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Napoléon

Napoléon

Titel: Napoléon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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avant ! »
    — Qu’est-ce ? dit Napoléon en se retournant. Il n’y a qu’un jeune homme sans barbe qui peut vouloir présager ce que je dois faire. Qu’il attende d’avoircommandé dans trente batailles rangées avant de prétendre me donner des avis.
    Les Prussiens sont bientôt culbutés et en pleine retraite. « À deux heures de l’après-midi, racontera von der Goltz, l’armée ressemblait à un fleuve de fuyards. » Le champ de bataille est couvert de morts et la légende napoléonienne reprend son vol ! Un soldat, les deux cuisses brisées, s’écrie :
    — Je n’ai presque rien, si je pouvais seulement me lever, je m’écrierais : Vive l’Empereur !
    Napoléon est tellement accablé de fatigue que, penché sur ses cartes, dictant à Berthier les ordres concernant la poursuite de l’armée prussienne, il s’endort. Ses grenadiers s’en aperçoivent et, sur un signe du maréchal Lefebvre, raconta Ségur, « ils formèrent silencieusement le carré autour de lui, protégeant ainsi le sommeil de leur Empereur sur ce plateau où il venait de les faire jouir d’un si glorieux spectacle ». Il a beau affirmer à Joséphine qu’il se porte « à merveille » et que « la fatigue, le bivouac, les veilles l’ont engraissé », il est harassé...
    Ce soir-là, l’Empereur croyait bien avoir vaincu toute l’armée prussienne. Il pensait aussi que Davout, chargé de couper la retraite de l’ennemi, avait réussi à poursuivre et à décimer les fuyards. Sa stupéfaction fut totale en apprenant que Davout avait eu brusquement devant lui soixante-dix mille hommes commandés par le roi de Prusse en personne et par le duc de Brunswick – et qu’il les avait battus à Auerstaedt avec seulement vingt-six mille hommes ! Et cela, alors que lui, Napoléon, avec quatre-vingt mille hommes, n’avait eu à combattre que les cinquante mille soldats de Hohenlohe chargés de contenir l’armée française.
    Mais, ainsi que l’a écrit Marcel Dupont : « La politique a ses exigences dans la vie des Nations : le chef de la nation française doit sortir grandi de la journée d’Iéna... Le parti de Napoléon est pris : pour les Français, il n’y aura pas eu deux batailles le 14 octobre, il n’y en aura eu qu’une... » Et voici pourquoi le 14 octobre est l’anniversaire de la victoired’Iéna, et – accessoirement – celui de la bataille d’Auerstaedt...
    Mais Napoléon n’en écrit pas moins au maréchal Davout – futur duc d’Auerstaedt : « Mon cousin, je vous fais mon compliment de tout mon coeur sur votre belle conduite. Je regrette les braves que vous avez perdus ; mais ils sont morts au champ d’honneur. Témoignez ma satisfaction à tout votre corps d’armée et à vos généraux. Ils ont acquis pour jamais des droits à mon estime et à ma reconnaissance. »
    Tandis que Napoléon frappe la Prusse et ses alliés d’une imposition considérable de près de cent soixante millions de francs, tandis qu’il prend paisiblement la route qui va le conduire à Potsdam, puis à Berlin, les maréchaux donnent la chasse aux Prussiens. Ceux-ci sont en pleine panique. Vaincus d’Iéna et d’Auerstaedt refluent, la même peur les serrant à la gorge. D’étape en étape, l’Empereur suivra, par les billets de ses lieutenants, l’étonnante poursuite – une poursuite sans relâche, sans répit, sans trêve, une poursuite, l’épée dans les reins, qui mènera les maréchaux d’Iéna à Leipzig, du Brandebourg au Mecklembourg, pour s’achever, au nord de Hambourg, par la prise de Lubeck, non loin des rives de la Baltique et de la frontière du Danemark !
    15 octobre : Vingt-cinq chasseurs de Bernadotte prennent deux cents cavaliers de la Garde prussienne.
    15 octobre : Murat annonce à l’Empereur la prise d’Erfurt après quatre heures d’investissement. Bilan : six mille prisonniers.
    16octobre, Murat à l’Empereur : « Jamais on n’a vu une déroute semblable, jamais la terreur ne fut si générale ; les officiers déclarent ouvertement qu’ils ne veulent plus servir, tous désertent leurs drapeaux et retournent chez eux. On m’assure que si je les joins, ils mettront bas les armes. »
    18 octobre : Bernadotte enlève Halle, fait cinq mille prisonniers, prend quatre drapeaux et trente pièces de canon – alors qu’il n’en a que douze avec lui.
    19 octobre, dix heures du soir : Murat à Napoléon : « Sire, jamais déroute ne fut semblable, le

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