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Montségur, 1201

Montségur, 1201

Titel: Montségur, 1201 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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prier, lui dit l’abbesse d’un
ton désagréable. Le Seigneur, seul, décidera de son sort.
    — Oui, priez pour elles, répéta la sœur
apothicaire. (Elle se tourna vers le chapelain) Si elles reprennent
connaissance, qu’elles reçoivent les derniers sacrements.
    — Vivront-elles ? demanda Guilhem,
accablé après avoir entendu ces paroles.
    L’abbesse regarda sœur Bréda qui serra les lèvres
sans répondre.
    — Mon intendant a aussi été piqué,
ajouta-t-il. Il est à l’étage, pouvez-vous le soigner ?
    Les religieuses le suivirent dans la salle supérieure.
Cette salle avait été cloisonnée en quatre chambres par des séparations de
bois. L’une d’elle formait l’appartement de l’intendant et de sa famille.
    Aignan avait perdu connaissance peu avant
d’arriver au château et les hommes l’avaient transporté. Il avait ensuite
repris ses sens, mais il souffrait atrocement.
    Ils le trouvèrent assis dans son lit, avec sa
femme et ses deux grands garçons.
    La sœur apothicaire l’examina et lui fit le même
traitement qu’à Amicie et à la servante. Il parut soulagé.
     
    Contre toute attente, alors que la nuit tombait,
Ermessinde reprit conscience. Les deux femmes étaient couchées dans le même
lit, ou plus exactement assises, comme on dormait alors. Guilhem était sur un
banc, avec Jeanne. Il ne les avait pas quittées.
    — S…oif, murmura la servante.
     

Chapitre 7
    A près
avoir bu quelques gouttes d’eau, Ermessinde perdit à nouveau conscience et ne
ressortit de ce coma que le lendemain. Elle eut alors un brusque râle et se mit
à vomir. Après quoi, elle parvint à murmurer les mots :
    — Seigneur, Vierge Marie…
    Jeanne réussit à lui faire avaler un peu de
bouillon de poule avant de lui laver le visage avec l’étoffe imprégnée de
saule. Mais la malheureuse perdit à nouveau conscience.
    La puanteur était désormais intenable dans la
chambre des deux femmes, même si Jeanne et la sœur de Thomas nettoyaient
régulièrement les excréments et changeaient la paille souillée qui couvrait le
sol. Épuisées par le manque de sommeil, elles furent remplacées par l’aînée de
Jehan et la sœur d’Alaric. Ce fut elle qui conseilla à Guilhem d’aller se
reposer, promettant de le faire appeler au moindre changement. Après un ultime
regard à Amicie qui, entre les râles et les convulsions, avait le visage apaisé
d’une morte, Guilhem accepta. Plusieurs fois, il avait vainement essayé de la
faire boire, mais sa bouche était obstruée par les chairs enflammées. Si le
venin des guêpes ne la tuait pas, ce serait certainement la soif qui
l’emporterait.
    Seul Aignan allait mieux. Après avoir plusieurs
fois vomi, il avait repris conscience et les décoctions de saule avaient calmé
douleurs et démangeaisons.
    Guilhem décida d’aller l’interroger. Passant dans
la grande salle, il vit Jehan le Flamand en conciliabule avec Bartolomeo,
Geoffroi et Thomas le cordonnier. Il leur demanda de l’accompagner.
    Dans la chambre, Aignan était toujours entouré de
sa femme et d’un de ses fils. Son visage restait enflé, mais il exprimait
surtout un profond désespoir. Il savait que dame Amicie n’était pas morte, mais
qu’elle n’avait pas repris conscience.
    — Laissez-moi avec lui, demanda Guilhem à la
famille d’Aignan.
    Ils sortirent et le Flamand ferma la porte.
    — Je dois vous parler, compères, poursuivit
Guilhem. Mais auparavant, Aignan, raconte-moi exactement ce qui s’est passé.
    — Nous cueillions des mûres, seigneur,
soudain il y a eu comme un claquement, puis l’air s’est empli de
bourdonnements. Les guêpes nous attaquaient. Je me suis enfui pour leur
échapper, mais les guêpes me poursuivaient en me piquant. Je suis parvenu à
rabattre mon capuchon et me suis jeté par terre, cachant mon visage dans les
mains et je suis resté comme ça, sans bouger. Pendant ce temps, Dame Amicie et
Ermessinde hurlaient, c’était affreux. J’étais impuissant…
    Guilhem serrait les poings à se faire mal.
    — Au bout d’un moment les guêpes se sont
éloignées. Je me suis relevé et je suis revenu vers les dames. Il y avait un
essaim sur elles. J’ai brisé une branche et tenté de les chasser. Ma branche
avait beaucoup de feuilles et elles se sont un peu dispersées, mais
quelques-unes m’ont encore piqué. Dame Amicie était à genoux et criait
toujours, cherchant à se protéger. Finalement, le cauchemar a cessé. Les
frelons sont

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