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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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premier intérêt de ma couronne de protéger votre patrie... L’offre que vous faites de la couronne au prince Louis est conforme aux intérêts de votre patrie, aux miens, et propre à amener le repos général de l’Europe. La France a été assez généreuse pour renoncer à tous les droits que les événements de la guerre lui avaient donnés sur vous... J’adhère aux voeux de LeursHautes Puissances : je proclame roi de Hollande le prince Louis.
    Puis, se tournant vers son frère, Napoléon ajoute, pastichant le Roi-Soleil :
    — Vous, Prince, régnez sur ces peuples ; leurs pères n’acquirent leur indépendance que par le secours de la France. Depuis, la Hollande fut l’alliée de l’Angleterre. Elle fut conquise. Elle dut encore à la France son existence. Qu’elle lui doive donc les rois qui protègent ses libertés, ses lois, sa religion. Mais ne cessez jamais d’être Français... Entretenez dans vos sujets des sentiments d’union et d’amour pour la France. Soyez l’effroi des méchants et le père des bons, c’est le caractère des grands rois !
    Les nouveaux souverains ne sont guère satisfaits. Louis, roi malgré lui, ne pense qu’à ses rhumatismes et trouve le climat de la Hollande infiniment trop humide et trop froid pour son perpétuel état de valétudinaire. Hortense, de son côté, accepterait à la rigueur de devenir reine de Hollande mais à la condition de ne point quitter Paris... Résignés – il le faut bien ! – ils partent sans entrain pour leur royaume.
    Dès la frontière, ils s’étonnent : l’accueil des Hollandais est plus que réservé. Se serait-on mépris sur les voeux « spontanés » du « peuple batave » ?
    Louis – à l’instar de Joseph – veut se considérer comme un bon Hollandais et n’entend nullement voir son impérial frère régner à La Haye par son truchement. Pensant à la modicité du budget de son royaume, il décide avec sagesse de réduire son armée et sa marine. « Si la Hollande, lui écrit Napoléon le 8 août, ne peut entretenir une armée pour sa défense il lui arrivera infailliblement d’être conquise. »
    « Qu’y puis-je puisque l’argent manque ? » répond Louis.
    « Imposez fortement les rentes, lui conseille l’Empereur, ce n’est pas vous qui pouvez sauver la Hollande, mais que les Hollandais eux-mêmes s’arrangent. »
    À La Haye comme à Naples, les remontrances pleuvent :
    « Vous allez comme un étourdi sans envisager les conséquences des choses. »
    Napoléon se mêlera même bientôt de « l’intérieur » de son frère :
    « Vos querelles avec la reine percent dans le public. Vous menez une jeune femme comme on mènerait un régiment. Vous avez la meilleure femme et la plus vertueuse, et vous la rendez malheureuse. »
    L’Italie se transforme en une manière de fédération napoléonienne. La chère Paulette – « ma bien-aimée soeur Pauline » – reçoit elle aussi un beau hochet : la principauté de Guastalla. D’abord, Mme la princesse Borghése semble ravie. De Guastalla émane un amusant parfum d’opérette... Mais, lorsqu’elle apprend qu’il s’agit seulement de dix kilomètres carrés peuplés de dix mille habitants, elle fait la moue. Paganetta ne va même pas prendre livraison de sa principauté et – l’argent lui semblant infiniment plus utile – se hâte de vendre un million cinq cent mille francs son nouvel État au royaume d’Italie – c’est-à-dire à son frère qui le lui avait donné...
    Elisa – et accessoirement son mari – ont accepté de « régner » à Lucques et à Piombino. Au tour des Murat de réclamer une couronne ! Caroline surtout pousse de hauts cris en voyant Elisa – cette Bacciochi ! – devenue princesse régnante, alors qu’elle n’est « rien » qu’une Altesse Impériale ! L’Empereur leur propose la principauté de Neuchâtel, mais ils refusent cette terre, prussienne à l’époque, comme étant indigne d’eux. Finalement – et en attendant mieux – ils reçoivent le duché de Berg cédé par la Bavière, auquel on adjoint le duché de Clèves. Le 21 mars 1806, deux divisions françaises occupent les États échus à « Joachim, prince et grand-amiral de France », devenu grand-duc de Berg et de Clèves. Le nouveau souverain fait, le 24 mars, une entrée à la Franconi – Napoléon dixit – dans sa capitale, Düsseldorf. Le matin, il revêt un grand uniforme de maréchal d’Empire, le soir il met un

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