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Mort d'une duchesse

Mort d'une duchesse

Titel: Mort d'une duchesse Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elisabeth Eyre
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pendant qu’une servante apportait un
nouveau plat et faisait le service. Une autre récupéra les oignons dans une
casserole et balaya le sol. Elles repartirent et allèrent raconter en cuisine que
le repas se déroulait dans un calme digne d’un monastère.
    — Que devais-tu faire après avoir renversé le vin ?
    — Me débiner en vitesse ; mais ça, c’était inutile
de me le dire, répliqua Angelo en se frottant les côtes.
    Tous m’en voulaient.
    Sigismondo fredonna.
    — Madame la duchesse a interdit qu’on te batte.
    — Ils n’ont pas attendu ses ordres. J’ai reçu une bonne
volée de coups avant de pouvoir m’esquiver. Cet argent, je l’ai bien mérité.
    — Qu’est devenu le costume de l’Homme sauvage ?
    — Je devais le quitter le plus vite possible et le rendre
à l’homme qui m’avait contacté. Il m’attendait dans une antichambre. Il m’a
aidé à enlever la fourrure et le masque, il a retourné la peau et l’a roulée en
boule. Ensuite il m’a donné mon argent, m’a félicité pour mon travail et m’a
ordonné de disparaître.
    Angelo se tut et but une gorgée de vin sous le regard plein
de dévotion de la belle-sœur.
    — Je n’avais aucune intention de traîner dans les parages
pour me faire insulter par le premier venu. Il est vrai que je n’aime pas
saboter un numéro, mais bon… l’argent, c’est l’argent. Je l’ai donc suivi dans
un dédale de passages et je suis sorti du palais.
    — Avait-il l’air de bien connaître les lieux ?
    — Comme une taupe. Il aurait pu s’y déplacer les yeux
fermés. Il m’a fait sortir par la petite porte qui donne dans la cour où on
avait allumé le feu de joie. Des gens sortaient pour assister au feu d’artifice.
J’ai regretté de le rater.
    Le beau visage prit une expression dépitée.
    — En partant, je me suis retourné pour voir s’ils étaient
sur le point de commencer à tirer, et c’est là que je l’ai repéré. J’ai eu de
la chance.
    — Tu as vu l’homme qui t’avait payé ?
    Angelo montra ses dents  – tordues, seyant plus à un
diable qu’à un ange  – et opina.
    — Lui-même. Je l’ai vu jeter la peau d’ours au beau milieu
du brasier.
    — Pourquoi tu dis que tu as eu de la chance ? fit Barley
en abattant son poing sur la table. Ça coûte cher, ces fourrures. Cette peau d’ours,
bon sang… ajouta-t-il avant de boire une gorgée. Cela dit, qu’est-ce qu’elle
puait !
    Angelo fronça les narines.
    — Et qui devait lutter avec toi ? Qui devait s’y
frotter ? Non, c’est heureux que je me sois retourné parce que ça m’a
rendu méfiant. Pourquoi était-il juste derrière moi ? Pourquoi avait-il
brûlé la peau ? Je sais qu’il y a des gens qui n’aiment pas se séparer de
leur argent, et on venait de me donner là une jolie petite somme ; et puis
brûler la peau pouvait vouloir dire que l’Homme sauvage était destiné à
disparaître. Une fois dans la rue, j’ai donc ouvert l’œil.
    —  Surtout les yeux qu’il a derrière la tête, fit
Barley en tapant sur l’épaule d’Angelo d’un geste affectueux qui aurait pu lui
briser la clavicule. Ceux-là, ils sont capables de voir même la nuit.
    — Pour l’amour du ciel, messire, dit la veuve, laissez-le
raconter son histoire. Vous a-t-il suivi ?
    Angelo acquiesça.
    — Pas longtemps. Je me suis d’abord assuré qu’il était
bien en train de me filer le train. Ensuite il a essayé de me poignarder.
    Il y eut une pause pendant laquelle chacun songea à la folie
d’une telle tentative. La belle-sœur émit un couinement de chat dont on marche
sur la queue.
    — Et alors, qu’avez-vous fait ?
    Surpris par la question, Angelo répondit :
    — Je l’ai tué.
    Il fronça les sourcils.
    — J’ai d’abord pensé qu’il voulait juste récupérer son
argent. Ce sont des choses qui arrivent. Mais quand je suis rentré à l’auberge,
le bruit courait que la duchesse avait été assassinée, et là j’ai compris que j’étais
dans la merde. Quand celui-ci est revenu, fit-il en hochant la tête vers Barley,
il m’a annoncé que Leandro Bandini était en prison et qu’on l’accusait du meurtre.
Vous imaginez mon soulagement. J’ai cru que j’étais tiré d’affaire. Mais il a
ajouté que quand on l’avait surpris, Bandini était vêtu d’un costume d’Homme
sauvage.
    — C’est donc un homme de Bandini qui vous a engagé !
    Tous se tournèrent vers la nonne, qui venait de parler

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