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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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général, et qui, demain, entrera dans l’Histoire. Quant aux uniformes rouges, ils s’établissent à la fois sur le plateau et sur les positions qui le précèdent – et que l’on peut toujours voir aujourd’hui : le château, la ferme et le verger d’Hougoumont, non loin de la chaussée de Nivelles, devant la gauche française, puis la ferme de la Haye Sainte au centre du dispositif, enfin la ferme de Papelotte, face à la droite française.
    À travers le brouillard qui commence à descendre en rideau épais, les canons anglais, prélude à la bataille, crachent leurs boulets dans un jaillissement de boue. Au crépuscule, à peine séché, Napoléon, pataugeant dans ce marécage, fait une reconnaissance jusqu’au pied du mont Saint-Jean. Bertrand et le jeune lieutenant Gudin l’accompagnent :
    — Mon cher, dit l’Empereur en riant à Gudin, tu n’avais jamais assisté à pareille fête. Ton début est rude, mais ton éducation se fera plus vite !
    La victoire lui paraît certaine : demain, il forcera le centre anglais et, selon sa tactique, se rabattra ensuite sur les ailes. Napoléon revient maintenant à la ferme toute blanche du Gros-Caillou – ou du Caillou – qui se dresse toujours au bord de la grand-route. C’est là que l’Empereur a installé son quartier général. Il se penche sur ses cartes, se met à table durant quelques instants. En dépit de la pluie et du vent, l’Empereur effectue sous la nuit noire deux autres reconnaissances. À une heure du matin, le 18 juin, il tient un conseil de guerre avant de partir pour une troisième reconnaissance vers les avant-postes.
    Pendant ce temps, dans la nuit noire, un officier galope vers Grouchy pour lui porter l’ordre de rejoindre au plus vite avec son corps, le gros de l’armée impériale...
    Quelles sont les forces de Wellington ?
    Il n’a sous la main que dix-sept mille hommes placés sur sa droite – dans la crainte d’être tourné – et soixante-sept mille sur le plateau du mont Saint-Jean, bien installés et échelonnés, soit, en tout, quatre-vingt-quatre mille combattants et deux cent soixante-six canons. En face de lui : soixante-quatorze mille Français. Mais ceux-ci et leurs deux cent quarante bouches à feu sont commandés par Napoléon... Aussi Wellington compte-t-il surtout sur les quatre-vingt-huit mille hommes de Blücher qui, toujours talonnés par Grouchy, se replient vers Wavre.
    Le Prussien l’a promis à l’Anglais :
    — Je ne viendrai pas seulement avec deux corps mais avec toute mon armée.
    Et, sûr de son fait, il a précisé :
    — Je vous prie de dire au duc de Wellington que, tout malade, que je suis, je me mettrai à la tête de mes troupes pour tomber sur l’aile droite ennemie dès que Napoléon aura engagé le combat.
    Le « vieux » a du mérite, car le corps encore tout moulu de sa chute de la veille, il s’est fait attacher à son cheval ! Il ne pourra se porter vers l’aile droite de l’Empereur avec toute son armée, car il lui faudra bien laisser le corps de Thielmann devant Wavre pour retenir Grouchy, ce corps de Thielmann que le malheureux maréchal va prendre, en ce dramatique dimanche, pour toute l’armée prussienne...
    « Tout se dirige vers Wavre », écrira Grouchy à l’Empereur. Il est tout content de battre quatre-vingt-huit mille hommes en retraite avec les trente-trois mille soldats que lui a confiés Napoléon.
    « Vers Wavre et vers Bruxelles  » où, certainement – le maréchal en demeure persuadé – il retrouvera Wellington. C’est également à Bruxelles que Grouchy pense rejoindre l’Empereur qui aura repoussé devant lui l’armée anglaise...
    Napoléon dort encore en cette aube du 18 juin, dans sa chambre au rez-de-chaussée du Caillou. Il a trouvé le terrain détrempé et la brume encore épaisse. Et puis, il faut attendre Grouchy, il lui a envoyé un officier en lui ordonnant :
    — Amenez-le et ne le quittez que lorsque son corps d’armée débouchera sur notre ligne de bataille.
    À six heures, l’Empereur est debout. Certains affirment qu’il aurait prolongé encore sa nuit durant deux ou trois heures. Quoi qu’il en soit, l’Empereur est optimiste.
    — L’armée ennemie est supérieure à la nôtre, dit-il à ses officiers tout en déjeunant, nous n’en avons pas moins quatre-vingt-dix chances pour nous, et pas dix contre !
    Il a cessé de pleuvoir, et peu à peu le soleil éclaire les lignes des combattants. À dix ou

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