire boire les animaux
à l’Hers et mangèrent seulement un morceau de pain noir qu’ils avaient emporté.
     
    En début d’après-midi, ils contournèrent l’immense
lac qui s’étendait devant le castrum [60] .
Bâti sur une petite butte, le château était formé de plusieurs salles et d’une
haute tour. Les guetteurs les avaient vus et des sons de trompe retentirent
comme ils s’approchaient.
    Quand ils furent devant le pont-levis, le sergent
de garde reconnut le chevalier de Bélesta. Bernard ayant expliqué les raisons
de leur visite, on les fit entrer dans une cour où chiens, mulets, chevaux,
poules, chèvres et porcs erraient en liberté.
    Bernard de Congost était parti à son château de
Villefort aussi le sergent les conduisit-il auprès de la châtelaine.
    Dans la grande salle du château, Alpaïs de Congost
et quelques épouses de chevaliers, entourées d’enfants, jouaient de la viole,
du psaltérion et du tambourin. Alpaïs se souvenait, bien sûr, de Guilhem
d’Ussel qui avait remporté un prix dans sa cour d’amour, et elle se réjouit de
son arrivée. Elle donna des ordres pour qu’on serve des vins et des pâtés
chauds aux voyageurs, après qu’on les eut fait asseoir devant la cheminée, sur
des bancs recouverts de coussin brodés.
    Guilhem connaissait les lieux et ne s’étonna pas
de la riche décoration de la pièce, avec ses grandes tentures, ses coffres
ciselés et son dressoir où étaient exposés une vaisselle d’argent et de grands
verres à pied. Sur les dalles du sol, il n’y avait ni herbe ni paille, mais des
tapis. Alpaïs était la sœur d’Arnaud-Roger, un des coseigneurs de Mirepoix, une
des plus riches familles du pays.
    C’est entouré d’un bataillon de jolies femmes que
Guilhem présenta le minnesinger Wolfram d’Eschenbach avant de raconter
le guet-apens contre Amicie de Villemur et Esclarmonde de Foix, ce qui horrifia
l’assistance, toute gagnée à la cause cathare. Il termina en expliquant qu’il
poursuivait les brigands, mais que dans un affrontement avec eux, il avait dû
leur abandonner ses chevaux contre la vie d’un Parfait qui les accompagnait.
    — Je viens avec humilité, gracieuse dame de
Puivert, vous supplier de me vendre des chevaux pour rattraper cette
truandaille. Sinon j’irai à pied jusqu’à Limoux car Bernard, le chevalier de
Bélesta qui nous a conduits, doit rentrer ce soir.
    — Rassurez-vous, noble Guilhem, nous élevons
moult chevaux dans les élevages de notre ferme du lac. Je peux vous en prêter
deux que vous nous ramènerez quand vous le pourrez, car je connais votre
réputation de preux et loyal chevalier, mais j’ignore si nous avons
suffisamment de selles et de harnais.
    — Merci, noble et gracieuse dame, mais je
paierai les palefrois, car le sort des armes pourrait m’être défavorable et je
n’aimerais pas partir dans l’au-delà en avant laissé une dette impayée. Les
selles et les harnais ont peu d’importance. Nous

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